When the mask falls (Kean)

When the mask falls
Kean & Tessa

Vingt deux heures, il est l’heure pour moi de monter sur le podium. Ce soir je ne suis pas vraiment en forme mais si je veux garder mon boulot je n’ai pas le choix. Gabriel a était malade toute la semaine et devoir jongler entre le boulot et tout le reste m’a épuisé plus que je ne l’aurais crus. Ce n’est pas facile de gérer un enfant de huit ans quand il a la grippe et que vous n’avez qu’une envie, vous nicher au fond de votre lit pour dormir en rentrant du travail. Ma collègue de travail me regarde avec pitié et me fait remarquer que je n’ai pas l’air dans mon état et que je suis plutôt pâle. Je soupire en me regardant dans l’immense miroir de la salle. Je n’ai pas vraiment le choix de toute façon mais au moment où je veux sortir ma collègue me rattrape et me glisse une petite pilule dans la main en me disant d’avaler ça sans poser de question. Je sais qu’il s’agit d’amphétamines et en tant normal j’aurais jeté cette cochonnerie à la poubelle, connaissant bien les effets de la drogue mais ce soir j’en ai besoin. J’avale donc la petite pilule et souffle un bon coup. Il ne faut que quelques minutes à mon organisme pour en ressentir les effets et quand j’arrive sur scène je me sens à nouveau d’attaque. La salle est pleine à craquer, entre les enterrements de vie de garçons, les célibataires et les groupes d’amis venus pour s’amuser il n’y a plus une seule place de libre. Dans un coin de la salle je remarque alors une tête connue, une tête que j’aurais bien voulu ne pas voir ici mais je suis condamner à le voir tout les jours puisqu’il s’agit de mon patron. Kean n’a jamais fait le rapprochement entre la Theresa qu’il a connu autrefois et la Tessa d’aujourd’hui. Pour lui je ne suis qu’une inconnue qui travail pour lui et c’est bien mieux ainsi. Lorsque j’ai quitté New York il y a déjà plusieurs années j’étais perdue, enceinte et seule. J’avais honte de me retrouver dans une telle situation et encore aujourd’hui je ne suis pas très fière. Bien sur personne ne m’a forcé à accepter ce travail mais c’était ça ou me retrouver sans un sous et avec un enfant de cinq ans à nourrir c’était impossible. Après trois ans à travailler comme strip-teaseuse je m’étais faite au regard des gens. Je n’y prêtais plus vraiment attention et les seules personnes qui comptaient vraiment pour moi n’était pas au courant de ma situation.

Après plus d’une heure à satisfaire le plaisir de ces messieurs j’avais enfin le droit à une pause. Je devais à tout prix retrouver Mackenzie pour lui redemander un peu de ses pilules car je sentais déjà les effets diminuer. Mac m’expliqua qu’elle m’avait donné la dernière qu’elle avait et qu’elle n’en n’aurait plus avant deux jours. Deux putains de jours où j’allais devoir faire sans. Je commençais vraiment à avoir chaud, la tête me tournant légèrement. Je devais prendre l’air et une pause clope ne me ferais sûrement pas de mal. La cigarette c’était exceptionnel et jamais en présence de Gabriel. Avant de sortir je passe par le bar pour demander un verre d’eau mais le barman en voyant ma tête me met quelque chose d’un peu plus fort. À l’odeur je dirais de la vodka et peut être que ça pourra m’aider à tenir jusqu’a la fermeture. Installée dehors contre un mur j’allume ma cigarette et ne fais pas attention à la porte qui s’ouvre à nouveau, je suis bien trop concentré à essayer de tenir debout pour m’apercevoir que quelqu’un s’approche de moi jusqu’à ce que je sente sa présence. Je me tourne et me retrouve nez à nez avec celui que je cherche à tout prix à éviter à chaque fois que je viens travailler. J’ai toujours peur de faire une boulette, de trahir qui je suis vraiment mais ce soir je suis bien trop faible pour éviter un éventuel affrontement. « Je sais j’ai du boulot qui m’attend, j’ai juste besoin de prendre l’air cinq minutes » dis je en recrachant la fumée et prendre une gorgée de ce délicieux liquide. La première fois que j’avais revue Kean à Toronto je l’avais envoyé ce faire voir sans savoir qu’il s’agissait en faite de mon patron. C’est en se présentant que j’ai réalisé qu’il s’agissait du même Kean que j’avais connu à New York et qu’à présent je travaillais pour lui. Ayant de plus en plus chaud j’avale mon verre d’une seule traite avant de poser mon regard sur Kean. « Délicieuse cette eau, j’en reprendrais bien un verre » dis je en écrasant mon mégot de cigarette par terre.

When the mask falls
Kean & Tessa

Peut être que finalement j’aurais du prendre ma soirée. Nous étions assez nombreuses à prêt tout pour assurer le spectacle sauf que j’avais besoin d’argent et perdre ne serait ce qu’un jour de boulot je ne pouvais même pas l’imaginer. Le grand manitou en personne sortit derrière moi, ne faisant que me réconforter dans l’idée que la soirée aller vraiment tourner à la catastrophe. Kean avait bien changé depuis que j’avais quitté New York et le peut que j’en avais vu de lui depuis qu’il était arrivé à Toronto ne me donner pas vraiment envie de retrouver ce lien qui nous unissait avant. La plupart du temps il ne savait même pas retenir le nom de ses employés trop occupé à être défoncé alors oui, même si c’était un patron pas trop chiant il n’en restait pas moins un abruti. Le jeune homme attrapa mon verre comme pour vérifier mes dires, ce qui me surprit un peu. Nous n’avions jamais eu l’interdiction de boire pendant les heures de boulot à condition que le travail soit bien fait. J’allais lui reprendre mon verre des mains mais au même instant il y versa la moitié de son whisky avant de me le donner. Je n’étais pas une grande fan de cet alcool mais si ça pouvait soulager mes courbatures et la fatigue qui se faisait de plus en plus présente alors je ne disais pas non. Lorsqu’il ouvrit à nouveau la bouche je ne pus retenir mon verre qui s’écrasa au sol dans un énorme fracas. Était il entrain de me faire comprendre qu’il savait qui j’étais ? La fièvre, l’alcool et la pilule d’amphétamine faisait fonctionner mon cerveau au ralenti mais je n’en restait pas moins lucide pour autant. « Ou alors vous auriez peut être percuté plus rapidement si vous n’étiez pas défoncé la plupart du temps… » Le vous était de rigueur, il restait mon patron après tout. Ce n’était plus le Kean que j’avais connu. A l’époque j’aurais pus tout lui confier et même s’il commençait déjà à mal tourner il ne se comportait jamais comme un abruti avec moi. Aujourd’hui c’était différent. Il était entrain de foutre sa vie en l’air a ce toit ces problèmes de drogue et d’alcool. « Et au cas où vous l’auriez oublié je n’aime toujours pas le whisky dis je en passant à côté de lui pour retourner à l’intérieur de la boîte.

Une fois à l’intérieur j’essaye de reprendre mes esprits mais cela devient de plus en plus compliqué. Peut être que je n’aurais pas dû lui parler ainsi et si je suis renvoyé je ne pourrais m’en prendre qu’à moi même. Ce que je n’admettrais sûrement jamais c’est que le fait que Kean ne m’est pas reconnu avant ma profondément m’a profondément blessé. Comme si les années que nous avions passés ensemble n’avaient jamais compté. Ressasser le passé n’est jamais bon alors quand on m'appela pour me dire que j’avais un show VIP a donner je partis dans les loges pour me préparer. Ce n’est pas ce que je préférais dans mon boulot, ce genre de spectacle privatisé étaient souvent réservé pour des gros richards ou des enterrements de vie de garçons. La en l’occurrence c’était pour un vieux pervers qui a défaut de pouvoir mater sa propre femme devenu trop vieille venait claquer un gros paquet de pognon pour admirer les courbes de femmes beaucoup plus jeunes. Il en a pour son argent jusqu’à ce que ma tête ne recommence à me tourner et que ma vision se trouble. Je me laisse tomber par terre, tremblante de froid. Je n’ai plus la force de bouger et lorsque j’entends le client sortir en râlant je sais que je vais sûrement avoir des ennuis. Il sort en criant qu’il veut voir le directeur, qu’on lui a donner une bonne à rien et qu’il veut être remboursé. Je peux l’entendre de là où je suis et quand la porte s’ouvre quelques minutes plus tard j’essaye de me lever mais j’en suis incapable. « Je vous rembourserez dis je en croisant le regard de Kean. Même si ça doit prendre des mois je lui rembourserais jusqu’au dernier centime ce que je viens de lui faire perdre avec ce gros dégueulasse.

When the mask falls
Kean & Tessa

Cette soirée n’était vraiment pas la mienne et lorsque le client sortit de la petite loge mécontent en criant qu’il voulait être remboursé j’étais sur et certaine d’avoir des ennuis avec le patron. Je l’avais assez vu pour ce soir et vu comment notre conversation s’était terminée je n’avais clairement pas envie de le revoir, surtout ce soir. Ma tête me tournait encore et quand la porte s'ouvrit sur Kean j’aurais voulu me faire toute petite et me sauver d’ici plutôt que de l’affronter encore. Il marmonna quelque chose entre ses dents, une phrase dont je ne compris pas tout le sens. Je ne savais pas si c’était à cause de cette foutu grippe, de la pilule de Mac qui faisait encore effet ou si c’était juste le fait de le voir mais j’arrivais à peine à me concentrer pour l’écouter. Kean m´installa correctement en me tendant un peignoir et lorsqu’il me demanda ce que j’avais pris et qui me l'avait donné je me contentais de hausser les épaules. Pas question que je trahisse Mackenzie, entre filles on était tous solidaire, enfin c’est ce que je pensais car certaines n’aurait pas hésité à balancer histoire de sauver leurs fesses. « Laisse tomber tu veux, j’en ai juste pris une car ce soir c’est pas la forme y’a pas de quoi en faire tout un plat. Je croisais ce regard que j’avais essayé de fuir ces derniers mois mais aujourd’hui plus question de baisser la tête, de toute façon il savait qui j’étais. « Je suis pas une droguée, moi. J’insistais bien sur le “moi” car il connaissait mon passé, il savait très bien qu’avec ce que j’avais vécu étant bébé et le comportement de ma mère je n’avais jamais aimer ça. Ce soir c’était juste différent, j’avais juste voulu essayer pour pouvoir assumer mon travail mais il fallait croire que ce n'était peut être pas là bonne solution.

Au même moment MacKenzie entra dans la pièce, peut être pour s’assurer que ce qu’elle m’avait donné ne m'avait pas tué ou pour être certaine que je ne l’avais pas balancer au patron. Je lui fis les gros yeux derrière le dos de Kean mais celle ci s’emporta sans raison, croyant sûrement que j’avais balancer son nom. Elle aussi elle commençait à me taper sur le système et puis elle avait quoi à m'engueuler sans raison ? Je repoussais Kean pour me remettre sur mes pieds et malgré mes vertiges je m’approchais de ma collègue en collant mon doigt sur sa poitrine. « Vous savez quoi, vous me faites tous chier ! Je lui avais rien dit Mac ! Tu t’es trahie toute seule alors fiche moi la paix ok ? Je me tournais ensuite vers Kean en lui lançant un regard noir. « Moi aussi quand j’aurais besoin de conseil je viendrais te voir… je passerais demain pour récupérer mes affaires, pas la peine de m’indiquer la sortie je connais le chemin. Sur le coup je n’avais pas réfléchit et finalement la pilule d’amphétamine faisait bien plus d’effet que je ne l’aurais crus car en temps normal jamais je n’aurais osé parler ainsi. Sauf que ce soir je n’étais pas dans mon état normal. Je pris bien soin de claquer la porte de la loge en sortant et en passant devant le bar je me dis qu’un dernier verre ne pourrait pas me faire de mal. Installée sur un tabouret le serveur me servait plusieurs shot de vodka que je bus cul sec. « Fil moi la bouteille, notre cher patron n’aura qu’à la déduire de ma paye. Le barman hésita mais me donna tout de même la bouteille. Après plusieurs gorgée je ne voyais plus très clair mais pour la première fois depuis des années tous mes soucis s'étaient envolés. Un client s’installa à côté de moi et lorsqu’il me proposa un verre je lui fis mon plus beau sourire en me collant à lui. « Je ne dis pas non, en plus ma bouteille est vide dis je en faisant la moue et lui montrant la bouteille de vodka.

When the mask falls
Kean & Tessa

J’avais chaud, vraiment chaud et ce n’était sûrement pas à cause du petit connard assit à côté de moi qui me touchait les fesses juste parce que j’avais accepté son verre. Les battements de mon cœur commençaient à s’accélérer, ce qui n’était pas très bon signe. L’homme assis à mes côtés était entrain de me murmurer des choses salade à l’oreille quand elle entendit la voix de Kean derrière eux. Il invita le jeune homme à un show privé et ne lui laissa même pas le temps de finir son verre. Agacée je pris mon verre mais on m’attrapa par le bras et j’eus juste le temps de le reposer avant qu’on ne m’entraîne plus loin, à l’abri des regards. La vodka était entrain de faire son effet et lorsque que Kean se mit à me parler je ne comprenais rien de ce qu’il me disait mais surtout j’en avais strictement rien à faire. « C’est normal que je te vois en double » dis je en éclatant de rire. L’amphétamine avait un effet euphorique et le simple fait de le regarder me donner envie de rire. Une fois tout les deux dans les vestiaires j’avais l’impression d’être surveillée telle une petite fille et lorsque Kean m’ordonna de prendre mes affaires et de rentrer chez moi je lui envoyer son peignoir à la figure. « Ok patron » J’étais morte de rire mais je ne savais même pas pourquoi. Le seul problème avec ce qu’il venait de me dire c’est que je ne savais même pas comment j’allais rentrer chez moi. J’avais complètement oublié où était mes clef de voiture. Assise sur le banc des vestiaires je mis cinq bonnes minutes à me rhabiller et voyant que Kean était toujours présent, sûrement pour vérifier que je fichais bien le camp de son club et que je ne fasse plus de problème je pris tout mon temps pour mettre mes chaussures. Ils n’étaient que tout les deux deux alors une fois debout je me retournais face à lui. Il avait peut être le droit de m’en vouloir, d’être parti comme ça de New York sans rien dire mais là avec la pilule d’amphet’, la vodka et la fièvre j’en voulais au monde entier et je ne savais même pas pourquoi. « Je... » Mais une nausée me frappa de plein fouet et j’eu a peine le temps d’ouvrir la porte des toilettes.

Toute la vodka que j’avais ingurgité venait de finir sa course dans la cuvette des toilettes. Je me sentais pas vraiment mieux même après avoir vomi alors après avoir rincé ma bouche au robinet je sortis des toilettes. « L’amphétamine et l’alcool ça fait vraiment pas bon ménage » dis je en me parlant à moi même. Mon cœur s’emballait de plus en plus et je n’avais plus qu’une envie, retrouver mon lit. Attrapant mon sac à main j’en sortis mes clefs de voiture auxquelles était attaché une photo de Gabriel. « Je voulais juste te dire, t’en a sûrement rien à faire mais je vais te le dire quand même, je suis désolé d’être partie de New York sans te prévenir. » J’avais eu une once de lucidité et puis Kean n’avait pas méritait mon comportement mais à voir comment il avait réagi jusqu’à maintenant notre ancienne amitié ne représentait sûrement plus rien pour lui. Clefs en main je sortis des vestiaires puis du club avec l’intention de ne plus revenir. C’était l’alcool qui parlait mais en me réveillant le lendemain matin je le regretterais surement. Assise derrière le volant de la vieille voiture je mis le contact mais mon cœur s’emballa une nouvelle fois et cette fois ci je crus étouffer. J’avais du mal à respirer et ma vue se troublait. Ce n’était peut être pas une bonne idée de prendre la voiture. Gabriel avait besoin de sa maman vivante, pas d’une maman morte. Dehors il faisait froid, un froid glacial alors je n’eus d’autre choix que de retourner dans le club mais en sortant de la voiture je fus prise d’un malaise et je ne sentais qu’une chose, ma tête claquer contre le trottoir.