love me or leave me (charlie)

- - le dictionnaire définit le chagrin comme une intense souffrance mentale ou une détresse due à une peine ou une perte, une douleur aigüe, un douloureux regret. (@charlie kennedy)

Les jours semblaient être de plus en plus long, les semaines ne se terminaient pas. Cela faisait un moment que Saskia n’avait plus vu Charlie. Le jeune homme avait été distant depuis l’incident malheureusement, la vie de la belle s’était compliqué entre temps et elle avait réellement besoin de le voir pour lui parler. C’était devenu une nécessité. C’est via les réseaux sociaux qu’elle avait appris que Charlie travaillait sur l’ouverture de sa galerie d’art et il avait carrément oublié de l’inviter. Cela lui était resté coincé en travers de la gorgée. C’est donc vêtue d’une petite robe cocktail noire et d’une paire d’escarpin qu’elle était allée jusque là. Elle imaginait parfaitement que c’était une belle soirée et qu’elle devait réellement être à la hauteur du type de personnes qui s’y trouveraient. À peine arrivée, les ennuis commençaient déjà. C’était sans compter sur le type de la sécurité qui ne voulait pas la faire rentrer. Elle avait beau lui montrer les photos, c’était un non. Saskia faisait littéralement des pieds, essayant d’appeler Charlie qui semblait bien trop occupée que pour daigner lui répondre. Sans compter les sms qu’elle avait envoyé sur le chemin pour se rendre là bas. Ce qui lui permit de rentrer dans la galerie, c’était une des mannequins qui l’avait reconnue. La solidarité féminine n’était donc peut-être pas réellement perdue. Elle remercia la jeune femme avant de chercher son mari dans la pièce. C’était une belle soirée, les photos étaient accrochées sur les murs et la jeune femme se rendait compte qu’il était encore plus doué qu’elle ne le pensait et elle avait déjà une très haute opinion de son petit ami. Elle marchait à travers les groupes de personnes, parfois on la reconnaissait alors elle se contentait de sourire et de remercier. Jusqu’à ce qu’elle n’arrive à le repérer, occupé à parler à plusieurs personnes. Bien évidemment la jeune femme ne voulait pas être impolie et foutre la carrière de son mari en l’air, bien au contraire. Elle avait donc attendu quelques instants afin qu’il se retrouve seul. Elle s’était donc avancée vers lui. Tentant de ne pas faire une scène au milieu de cet attroupement d’individus venus découvrir la galerie et le talent de Charlie. C’était sa soirée et même si elle n’avait pas envie de tout foutre en l’air, elle ressentait ce besoin d’aller lui parler, parce que c’était important. Il n’avait même pas idée de ce qui allait lui tomber sur le nez. Alors, on organise l’ouverture de sa galerie et on invite même pas sa femme? Avait-elle prononcé en arrivant à la hauteur du jeune homme, il l'avait bien mérité. Son ton se voulait calme bien qu'un peu menaçant, elle n'admettait pas qu'il puisse l'oublier puisque c'était en partie grâce à elle aussi qu'il en était là. Le jeune homme n'avait pas pris la peine de répondre à ses messages alors ceux-ci lui seraient alors présentés de vive voix. Il se trouvait face à un mur, à regarder son art avec un verre à la main, elle s’était alors positionnée à ses côtés, l’imitant. Mais sans prendre de boisson.

- - le dictionnaire définit le chagrin comme une intense souffrance mentale ou une détresse due à une peine ou une perte, une douleur aigüe, un douloureux regret. (@"saskia kennedy")

Charlie n’oubliait pas Saskia. Les dernières semaines avaient été intenses et compliquées pour lui. Tout d’abord, il y avait eu ce changement de profession un peu inattendu. Charlie, qui jusqu’à maintenant n’était qu’un indépendant misérable, s’était retrouvé sur le bord de la scène à remplir tout un tas de contrat. Il avait eu l’occasion de rencontrer des célébrités, d’organiser des shootings avec les plus belles mannequins du pays. Canon lui avait même offert leur dernière appareil photo en faisant un partenariat avec lui. Des rêves plein la tête, c’est ainsi que le jeune homme aurait dû se sentir quand on lui avait proposé d’ouvrir sa propre galerie dans les semaines qui suivaient sa découverte nationale. Planétaire même, en réalité. Et pourtant, dans ses esprits, tout était compliqué et différent. Il n’oubliait pas Saskia, mais il ne savait plus comment se comporter avec elle. La dernière fois qu’ils s’étaient vus, elle avait perdu la vie sous ses yeux, sous ses mains, sous son amour. Pendant cinq longues minutes elle avait quitté cette planète, et Charlie restait traumatisé. Il n’arrivait pas à trouver la force d’aller la voir, alors il annulait ses rendez-vous avec elle. Mais tout cela était contradictoire, car parfois, il trouvait la force et il envoyait des messages, mais il était maladroit et la blonde semblait lui en vouloir. Alors ils s’engueulaient et ça déplaisait au gamin. Il en avait marre, il voulait juste l’aimer et profiter avec elle de ses moments de gloire. Mais non. Il allait devenir fou d’elle. Encore plus qu’avant. Et bien évidemment, c’est ce moment précis qu’avait choisi Irina pour faire surface dans sa vie en lui envoyant des sms pour lui dire qu’il était papa et qu’elle arriverait à Toronto bientôt. Incessamment sous peu. Le gamin paniquait, il n’avait pas envie d’être père. Il n’était pas prêt, et surtout, seule Saskia pouvait être mère de ses enfants à ses yeux. Mais elle ne le serait jamais, il le savait, la maladie la prendrait de nouveau et son récent malaise cardiaque le lui avait bien fait comprendre. Mais aujourd’hui, Charlie essayait de ne pas penser à tout cela, parce que c’était un jour heureux. Et qu’enfin, la galerie ouvrait. Seules les personnes sur invitation pouvaient y rentrer, c’était V.I.P et c’était mieux ainsi. Il ne voulait pas attirer les haters ou les jaloux, il vivait un rêve et ne voulait pas que cela devienne un cauchemar. Les yeux plongés devant une photographie imprimée de sa muse, montrant la blonde face à une fenêtre en train de regarder vers l’avenir et la vie, Charlie fut surpris d’entendre la voix de sa femme. Il ne s’y attendait pas vraiment, et il sursaute, manquant presque de renverser sa coupe de champagne. Il avait oublié de l’inviter. Non, en réalité, il aurait voulu lui faire la surprise et lui offrir l’invitation en mains propres mais ils s’étaient beaucoup trop disputés ces derniers temps et l’occasion ne s’était pas présentée. « Tu ne répondais plus aux sms. T’as préféré voir tes potes, c’est pas d’ma faute. Mais excuse-moi. » Charlie hausse un peu les épaules et soupire. Il n’a pas envie de gâcher leurs retrouvailles, ni de gâcher cette journée. Il a pas envie qu’elle lui prendre la tête, à vrai dire, il ne sait pas vraiment s’il est content de la voir ou si il n’est pas content. Parce qu’il voulait que ce soit une belle journée. Et pour la première fois depuis leur rencontre, il a peur. Peur d’elle.

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Il est clair que ces dernières semaines, Saskia ne s’était pas sentie aimée par Charlie. Il était donc logique que la blonde préfère passer du temps avec ses amis puisqu’elle se sentait totalement délaissée par le jeune homme Il avait choisit de l’ignorer après ce qui s’était passé le soir où elle était allée chez lui. Il était devenu distant, elle avait donc accepté qu’il veuille s’éloigner et récupérer ses esprits après cela mais au bout d’un moment, c’était devenu difficile, elle avait donc privilégié le temps qu’elle pouvait passer avec ses amis. Jamais elle n’avait fait passer un mec avant ses copines, cela ne changerait donc pas maintenant. Abandonner ses piliers pour quelqu’un qui n’avait pas l’air d’avoir envie de la voir? Le problème ne se posait pas. C’était uniquement quand lui décidait qu’il avait du temps pour elle et de toute évidence, elle n’était pas d’accord avec cela. Cela avait donc entraîné de nombreuses prises de tête et Saskia n’avait pas envie de ça, elle ne voulait plus de ça dans sa vie. Elle en avait marre, elle ne voulait pas être un second choix. Il lui reproche d’avoir préféré voir ses potes. Elle soupire, visible agacée. Elle se contente de répondre froidement alors qu’elle reste de dire beaucoup plus que ces quelques mots. Ouais, ça va, j’ai compris. Laisse tomber, je vais rentrer chez puisque de toute évidence, je ne suis pas la bienvenue ici. Elle avait très bien compris le message. Il ne semblait pas vouloir la voir. Le regard perdu sur la photographie qui se trouve face à elle, Saskia a la gorge qui se serre, elle a envie de pleurer, de partir et de ne pas faire demi tour. Se barrer, sans se retourner. Comme elle a fait à New York. Parce qu’elle n’aurait jamais dû revenir pour lui. Elle n’aurait même jamais dû se pointer ce soir. J’aurais même pas dû venir en fait, je savais que c’était une erreur. À ce moment là, les mots qui lui traversent l’esprit et qu’elle a envie de prononcer sont: je pense qu’on devrait même divorcer en fait. Parce que là, Saskia elle n’est plus sûre. Elle ne sait même pas si, au fond d’elle, elle a encore confiance en lui. Le succès naissant du jeune homme lui fout un sacré doute, elle se demande pourquoi il resterait alors que de toute évidence, elle peut avoir tellement mieux qu’elle. Il peut avoir une nana qui ne crèvera pas bientôt d’un putain de cancer. Elle est égoïste de rester après tout. Quant à lui, il semble avoir fait son choix, de toute évidence, ce n’est pas elle qu’il a choisit. Les bras croisés, elle n’a même pas envie d’attendre une réponse de Charlie, à part lui briser le cœur, cela ne changera rien. Elle décide donc de tourner les talons et commence à avancer vers la sortie, c’est peut-être mieux ainsi finalement.

- - le dictionnaire définit le chagrin comme une intense souffrance mentale ou une détresse due à une peine ou une perte, une douleur aigüe, un douloureux regret. (@saskia benson)

Charlie vivait la meilleure soirée de sa vie. Meilleure journée même. Et pourtant, une ombre apparaissait au tableau, et ce n’était pas la photographie. Il se sentait totalement débile à entendre la blonde à ses côtés lui reprocher d’avoir oublié de l’inviter. C’était même un peu ça, et le gamin avait honte. Honte de l’avoir oublié, honte alors qu’elle était pourtant la principale concernée puisqu’elle avait été sa muse, mais surtout, qu’elle était sa femme sur le papier, dans son coeur et qu’il l’aimait. Mais Charlie n’allait pas très bien, leur relation était compliquée ces derniers temps. À cause de Charlie surtout, c’est lui qui avait voulu mettre une distance entre eux. Peut-être involontaire, à cause de la peur de la perdre. Les cinq minutes de la perte de la blonde l’avait détruite, il n’avait pas encore réussi à en parler à quelqu’un et à voir sa blonde face à lui, ce sont des flashbacks qui viennent peu à peu s’inviter dans son esprit. C’est difficile de faire face à la vérité. Elle est bien vivante. Vivante, mais sur un fil au dessus du vide, avec une épée de Damocles sur la tête. Il essaie de se défendre comme il peut, et le voici à lui répondre sur la défensive. C’est définitivement pas la bonne idée son comportement. Il se sent bien con. Et contre toute attente, le jeune homme ne répond rien quand elle constate qu’elle n’est pas la bienvenue ici. Il aurait pu la défendre, la rassurer et lui dire que si, sa place était ici. C’est ce qu’il aurait fait en temps normal mais non. Rien n’était normal ces derniers temps. Il réussissait sa vie. Il était amoureux. Où était passé Crash? Finalement, il lui manquait. Parce que Charlie n’aimait pas les responsabilités, et en ce moment, il en avait beaucoup trop à prendre. Pour autant son coeur se serre quand il aperçoit la blonde s’éloigner. Il déglutit un peu, et avant même qu’il ne la rattrape, un journaliste le fait. « Eh, vous deux! Je peux vous prendre en photo pour mon article ? La muse et son artiste! Ça ferait un carton Monsieur Kennedy. » Charlie soupire un peu et décide finalement d’hocher la tête en attrapant la main de Saskia pour la rapprocher de lui. Il lui glisse juste à l’oreille ça va prendre deux secondes avant de faire face au journaliste qui se dépêche de prendre sa photo. Charlie sait pas ce que ça va rendre, il sait même pas si la blonde a souri. Finalement il s’en fiche, il a besoin de lui parler. Il agit comme un con, et il n’a pas envie que cela se voit. Encore moins ce soir avec des tonnes de journaliste à ses côtés. « Saskia, viens, on s’écarte un peu. » Le gamin sourit et entraîne la blonde vers une autre pièce où il n’y a personne, pas même une photo. Une pièce qui bientôt, sera décorée avec des photos d’autres femmes. Mais il n’a pas besoin de le préciser. « J’ai oublié. C’est de ma faute, je suis désolé. C’est bon, t’es contente? » La défensive. Encore. Il ferait mieux de se taire la prochaine fois, cela sera mieux.

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C’est comme s’il était trop tard maintenant. Saskia semblait en avoir marre des excuses, à vrai dire, elle avait réellement envie de rentrer chez elle, de retirer son maquillage, de virer sa robe et ses chaussures et d’aller se mettre dans le fond de son lit. Ce ne serait probablement pas pire qu’être là. Elle a tourné les talons et elle a commencé à partir, jusqu’à ce qu’elle sente la main du jeune homme se refermer sur son poignet, tout ça pour une photo. Tout ça pour qu’un putain de journaliste ne prenne une putain de photo. Elle se rapproche de lui, bien qu’elle n’a pas envie de sourire, elle va le faire juste pour ça, juste pour cacher ce qu’elle ressent, après tout c’est ce qu’il faudra qu’elle fasse maintenant qu’elle est la femme d’un photographe qui commence à se faire une belle réputation. Elle n’en est pas seule sa femme, elle est également sa muse, elle devra sourire, sans avouer ce qu’elle ressent. Pourquoi en serait-il autrement après tout? Elle sourit bien qu’elle ai envie de pleurer. Pour quelques secondes, le temps que le journaliste ne prenne cette photo et ne dégage. La main du jeune homme n’a pas quitté la sienne entre temps, il l’entraîne alors parce qu’ils doivent s’écarter un peu. Tu as raison, il faut qu’on parle. Cela sonne comme une phrase qu’on sort à l’être aimé avant une rupture. Oui, là, sur le moment, Saskia elle n’a pas envie de rigoler. Il l’entraîne dans une pièce vide, ils ont besoin de se retrouver à deux. La musique qui résonne dans la pièce principale cachera probablement les cris. Ceux de Saskia qui est réellement sur le point d’exploser, encore plus lorsqu’il lui dit que oui, il l’a oublié. Est-elle contente? Sûrement pas. Et ça, il va en faire les frais. Non, putain. Non, je suis pas contente. Le ton est monté, légèrement. Saskia pose son sac sur une table qui traîne là. Elle se pose contre le rebord de la table tout en croisant les bras. Il est temps que tu comprennes une chose Charlie: je suis pas une poupée, tu n’as pas le droit de jouer avec moi. Ni avec mes sentiments. Son ton est toujours le même. Elle a un peu de mal à contenir ses sentiments, surtout qu’elle a quelque chose de très important à lui dire. Elle ne sait pas encore comment, elle ne sait pas encore à quel moment mais ça finira par sortir. Surtout que, d’après ce qu’elle a compris, ils n’ont pas l’air d’être sur la même longueur d’ondes par rapport à cela alors oui, une discussion s’impose réellement.

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Elle allait s’éloigner, et Charlie n’allait pas la retenir. Il allait se comporter comme un con, une nouvelle fois de plus. Mais le pauvre canadien était perdu et dépassé par la situation. Il essayait de faire de son mieux, mais il n’y arrivait plus ces derniers temps. Quelque chose en lui s’était brisé, il avait sans doute enfin pris conscience que sa bien aimée n’était pas éternelle, et que sa vie allait s’arrêter bien trop rapidement et il n’y était pas préparé. Il ne serait sans doute jamais prêt à la perdre. Et ça le détruisait à petit feu. Ça le consumait. Alors qu’un journaliste les réclame, le gamin et sa blonde font comme si tout allait bien. Un sourire le temps d’une photo, puis c’est le moment de s’isoler un peu. Charlie a besoin de lui parler, de lui dire qu’il l’aime, que c’est pas facile pour lui, qu’il s’excuse. Qu’il a peur, qu’il ne veut pas la perdre. Qu’il serait capable de se tuer par sa perte. Mais au lieu d’exprimer son coeur, il exprime avec horreur sa rancoeur. Et ce n’est pas très sympathique envers la jeune femme qui lui répond aussi sec qu’il l’a fait. Le ton ne tarde pas à monter, et le gamin est terrorisé en la regardant. Il sait très bien qu’il va passer un sale quart d’heure, et il a vraiment pas envie, il en a marre. Marre de tout ça et de s’engueuler avec elle. Elle n’est pas une poupée. Il joue pas avec elle. Ni avec ses sentiments. En réalité, c’est un peu ce qui transparait. Mais ce n’est pas le cas, et Charlie veut lui faire comprendre. Mais une nouvelle fois, c’est le passé qui ressurgit. La blonde l’a abandonné à New York, mais à sa différence, lui donne des nouvelles. Il est juste plus distant. « Ouais. Je sais. Mais qui se ressemble s’assemble, hein. » Charlie lève les yeux au ciel en s’écoutant parler, il est vraiment con. Il aimerait que la blonde ne lui prenne pas la tête, qu’elle comprenne un peu comment il se sent. Dévasté, perturbé. Et puis la situation n’est pas facile, c’est trop lourd à porter. Il y a trop de nouveautés dans sa vie et le canadien a vraiment du mal à garder la tête hors de l’eau. « Je ne joue pas avec toi. J’ai pas eu le choix d’annuler les jours où on devait se voir, ok? Le boulot. Bordel. Merde! » Et voilà qu’il s’énerve alors que ça ne sert à rien. En plus, ça risque d’énerver aussi la jeune femme et il n’en a pas envie. Alors il essaie de se rattraper, et de la rassurer mais bien évidemment il s’y prend mal, il use d’un ton beaucoup trop froid. « Je te le précise au cas où tu en douterais, mais j’ai fait que travailler ces dernières semaines avec les mannequins. Prendre des photos. Signer des contrats. Engager des gens pour m’aider, et avoir des rendez-vous professionnels. J’avais pas le temps, ça va se calmer. Puis j’avais besoin de temps après… » Le blond baisse un peu la tête. Il n’a pas envie d’y repenser, de chialer encore en y pensant. Il se contente alors de soupirer, et de se muer dans le silence. C’est mieux ainsi.

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Aucun des deux ne fait d’effort pour tenter de comprendre ce que l’autre ressent, ils sont là, à s’engueuler une nouvelle fois sans réellement se demander comment l’autre a pu se sentir après ce qui s’est passé. Ce n’était pas facile, pour aucun des deux mais comme d’habitude, ils sont renfermés sans essayer de se parler, de se comprendre. Parler comme des adultes, probablement s’excuser de ne pas avoir réalisé avant comme l’autre s’est senti face à cela. Face à cette situation qu’ils sont trop jeunes que pour connaître. Face à la mort, face à ce qui lui pend au nez au quotidien. Elle pourrait mourir cette nuit tout comme elle pourrait mourir dans trois mois. Chaque matin, c’est pratiquement une surprise de se rendre compte qu’elle est toujours là, qu’elle va passer une journée de plus sur cette terre. Certes, Saskia n’a pas toujours fait les bons choix et encore une fois, il ne manque pas de le lui faire remarquer et cette réflexion lui va loin, encore une fois. Et si t’allais te faire foutre? Ne me cherche pas, vraiment. Je ne suis pas d’humeur là. Le ton est redescendu bien que ces derniers mots se voulaient un peu menaçant mais, en fait, elle n’en a plus rien à foutre à ce moment précis, elle va quand même mourir après tout. Il va quand même récupérer sa liberté puisque c’est ce qu’il cherche apparemment. Au fond d’elle, elle en a peur. Toujours posée contre la table, les bras croisés, Saskia balaye la pièce du regard, cherchant à tout prix à éviter le regard du blond qui semble se chercher des excuses alors qu’il lui reprochait encore d’avoir décidé de faire sa vie de son côté, elle aussi. Me reproche pas d’avoir choisit de passer du temps avec mes potes alors. J’allais quand même pas attendre que monsieur daigne avoir du temps pour moi afin de sortir de ma piaule. J’allais pas mettre ma vie en pause alors que toi tu vivais tranquillement la tienne. L’espace d’un instant j’ai même pensé que j’étais de nouveau célibataire. Si Crash te manque, t’as qu’à le dire, on va facilement s’arranger, suffit de deux signatures sur un morceau de papier et tu récupèreras ta liberté. Elle l’avait dit et c’était trop tard pour retirer ces mots. Bien évidemment, elle les a regretté aussi rapidement qu’ils ne sont sortis de sa bouche. Il avait littéralement disparu, prenant de temps en temps des nouvelles tout en lui faisant comprendre qu’il n’avait pas réellement de temps pour elle. En réalité, elle savait parfaitement qu’il s’était plongé dans le travail pour éviter de penser à l’incident alors qu’elle s’était retrouvée seule au moment où elle avait le plus besoin de lui. T’avais besoin de temps après que je sois morte dans tes bras, c’est ça? T’es pas le seul, moi aussi j’avais besoin de temps mais j’avais surtout besoin de toi. Chacun ses priorités après tout, c’est vrai que les mannequins pouvaient pas attendre. Saskia et le sarcasme. C’est une langue qu’elle parle couramment ça. Sur l’instant, elle serait incapable d’avoir une conversation claire, censée, elle a juste envie de rentrer, la nouvelle pourra attendre, dans le pire des cas, elle prendra une décision toute seule. Ce qu’elle fait parfaitement seule. Dans le pire des cas, elle retournera dans l’Iowa attendre après la mort. Parce qu’elle se demande parfois si elle n’aurait pas dû faire ça dès le départ. Après tout, à quoi bon se battre pour quelqu'un qui au final s'est peut-être lassé de tout cette situation?

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Il va aller se faire foutre. Saskia a bien raison de lui dire cela, c’est tout ce qu’il mérite. Il ne sait pas pourquoi il réagit comme ça, il est sur la défensive, il a peur et réagit comme un idiot face à tout ça. Face à cette situation qui lui fait peur. Au fond, on dirait deux enfants qui sont en train de s’engueuler. Deux enfants terriblement égoïstes qui feraient mieux de regarder plus loin que le bout de leur nez. Il est terrorisé le pauvre gamin et il se défend comme il peut. Il sait qu’il agit pas comme il devrait, d’ailleurs, il dit que de la merde et la blonde lui fait bien comprendre à son tour. Il ferait mieux de se taire. C’est ce qu’il fait en tournant le regard ailleurs, ne voulant pas affronter la vérité en face. C’est difficile, et les mots de la blonde lui transperce la poitrine. Charlie se sent con, il s’est toujours senti ainsi mais ce soir c’est pire, ce soir c’est le pire c’est connard. Au fur et à mesure des paroles de la blonde, il se rend compte qu’il l’a totalement délaissé de côté. Célibataire. Crash. Deux signatures. La liberté. Le blond relève la tête vers la blonde avec un regard de détresse. Il veut pas ça bordel, et à cet instant il a juste envie de se claquer un grand coup la tête contre le mur pour reprendre ses esprits. Il veut pas divorcer, il veut l’aimer, il veut pas sa liberté, il veut lui appartenir mais c’est trop dur. Beaucoup trop dur! Charlie allait reprendre la parole, mais hélas, la blonde le coupe dans son élan. Elle est morte dans ses bras. Sur ses mots, le regard de Charlie s’assombrie et il s’oblige à tourner la tête pour fermer les yeux et reprendre sa respiration. Les images de son corps, étendu sur le lit, sans vie. À la quête de sa respiration, un seul coeur qui bat, mais pas le sien, la panique, les sirènes, la lumière bleue, les pompiers, le massage cardiaque, la couverture de survie, l’hôpital, les médecins, les annonces, l’inquiétude, et la fuite. Tout est saccadé dans son esprit, tout est compliqué. Il a peur Charlie, il est terrorisé, traumatisé. En stress post-traumatique, presque. La pseudo-jalousie de la blonde refait surface, et cette fois-ci, c’en est trop pour le gamin. Elle avait besoin de lui. Et il n’a pas été là. Alors, comme par instinct pour éviter de chuter de trop haut, et se sentant pris d’un malaise, le jeune homme s’accroupit au sol pour prendre sa tête dans ses mains, pour mieux réfléchir. En boule. Replier sur lui-même, pour éviter de faire encore des conneries. Après quelques instants, Charlie se relève et se tourne vers Saskia. « T’étais morte Saskia. Putain, t’étais morte. T’étais là, et l’instant d’après, t’étais plus là. Y’avait que mon coeur qui battait dans ma chambre, et même avec mon massage tu revenais pas putain. Saskia, j’ai cru que j’allais te perdre, bordel de merde, j’ai pas signé pour ça, je refuse de te perdre, c’est clair? » Charlie s’énerve, il est tout rouge. Il a même les yeux gonflés, si il avait été une gonzesse, il serait déjà en train de chialer. « Arrête avec ta pseudo-jalousie de mes deux. Les mannequins ça a rien à voir, ok ? Alors plutôt que de signer sur un papier pour divorcer… putain Saskia, tu te rends compte, là? Tu te rends compte que j’ai failli te perdre? Tu fous ta vie en danger bordel, j’en peux plus. Soigne-toi. La seule signature que tu devrais avoir, c’est sur des putains de papiers pour te soigner, c’est clair ? J’en peux plus Saskia. Je pourrais pas vivre ça une seconde fois. Ça pourrait me tuer, moi aussi. » Charlie reprend son souffle, il hurle presque. Heureusement, la musique de la pièce d’à côté empêche les autres d’entendre. Son coeur souffre, sa voix n’en est que le cri. « Alors ouais Saskia. Ouais. Ouais t’as raison je suis qu’un pauvre con, j’ai préféré mettre en avant ce qui me semblait cool plutôt que d’affronter la vérité qui est trop difficile à avaler. Je suis un connard. Un putain de connard tombée amoureux d’une femme qui va mourir. Et putain, Saskia, tu peux pas savoir à quel point ça m’a fait mal de t’aimer, et de savoir que ton coeur s’était éteint. » Après ces mots, le jeune gamin se retourne dos à la blonde pour poser ses mains sur la table et se soutenir pour ne pas tomber. Un cri du coeur. Voilà ce qu’il venait de faire. Un cri pour qu’elle se soigne. Un cri d’amour. Le coeur souffrant.

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Au fond d’elle, elle a réellement peur de le perdre. Comme si tout saboter allait la rendre plus heureuse alors que non. Alors que l’énervement à laissé placer à l’ironie, elle n’arrive plus à s’arrêter. Est-ce le stress de l’annonce? La peur de l’avoir perdu à tout jamais? L’impression qu’ils vont littéralement se tuer mutuellement dans cette pièce? Cela reste impossible à savoir. Saskia finit par s’asseoir sur la table alors que Charlie est littéralement entrain de virer fou, il s’énerve, il hurle, il a raison dans tout ce qu’il dit, elle était morte, elle est morte pendant cinq minutes. Elle est jalouse parce qu’il semble l’avoir oublié et qu’il ne lui a pas prêté attention ces dernières semaines. Un jour, elle va mourir Saskia, elle n’existera plus que dans les souvenirs de ses amis, de sa famille, de son mari. Il est là, il lui tourne le dos, posé contre la table de l’autre côté de la pièce. Et pourtant, alors qu’il finit à peine, Saskia peut pas s’empêcher d’élever la voix à son tour. Putain, Charlie, j’suis enceinte. La révélation à laquelle il ne s’attendait probablement pas. Celle qu’elle ne s’était pas imaginée annoncer comme ça. Assise sur la table toujours, les jambes croisées, Saskia finit par soupirer longuement. Les cris ont fini par faire place au silence. Saskia ne sait pas trop ce qu’ils sont censés faire. Avoir un enfant, ce n’était pas vraiment ce qu’ils attendaient. Ce n’est pas ainsi qu’elle s’était vue lui annoncer. Surtout après qu’il lui ai dit qu’il était déjà papa et qu’il ne voulait pas de gamin. Alors, au fond d’elle, elle flippe fortement la gamine. Jamais elle ne s’était imaginée tomber enceinte, encore moins avec ce putain de cancer. La blonde avait fait plusieurs test, ils s’étaient tous avérés positifs. Elle ne sait pas quand c’était arrivé, elle ne demandait même comment c’était possible vu l’alcool qu’elle avait bu ses derniers temps ou tout simplement parce qu’elle était littéralement tombée morte. Elle ne savait pas de combien de semaines elle était, elle ne savait rien, elle venait tout simplement de l’apprendre et elle était en panique totale. Saskia ne savait pas du tout gérer ce genre de situation de crise, elle ne savait pas quoi faire, elle avait l’impression d’être toute seule là dedans. Les yeux baissés, elle n’ose même pas regarder dans la direction du blond, elle a bien trop peur de croiser son regard. Les secondes passent et ça semble durer une éternité. De toute façon, comment sont-ils supposés gérer un enfant alors qu’ils ne sont pas réellement foutu de savoir comment se gérer eux-même. Toutes ces disputes incessantes sont de trop. Il va falloir qu’ils prennent une décision même si Saskia a peur de celle que Charlie pourrait prendre. C’est un imprévu qui remet tout en cause. C’est la situation qu’elle aurait bien aimé éviter mais maintenant que c’est fait, ça semble être un peu trop tard même si elle a très souvent rêvé de ce moment. Moment que, jusqu’à présent, elle ne s’imaginait pas possible. Elle se demandait même comment ils avaient pu passer à côté de ça à l'hôpital.

- - le dictionnaire définit le chagrin comme une intense souffrance mentale ou une détresse due à une peine ou une perte, une douleur aigüe, un douloureux regret. (@saskia benson)

Charlie avait toujours eu du mal à laisser parler son coeur. Il avait été cet homme maladroit, cet adolescent puceau bien plus tard que les autres, ce gamin qui n’avait pas d’amoureuse. Il était cet homme qui prenait souvent les mauvaises décisions, qui était pas très romantique et qui ne savait pas faire les choses biens avec les femmes. Pourtant, avec Saskia, tout avait été différent. Sa maladresse lui avait permis de conquérir l’affection de la blonde, et maintenant, il osait laisser parler ses sentiments. Il l’aimait, il l’aimait si fort qu’il en perdait la tête. Et ce jour-là, quand son coeur s’était arrêté de battre, le sien avait cessé de battre à lui aussi. Il était uni à elle, il l’avait dit, pour le meilleur et pour le pire. À deux reprises. Ces dernières semaines avaient été compliqué pour lui, il s’était rendu compte que la vie de Saskia risquait de bientôt s’arrêter et il avait encore une fois mal réagi. Plutôt que d’affronter la vérité en face, il avait fuit pour ne pas trop souffrir. Et ce soir, ses sentiments hurlaient. Son coeur hurlait sa détresse. Il était honnête avec elle, il avait la trouille, la trouille de la perdre et il se sentait terriblement mal. D’ailleurs, le blond avait été obligé de se tenir à la table pour ne pas tomber à la renverse au sol à son tour. Cette femme le rendait fou. Fou d’elle. Fou. Littéralement, il perdait pied, il se sentait si mal. Le silence s’était installé dans la pièce, et le gamin peinait à reprendre ses esprits. Quand enfin la blonde reprit la parole, ses mots transpercèrent le coeur de son mari à une force incroyable. Enceinte. Charlie eut l’impression d’être en plein rêve, presque en plein cauchemar. Il aurait pu simplement être heureux et l’embrasser, toucher son ventre, déjà discuter de l’avenir mais ce n’était pas possible. L’incertitude le prenait, il avait peur. Il en avait même la nausée. Charlie ne se sentait pas prêt d’être père, d’avoir un enfant. La situation avec Irina était déjà difficile à accepter pour qu’un autre enfant soit déjà en route, et pourtant, avec la femme de sa vie cette fois-ci. Pris d’une nausée, le gamin se décale de la table pour essayer de marcher un peu et de respirer calmement pour éviter de rendre ses tripes au sol. Il avait peur, bordel. Il n’était pas prêt. Ce n’était pas comme ça que cela devait se passer, il savait plus quoi faire. Ses nausées s’apaisaient mais ses yeux étaient maintenant pris de larmes. Des larmes de tristesse. De détresse. De peur. De colère. D’incertitude. D’amour. Le gamin suffoquait presque à son tour, et pris d’un nouveau malaise, il retourne vers sa blonde en déposant ses mains contre les genoux de la blonde qui était assise sur la table. Le gamin chiale. De longues minutes, et pour la première fois devant la jeune femme. Cette fois-ci, c’en était beaucoup trop pour lui. « C’est pas possible Saskia tu peux pas être enceinte on… » Non, ils ne se protégeaient pas. Le gamin soupire en y pensant tout en se mordant la lèvre avant de relever la tête vers la blonde, après avoir essuyé ses yeux. Il n’aimait pas être dans cette situation, il aurait presque préféré quand elle l’engueulait. Mais non. Elle était enceinte. Et il était terrorisé. « On peut pas on… c’est pas possible Saskia, tu peux pas être enceinte, t’es… et tu vas… » Il n’osait pas en dire plus, les mots lui manquaient, et il perdait à nouveau le contrôle de ses esprits. Les idées s’accéléraient dans sa tête à la même vitesse que les battements de son coeur. Ce soir, ce n’était pas le coeur de la blonde qui allait lâcher, mais bien le sien.

- - le dictionnaire définit le chagrin comme une intense souffrance mentale ou une détresse due à une peine ou une perte, une douleur aigüe, un douloureux regret. (@charlie kennedy)

Saskia n’en revenait toujours pas de savoir qu’elle portait la vie en elle. C’était surréaliste pour la gamine. La blonde ne savait pas du tout quoi faire. Elle n’avait jamais pensé qu’elle se retrouverait dans cette situation aussi rapidement ou simplement qu’elle se retrouverait dans cette situation tout simplement. Ce n’était pas logique, pourquoi être enceinte alors qu’elle savait qu’elle allait mourir? Où était la logique. Au final, ça faisait plus peur qu’autre chose, plus de mal que de bien et pourtant, elle ne pouvait pas s’empêcher de se voir avec un enfant. C’était ce côté maternel qu’elle avait, elle avait ressenti plus d’une fois cette envie d’avoir un enfant. Mais ce n’était jamais arrivé, ce n’était pas le bon moment et elle savait parfaitement, elle avait toujours été trop sage, bien que parfois inconsciente. Et pourtant, ce soir là, elle aurait eu trop de mal à s’imaginer ne pas vivre cette grosse. Les minutes sont longues, elle ne remarque même pas qu’il s’approche d’elle. La gamine a encore les yeux baissés, elle dé-serre les jambes, ses mains l’une dans l’autre, ses doigts entremêlés. Lorsqu’il vient déposer ses mains contre les genoux de la blonde, celle ci soupire légèrement. C’est pas possible, elle peut pas être enceinte. Elle l’évite toujours du regard. Parce qu’il a raison. Il va falloir qu’on prenne une décision, Charlie. Elle ne pouvait pas l’obliger à être père, surtout pour la seconde fois, surtout s’il n’en avait pas envie. Bien que cela lui brisait le cœur, elle savait très bien qu’il pouvait refuser d’avoir ce gamin et là, elle serait obligée de mettre fin à cette grosse, probablement à contre cœur. Elle sentait son cœur se briser dans sa poitrine, elle sentait la douleur, juste à l’idée de devoir abandonner ce rêve. Ce qu’elle n’avait jamais pensé pouvoir connaître. Pourtant, elle savait très bien qu’elle ne pourrait pas faire tout ça seule. Je suis désolé, c’était pas prévu, je pensais même pas que ça pouvait être possible… Elle s’excusait d’être enceinte, elle s’excusait parce que c’était inattendu. Elle n’aurait même pas dû le faire et pourtant, elle s’excusait pour cette chose si précieuse, si inattendue qui les aurait probablement rendus plus qu’heureux dans une autre vie. Dans une autre vie, ils auraient pu être Charlie et Saskia, un couple tout à fait normal. Pas un jeune homme avec une carrière florissante amoureux d’une malade. Tout cela lui brisait le cœur et pourtant, elle n’était pas seule, ils se retrouvaient à deux dans cette situation. Et l’avis du jeune homme comptait autant que le sien à elle.

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Jamais Charlie n’aurait pu se douter de cette situation. Saskia lui avait annoncé sa maladie très rapidement, et après être tombé amoureux d’elle, après avoir essayé de s’imaginer père, il s’était finalement rendu compte que l’avenir ne pouvait pas être prévu avec elle. Ils devaient vivre au jour le jour, sans se soucier du lendemain qui peut-être serait le jour de la perte. Charlie souffrait de la situation, il avait du mal à l’accepter, à s’accepter comme potentiel père. Pour la potentielle seconde fois. En seulement quelques semaines. Il avait l’étrange sensation de perdre le cours de sa vie, il se sentait si mal. Le gamin essaie cependant de se reprendre afin d’éviter de faire un malaise à son tour, et réfléchit à propos de tout ça. Les deux amoureux ne se sont jamais vraiment protégés pendant qu’ils faisaient l’amour, la grossesse était naturelle dans ce cas, dans une situation normale. Mais avec la maladie de la blonde, ce n’était pas normale, ce n’était même pas possible et Charlie essaie de le faire entendre. Elle se trompait peut-être, les tests étaient peut-être négatifs après tout. Une décision devait être prise et le jeune canadien déglutit en entendant cette demande. Comment pouvait-il savoir quoi faire? Il était là, sur le point d’enfin réussir une carrière, sur le point aussi de perdre sa femme qui était visiblement bien enceinte et ça lui foutait une trouille immense. Il ne pouvait pas choisir à sa place, ni même lui obliger d’avorter, mais il savait simplement qu’il n’était pas prêt à assumer une chose pareille. Élever un gamin seul. Car c’est ce qui arriverait sur la longue. « Je… » Charlie soupire et n’a pas le temps d’en dire plus, que la blonde reprend la parole pour lui dire qu’elle est désolée. Elle ne savait pas non plus que c’était possible, et ça rassure le jeune homme. Il se contente de soupirer une nouvelle fois et de caresser un peu les genoux de la blonde, comme pour se rassurer et s’ancrer à la réalité. « Tu n’as pas besoin de t’excuser. On était deux. » Le jeune photographe relève la tête vers la blonde afin de croiser enfin son regard. Il a besoin de ça, de l’observer, de la sentir à ses côtés, de se rassurer. Il est amoureux d’une femme malade, qui est sur le point de mourir, et elle est enceinte. Il n’arrive toujours pas à y croire. « Je t’imposerai rien, on va choisir ensemble, mais tu es allée à l’hôpital? Sinon on y va, là, maintenant. Ça fait combien de temps Saskia? » Le voilà qui panique à nouveau. Il n’est pas censé quitter la soirée, mais pour une raison pareille, il le fera. C’est une question de vie ou de mort après tout.

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Être enceinte, elle savait parfaitement que c’était impossible dans un état comme le sien. Cela aurait pu sembler être un plan pour garder Charlie rien qu’à elle alors qu’il semblait avoir la tête ailleurs mais en réalité, ce n’était pas le cas. La gamine, elle avait fait plusieurs test. Tous ces test s’étaient avérés être positifs et elle en avait été la première surprise en réalité. Parce que c’était scientifiquement impossible de tomber enceinte en ayant une telle santé. C’était soit un miracle soit une fausse réalité mais ça, elle n’avait pas suffisamment cherché à le savoir. Et puis, savoir que Charlie ne voulait pas d’enfant, c’était déjà une réponse. Je sais mais tu l’as dit toi-même, tu ne veux pas d’enfants de tout façon! Saskia avait l’impression que le choix était déjà fait. Charlie ne voulait pas avoir d’enfant et puis, de toute façon, elle allait mourir, donc ça ne servait peut-être pas à grand chose de se battre pour une telle chose. Elle était triste, la blonde. Elle avait du mal à y croire, comment une chose aussi belle pouvait sembler être aussi horrible sur le moment? Elle écouta Charlie lui dire qu’il ne lui imposera rien et qu’ils feront ce choix ensemble, malgré ces mots, elle a du mal à réellement être rassurée. Elle n’a pas plus d’informations, elle sait juste que les tests se sont révélés positifs et que ça fait quelques heures qu’elle panique à l’idée de lui avouer qu’elle est enceinte. Non, pas encore, je pouvais pas t’en parler avant parce que je viens seulement de le découvrir. On a beau ne pas s’être vus récemment, tu restes mon mari et le père, je voulais vraiment te l’annoncer mais je pensais pas te balancer ça ainsi, de cette manière! J’avais eu une autre idée en tête mais c’est un peu raté pour le coup. De la sincérité à l’état pur. Saskia ne s’y était pas attendue à cette nouvelle, elle avait même pensé que c’était une blague et elle avait fait d’autres test mais non, c’était réel. Elle ne comprenait pas du tout. On pourra aller à l’hôpital demain, ça vient pas à une nuit, de toute façon, tu as ta soirée d’exposition et je l’ai déjà assez gâchée ainsi, je devrais rentrer à la maison et on s’appelle demain… Elle avait conscience que cette soirée, elle était importante pour lui mais elle avait été blessée parce qu’il semblait l’avoir oubliée, elle avait peur d’être relayée au second plan à cause de toutes ces beautés vertigineuses qui semblaient vouloir de lui alors que Saskia, elle avait l’impression d’après les dires de son mari qu’elle avait été la seule à réellement l’aimer pour qui il était et que cela continuerait jusqu’à ce qu’elle ne lâche son dernier souffle. À la vie, à la mort. Bien qu’elle n’avait pas toujours la bonne manière de le montrer. Lorsqu’elle a rencontré Charlie, elle ne s’attendait pas à ce que ce soit ça, leur vie commune!

- - le dictionnaire définit le chagrin comme une intense souffrance mentale ou une détresse due à une peine ou une perte, une douleur aigüe, un douloureux regret. (@saskia benson)

Il ne s'attendait pas à une nouvelle pareille Charlie. En fait, il ne s'attendait à rien du tout, il pensait que Saskia allait l'engueuler, lui reprocher tout un tas de choses mais finalement ce n'était pas le cas. Enceinte. Le mot sonnait pourtant comme une mélodie, malgré l'atrocité de la situation. Atrocité est un mot lourd pour exprimer ce qu'il ressent, en réalité, il est tout simplement apeuré le canadien. Il a la trouille, il se sent pas prêt. Pas pour un deuxième enfant, bordel. Mais avec Saskia, tout est différent. Il ne s'était jamais imaginé avoir un enfant avec elle, pour simple cause, sa maladie mortelle. Jamais il n'a envisagé un avenir à ses côtés, à chaque fois qu'il l'avait fait, la crainte et l'appréhension avaient absorbé le peu d'espoir qu'il avait. Il lui avait dit maladroitement qu'il ne voulait pas d'enfant, mais en réalité, c'était plus compliqué que ça. Et la blonde devait le savoir. C'est pas que j'en veux pas c'est... c'est compliqué. J'en aurai voulu avec toi, si... si t'étais pas. Il n'arrive même pas à poser des mots sur ce qu'il ressent tellement il souffre de cela. Alors il décide de réfléchir quelques instants. Etait-elle sûre de tout ça? Quoi qu'il en soit, il la soutiendrait, c'était sûr mais il avait trois tonnes de questions en tête. Charlie essaie de rassurer sa blonde, il l'aime malgré tout, il tient à elle, et là il s'inquiète des conséquences. Et si les hormones de la grossesse lui provoquaient une mort encore plus prématurée? Et si... De combien de temps était-elle enceinte? Charlie voulait aller à l'hôpital immédiatement, et ne pas perdre de temps. Et tant pis pour sa galerie. Il fait part de ses inquiétudes à la blonde, lui annonce qu'ils vont aller à l'hôpital maintenant, mais elle ne semble pas du même avis. Sa femme tente de lui expliquer qu'elle aurait aimé lui annoncer autrement. Qu'il était son mari, le père, même s'ils ne s'étaient pas vus beaucoup récemment. Et à cet instant, Charlie s'en voulait terriblement. Il avait l'impression d'être le pire des maris, un pauvre con qui n'avait pensé qu'à sa gueule. Je suis désolé, excuse-moi. qu'il dit avec sincérité, alors qu'il passe sa main dans ses cheveux afin de s'apaiser et être moins nerveux. Elle voulait aller à l'hôpital demain, s'en aller, qu'ils s'appellent, mais lui refusait. Ce n'était plus possible, il ne voulait plus la quitter. C'était hors de question. Non, ne pars pas Saskia. On va... on va y aller maintenant. Tu passes bien avant cette soirée, t'es ma femme bon sang. Et t'es enceinte de mon... mon... de mon sperm. dit-il avant de rire, nerveusement. Oui, ce n'était pas très élégant mais il ne se sentait pas de dire le mot enfant. Pas pour l'instant, pas pour le moment, il n'était vraiment pas prêt. Et on va passer la soirée ensemble. Tu vas venir à la maison, on commandera des pizzas et... enfin non, on boira pas des bières, mais on profitera d'être ensemble. T'as pas à rentrer chez toi et à être seule un soir de plus. dit-il en soupirant. Il n'avait pas envie d'être seul non plus ce soir. Il avait envie d'être avec sa femme. C'est ce qu'il aurait toujours dû faire. Et ne jamais la laisser s'éloigner. Parce qu'elle était là. Et en vie.