nothing left to say (charlie)

- - l’ai lu dans tes yeux que tu pensais profondément que je ne voulais plus de toi. la chose la plus absurde, la plus ridicule qui soit.. (@charlie kennedy)

C'était difficile. D'une part, la gueule de bois, le mal de crâne. De l'autre, ce mal au coeur d'avoir balancé n'importe quoi à Charlie. Le réveil avait été difficile, brutal même. Et Saskia se demandait encore comment ils avaient pu en arriver là, à se détester comme ça. Mais il était temps de tourner la page, elle le savait très bien. Il était temps de passer à autre chose. La blonde tape sa vue sur un carton, un carton qui ne lui appartient pas puisqu'il s'agit des affaires de Charlie, celles qu'il n'a jamais récupéré. Comme son tshirt, le jour de la bataille d'eau dans la salle de bain. Ou encore une de ses vestes qu'il lui avait donnée quand il faisait trop froid. Des petites attentions. Des trucs parfois con. Mais des trucs qu'elle devait lui rendre, surtout maintenant qu'elle était décidée à lui rendre ses affaires. Après leur dispute, du moins, après tout ce que Charlie lui avait balancé - mais qu'elle méritait, ce n'était plus possible pour elle. Saskia avait besoin de prendre de la distance, peut-être même partir, de nouveau. C'était vital, elle ne pouvait plus compter sur lui. Il avait eu raison, même si c'était dur. C'est les yeux pleins de larme que Saskia attrapa son téléphone avant d'envoyer un message à Charlie.

Hey. Dès que tu as un moment de libre, fais moi signe, je dois te rendre pas mal de trucs. Et c'est peut-être bien vu la situation.

C'est peut-être bien vu la situation. Même elle n'en revenait pas. Charlie ne tarda pas à lui répondre. Elle avait eu du mal à regarder le message parce qu'elle savait que ça lui ferait mal au coeur. Ils étaient là à s'envoyer toutes les vacheries du monde alors qu'ils étaient dingues l'un de l'autre. Elle finit par avoir le courage nécessaire, c'était difficile de regarder mais elle devait. Fallait mettre un terme à tout ça.

Salut. Ouais, t’as raison. harbourfront #5693. le code du portail c’est 9816. Tu viens quand tu veux après 17h.

Le message était bien passé. Après dix-sept heures. Et ça lui avait semblé long, elle avait fait les cent pas dans sa chambre, regardant méticuleusement si elle n'avait rien oublé. Parce qu'une fois, ce serait déjà assez dur, elle n'aurait pas le force d'y retourner une autre fois et de devoir affronter son regard. Se dire qu'elle l'avait tellement blessé qu'il l'avait traitée de salope. Elle n'y aurait jamais pensé et pourtant, il avait tellement raison. Elle avait agi comme la pire des salopes, elle l'avait abandonné alors qu'elle n'aurait pas dû et elle n'avait aucune excuse. Elle avait finit par s'endormir à force de penser, elle était trop fatiguée et l'alcool de la veille n'avait pas aidé. Elle se réveille un peu après dix-sept heures trente. Se rendant compte qu'elle devrait partir, même si c'est douloureux. Elle prépare le carton et appelle un uber. La honte de se balader avec ça dans le métro. C'est un peu plus tard qu'elle arrive, elle suit les indications de Charlie et elle pourrait presque s'étouffer en voyant la baraque. Putain, c'est pas possible. Ils foutaient quoi ses parents dans la vie? Elle tente de faire abstraction de ça et avance vers la porte d'entrée. Elle se demande si elle ne devrait pas abandonner le carton là, tout simplement et se barrer. Parce que ça va être trop difficile. Elle finit par déposer le carton devant la porte et par faire demi tour. Elle n'a pas la force d'affronter son regard, pas aujourd'hui. C'est peut-être mieux ainsi.

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Charlie était brisé. Saskia l’avait brisé. Depuis qu’ils s’étaient revus au Kissing Both, il n’avait plus cessé de repenser à elle. De nouveau, comme si elle l’avait ensorcelé encore une fois. Charlie avait honte de s’être comporté de la sorte, mais il pensait qu’elle avait compris. Il faisait tout pour ne plus penser à elle depuis ce jour. À faire le ménage éternellement dans cette maison qui était bien trop grande pour lui seul et qui regorgeait d’esprits de famille envolés, il partait récupérer les coeurs brisés des autres pour ne plus penser au sien. Et puis, il avait couché avec cette fille. La première depuis la dernière fois. La dernière fois, c’était Saskia. Là, cette fille, il ne la connaissait pas et il savait qu’il ne la reverrait pas. Il ne savait même pas pourquoi il avait fait cela. Et il s’en voulait, encore et encore. Et puis il s’était trompé et avait envoyé des messages à Saskia. Et puis hier soir, elle lui avait dit je t’aime. Une déclaration qu’il n’attendait pas. Qu’il n’attendait plus. Comme si il avait perdu tout espoir et que son coeur ne battait plus, depuis la veille, il avait l’impression qu’on l’avait réanimé. Comme si la lueur apparaissait de nouveau au fond du tunnel. Et puis ce matin, juste un sms lui demandant un rendez-vous pour récupérer ses affaires. Charlie était perdu et avait l’impression d’halluciner, mais il avait accepté de recevoir sa blonde en fin de journée. Avant cela, il devait travailler et récupérer des coeurs brisés. Les heures étaient passées à la vitesse de l’éclair, et dix-sept heures sonnait déjà. Mais elle n’était toujours pas là. Charlie s’installait dans le salon devant la télévision en attendant, mais elle n’était toujours pas là. Dix-sept heures trente, et elle n’était toujours pas là. Quarante cinq, toujours rien. Il soupira un peu, et prit la décision d’aller refermer le portail qu’il avait laissé sans protection afin qu’elle puisse y rentrer. Elle ne viendrait pas. Une fois de plus, elle l’abandonnait. Une blessure de plus sur son armure. Lorsque Charlie ouvre la porte, il manque de trébucher sur le carton qui se trouve face à lui. Et puis il l’aperçoit, en train de partir. « Saskia, attend. » Elle est venue. Elle est venue, et elle voulait déjà repartir. C’était trop simple. Charlie, il a besoin d’explication. Pourquoi est-elle partie? Pourquoi lui a-t-elle envoyé ce sms? Pourquoi lui a-t-elle dit je t’aime? Il avait besoin de mieux comprendre. Il avait besoin d’elle pour s’en sortir. « Entre à la maison. Il fait froid dehors, tu vas pas faire l’aller retour. Encore moins repartir comme une voleuse. » Pas comme la dernière fois. Charlie le pense, mais ne dit rien. Il se contente d’attraper le carton dans ses bras, et de le rentrer à l’intérieur. Il attend Saskia, il ne veut pas la laisser s’échapper. Pas encore une fois. Et parce qu’il s’en veut de la dernière fois.

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Il lui était passé quoi par la tête, à Saskia au juste? Abandonner le seul homme qui avait été fou d’elle. C’était la pire idée qu’elle avait pu avoir dans sa petite existence. Pire que de refuser un traitement pour son cancer, ça c’était con, c’est clair mais abandonner Charlie, c’était encore plus con, parce qu’elle aurait pu ne pas crever seule et vivre pleinement l’expérience que l’amour apporte dans une vie. Mais non, au lieu de ça, elle avait décidé de tout foutre en l’air, elle était conne. Elle avait déposé le carton devant la porte avant de partir, ça aussi c’était con, elle passait sa vie à fuir. Fuir le bonheur, les responsabilités, les engagements, l’amour, Charlie. Tout ce qu’elle pouvait fuir. Mais pas cette fois, le destin en avait décidé autrement. Elle allait devoir se retrouver et affronter tout ça. Tout ce que Charlie lui avait apporté et ensuite retiré parce qu’elle n’était pas digne de les recevoir. La voix de Charlie s’était alors élevée, poussant la blonde à s’arrêter de marcher. Pourtant, après tout ce qui c’était passé, il aurait du refuser d’accepter de la voir. Mais il ne l’a pas fait et Saskia s’est demandée pourquoi. La blonde se retourne doucement, fixant Charlie un court instant avant de jeter son regard sur le sol, tellement elle avait honte. Il lui a demandé d’attendre, elle le fait. Et là, il lui dit d’entrer parce qu’il fait froid dehors. C’est bien vrai, il faisait froid mais ce n’était probablement rien face à ce qui l’attendait à l’intérieur. La froideur de Charlie. Ses mots blessant. C’était difficile. Mais elle avait fini par accepter, elle avançait alors vers la maison, dans le plus grand des silences. Encore meurtrie par la dispute. C’était difficile, encore plus compliqué lorsqu’elle se rapprocha de lui. Difficile de passer à côté, de ne pas le regarder parce qu’elle se sentait trop mal. Elle fuyait son regard puisqu’elle ne pouvait pas fuir autre chose. Pourquoi la retenir? Elle arrive à sa hauteur et elle n’ose pas le regarder, une nouvelle fois. Il avait raison, elle était partie comme une voleuse. C’est vrai que je l’ai mérité. C’était calme, c’était dit d’un ton purement innocent cette fois, parce que les fois précédente, elle était vraiment allée trop loin. Mais elle l’avait mérité et elle ne le cachait pas. C’était de sa faute au final, c’est elle qui était partie ce matin là, c’est elle qui avait flippé à l’idée de le faire souffrir. Il valait mieux partir plus tôt que de le laisser s’attacher. Ce jour là, elle avait même écrit une lettre sur ce qu’elle ressentait, sur ce qui la faisait souffrir, sur les raisons du départ. Elle était triste, désolé, les sentiments se mélangeaient. "J’espère qu’il y’a tout, si quelque chose, n’hésite pas à me le dire." Elle n’arrivait pas à lui dire qu’elle était désolé parce que, même si elle savait qu’elle l’avait blessé, il l’avait blessée aussi. Et tellement fort dans son égo que c’était difficile de faire le premier pas (tmtc). Elle l’aimait, ça c’était évident. Mais est-ce qu’il lui pardonnerait? Ça restait la grande question et seul lui pourrait y répondre. Si seulement elle n’avait pas trop peur de savoir. Surtout après l’incident. C’était atroce, elle n’avait pas arrêté de penser à lui, elle n’avait pas cessé un seul instant de se dire qu’elle avait tout foutu en l’air, qu’elle était trop conne et que, de toute façon, elle ne méritait pas ce mec là. Ce bonheur qu’il aurait pu lui apporter. C’était plus simple de briser les choses que d’essayer de les réparer.

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Charlie, il était Crash avant de la rencontrer. Il était Crash avant d’être l’Inconnu. Mais après avoir été l’Inconnu, il était de nouveau Charlie. Cet homme un peu trop gentil qui se fait souvent marcher sur les pieds. Qui se fait avoir et qui a toujours les pires des histoires d’amours. Mais Saskia, elle n’était pas l’une d’elle. La situation ressemblait à une séparation d’un couple qui se rend ses affaires, mais cela n’en était rien. Charlie et Saskia, c’était ce couple qu’on admirait. Ce couple que rien ne prédestinait et qui pourtant, a fini par succomber. Une seule fois. Ce couple maudit à la Romeo et Juliette, c’était bien eux. Maudits par la maladie, par les évènements. Romeo était parti avant Juliette, et elle mourrait de vouloir le récupérer. Quand il vit la jeune blonde face à lui cet après-midi là, Charlie prit la décision de l’inviter à rentrer. Il n’allait pas la laisser sur le palier, après tout. Après avoir été méchant avec elle, et presque injuste malgré ce qu’elle avait fait, il voulait comprendre. Pourquoi elle était partie. Pourquoi elle l’avait abandonné. Charlie, malgré tout, il tenait à elle et il n’arrivait pas à la repousser une deuxième fois. Saskia semblait hésitante quant à sa proposition, mais elle finit tout de même par rentrer dans la maison. Cette maison immense, loin de l’ancien appartement minuscule de Charlie. Cette maison qu’il avait hérité de ses parents et où il avait grandi. Et où il espérait voir ses enfants grandir, à lui aussi. Mais il ne voulait pas y penser pour l’instant. Saskia lui fit la remarque de prévenir si il manquait quelque chose dans le carton, et Charlie acquiesce. Il s’en fiche bien de ce qui se trouve là-dedans, c’est pas ça qui l’importe. « Tu veux boire quelque chose? Va y, fais comme chez toi, hein. Fais pas attention aux photos. » Il est bien aimable. Mais il lui en veut quand même. Il s’aventure vers la cuisine sans même attendre qu’elle lui réponde, il s’en fiche si elle veut boire quelque chose. Charlie, il a besoin de réponse. Il en a marre d’attendre. Il en peut plus. Il a l’impression de devenir fou et il se fait toute sorte de films inimaginables depuis la dernière fois. Depuis cette nuit fabuleuse. Il serait même capable d’avoir une érection en y repensant. Il se sort une bière du frigidaire, puis une deuxième pour la blonde. Il ne tarde pas à retourner vers elle, et il la regarde de haut en bas. Il l’admire, elle a changé. Elle a perdu du poids. Et elle semble fatiguée. Pas dans sa meilleure forme. « Pourquoi t’es partie, Saskia ? Et change pas de conversation cette fois-ci, je sais que je suis parti moi aussi, j’ai compris. » Il fait allusion aux sms d’hier soir. Ceux où elle lui a dit je t’aime. Bien qu’il ait du mal à la suivre par moment, il a besoin de s’y accrocher. De s’accrocher à elle comme à une bouée de sauvetage. Il l’a sauvé. A son tour maintenant.

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Mal à l'aise,  voilà ce qui en ressortait. La blonde était mal à l'aise, elle se sentait conne, honteuse d'avoir autant déconné avec lui. Ils n'avaient pas été un couple à proprement parler et pourtant, le fait de récupérer leurs affaires mutuelles étaient le signe d'une fin. La fin d'une époque, d'une air, de l'équipe qu'ils formaient à deux, de leur amitié, de leur amour, de leur folie, la fin de tout. C'était lui qui l'avait poussée à devenir la femme qu'elle était, il l'avait poussée à sortir de sa zone de confort en l'aidant à barrer les points de cette liste. Cette foutue liste, sans cela, ils ne se seraient jamais rencontrés. Saskia ne l'aurait jamais embrassé dans ce club, ce soir là. C'était difficile de dire aurevoir, de laisser partir. Et c'est entre autre la raison pour laquelle elle était partie ce matin là. La peur l'avait poussée à prendre la fuite. Elle savait qu'il la pousserait à parler et elle n'avait pas envie. Elle ne voulait rien dire alors elle se cacherait derrière une bétise. Mal à l'aise. Incomplète. Elle ricane bêtement lorsque Charlie lui dit de faire comme chez elle. "C'est donc ça, le manoir des Kennedy? Tes parents avaient bon gout." Et c'est vrai. Elle arrête de rire pour redevenir Saskia, la sérieuse. "Je suis sincèrement désolé pour tes parents." Et ça, elle le pensait sincèrement. Charlie était la plus belle personne qu'elle avait rencontré de sa vie et il ne méritait pas cela. Saskia n'est plus que l'ombre d'elle-même. Elle n'est plus cette personne vivace qu'elle était. Ce n'est pas le cancer, ce n'est probablement que le manque de sommeil. En réalité, elle n'en sait rien et elle s'en cogne. Elle le mérite. La question tant redoutée s'impose dans ce qui semble être le début d'une conversation. Pourquoi est-ce qu'elle s'est barrée ce matin là? Pourquoi elle a prit la fuite? Il lui demande de ne pas changer de sujet alors elle va mentir. "C'était pour te protéger." Un mensonge pourtant plein de vérité. "Tu mérites mieux qu'une nana qui va crever d'un putain de cancer. Je t'aurais abandonné un jour ou l'autre, autant le faire plus tôt. Dire que tu t'habitues à mon absence." Aucun signe d'attachement ou de tristesse dans sa voix pourtant elle se fait violence pour ne pas pleurer. Mais voilà une partie de la vérité avouée. Le reste se trouve dans la lettre qu'elle a écrit ce jour là. La lettre qu'elle aurait du brûler mais qu'elle a laissé dans le carton involontairement. En réalité, elle a même oublié cette putain de lettre. Elle n'ose même pas le regarder parce qu'elle sent son regard sur elle, ce regard plein de jugement qu'elle ne peut affronter. C'est difficile de voir Charlie, l'homme dont elle ne voulait pas tomber amoureuse, passer de son premier amour à sa première déception. Qu'elle a provoqué elle même. Lui n'a rien fait. Elle l'aime. Elle ne le mérite juste pas.

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Charlie n’aurait jamais pensé recevoir Saskia dans cette maison. Le manoir des Kennedy, c’était comme une légende pour elle. Charlie en avait parlé vaguement, mais jamais en détail. La demeure de ses parents, c’était son cocon. Il s’y sentait bien, il y avait grandi, et ici régnait le silence des précédentes générations Kennedy. La tradition disait que la première femme qui venait ici épouserait la génération prochaine Kennedy. Cela s’était toujours avéré vrai, avec sa mère d’abord. Et maintenant, Saskia. Mais Charlie, il n’en savait rien. Parce que la situation était vraiment compliquée. L’éboueur des coeurs part se chercher une bière, il a besoin de ne pas trop penser. Il a besoin de réponses, mais de ne pas tout remettre en question. Il a suffisamment remis sa vie en question depuis six mois. Il s’est même pensé gay. Il était perdu Charlie, et le retour de la disparue n’arrange en rien sa perte. Il a l’impression de tout revivre une seconde fois, mais avec une douleur différente. Plus vive encore. La blonde s’excuse pour ses parents, et Charlie hausse les épaules. « A croire que 2019 était l’année des abandons. » et que 2020 serait l’année des retrouvailles. Charlie pensait tout bas, et faisait mine d’aller bien mais il n’en était rien. Charlie n’était qu’une ombre depuis le décès de ses parents. Il se sentait définitivement seul. Il ne savait plus quoi faire de sa vie, la femme qu’il aimait avait disparu, ses parents aussi. Ses amis étaient moins présents. Il les avait délaissé eux aussi au profit de la blonde. Et il s’en voulait définitivement. Pourquoi avait-il abandonné lui aussi ceux qu’il aimait? Un vieux concours de circonstance. Charlie se décide enfin à poser cette fameuse question. Il est en quête de réponse. Il a besoin de comprendre pour réapprendre à vivre normalement. Pour le protéger. Charlie relève la tête vers la blonde, surpris. En quoi l’abandonner c’était le protéger? Il écoute la suite avec l’oreille qui siffle. L’abandonner par choix plutôt que partir dans l’amour. C’était une décision débile. S’habituer à son absence. Même si Charlie l’aurait souhaité, il n’aurait jamais pu s’y habituer. Saskia avait été le ventricule gauche de son coeur. Celle qui lui avait donné de l’espoir de ne pas tout foutre en l’air comme à chaque fois. Celle avec laquelle il était Charlie et non Crash. « Tu pensais sérieusement que t’allais me protéger en faisant ça? Que j’allais m’habituer à ton absence? » Il ouvre sa bière avec sa dent, et manque de se faire mal. Il soupire et détourne un peu le regard. « Je mérite pas mieux qu’une nana qui va crever d’un putain de cancer, Saskia. T’avais pas à choisir à ma place. Si je voulais mériter mieux, je me serai pas marié avec toi et je me serai pas emmerder à t’offrir une bague en préservatif. Je serais pas tomber amoureux. J’aurais fait de la merde. Comme je fais d’habitude. Je t’aurai abandonné comme Irina, Saskia. » Irina, il en a jamais parlé à la blonde. Irina, c’était une file qu’il avait aimé. Pas si fort que Saskia, mais il l’avait aimé elle aussi. Mais il s’était barré à cause de ses sentiments. « Car selon toi, je mérite d’être seul plutôt qu’être avec une nana comme toi? Elle est belle ta réflexion. T’as rien compris à la vie Saskia. Regarde ta foutue liste, et réagis, merde. » Il est dur, Charlie. Mais mature cette fois-ci. Il en a marre, il est blessé et il n’arrive pas à comprendre. Il n’arrive plus à la suivre. Elle l’a abandonné, par amour. Mais lui, ce n’est pas ce qu’il aurait choisi. « J’aurai préféré t’accompagner jusqu’à la mort plutôt que de te penser morte alors qu’en réalité, tu vivais ta vie sans te soucier de ta décision. C’est égoiste. » Puis il soupire. Une dernière fois.

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Saskia n'avait jamais été une bonne menteuse. Mais elle se forçait, parce qu'elle ne voulait pas parler de ses sentiments. C'était de loin la chose qu'elle détestait le plus au monde, se sentir obligée de se justifier sur ce qu'elle avait fait. Pourtant, c'était logique puisqu'elle n'était pas la seule dans cette histoire, il y'avait Charlie également. Elle était dans une impasse, elle avait eu le temps de prendre du recul par rapport à tout ça, elle avait eu cinq mois pour réflechir à ce qu'elle avait fait. Cinq mois jusqu'à ce qu'elle le voit au stand des baisers. Et c'était long, cinq mois. Très long. Pratiquement six en réalité, une demi année. Le temps avait semblé tellement ne pas finir, les jours semblaient de plus en plus long lorsqu'elle était seule avec ses pensées. Penser constamment au fait qu'elle l'avait abandonné, se demander ce qu'il faisait, avec qui il était, si il avait réussit à la remplacer. Mais il avait raison dans tout ce qu'il disait, Charlie. Elle n'avait pas à prendre cette décision seule. Elle n'avait pas à partir ainsi, à le laisser seul. Chaque mot était dur, chaque mot la cognait un peu plus mais elle essayait de ne pas se mettre à pleurer. Parce que si elle commençait à pleurer, c'était fini, elle ne s'arrêterait plus. C'était déjà un miracle de ne pas avoir Saskia débarquer avec les yeux rouges et gonflés. "Je n'ai pas réfléchis." Et c'était bien vrai. Elle n'avait pas réflechis. Cette décision avait été prise sur un coup de tête. Elle n'avait même pas pesé le pour et le contre. Elle s'embarquait dans ce demi mensonge. Poussant le vice encore plus loin. "J'ai eu tellement honte en me rendant compte que ma réaction avait été stupide. C'est la raison pour laquelle je ne t'ai pas contacté. Je sais que j'ai agis comme la pire des connes." C'était dit. Pour le coup, c'était vrai, ce manque de nouvelles était dû à la honte qu'elle avait ressentie. "Quand je t'ai vu au kissing booth, à la base, je voulais te parler et tout te dire mais le coup du jus accidentellement renversé sur mon tshirt m'a fait changé d'avis. Si je suis ici, c'est pour toi à la base. Pas pour te faire du mal mais c'était pour te parler. Pour reprendre contact avec toi et pour te dire que je m'en veux." Assez parlé, ta gueule Saskia, tu fais pire que mieux. Elle n'avait jamais su quand s'arrêter. Et aujourd'hui ne faisait pas exception. Surtout qu'il avait eu raison, de A à Z. Elle avait été immature, égoiste de toute façon même si la vérité était assez différente au final. Mais rien ne serait jamais assez fort pour expliquer ce départ. Elle le savait. Elle aurait beau s'en excuser, cela ne changerait rien. Lui était Crash, celui qui faisait tout foirer. Elle était Saskia, une pauvre conne qui semblait avoir pris la place de Crash. Crash qui était devenu Charlie, cet homme amoureux que toute femme serait heureuse d'avoir. Mais pourquoi pas elle? Pourquoi avait-elle tout foutu en l'air?

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Charlie avait besoin de dire ce qu’il avait sur le coeur. Il n’avait jamais été ce garçon qui se confiait facilement, ce garçon qui tombait amoureux de la première venue. Saskia l’avait changé, définitivement. Et la blessure encore ouverte l’empêchait de la prendre dans ses bras et de l’embrasser comme il pourrait le faire. Il n’y arrivait pas, il lui en voulait terriblement de l’avoir abandonné. Peu importe la raison, Saskia n’avait pas à choisir pour eux deux, ce n’était pas comme ça, dans la vie. Et Charlie avait besoin de lui faire comprendre, qu’elle avait pris la mauvaise décision. Il était le seul à pouvoir choisir de l’accompagner vers la mort ou de fuir vers la vie. Et son choix avait été de l’accompagner, mais elle ne l’avait pas accepter. Charlie était différent avec la blonde, il était devenu plus mature. Sa mère aurait été fière de lui. Pendant qu’il dévoile ce qu’il pense, Charlie ne cesse de penser à elle. Un jour, tu seras un homme disait-elle. Et ce jour-là, tu le sauras. Et Charlie le sent maintenant. Il n’est plus Crash, il est Charlie. Il est même Charlie et Saskia. A la Bonnie and Clyde. Elle n’a pas réfléchi. « En effet, c’était pas très intelligent. » Il chuchote de manière à ne pas la couper dans son élan de parole. Il l’écoute attentivement, il essaie de lui pardonner. Mais pour le moment, il n’y arrive pas. Elle est bien venue pour lui à Toronto, et lui, il l’a abordé en lui renversant du jus de fruit sur son tshirt alors qu’il faisait -10°C dehors au moins. Lui aussi avait été stupide. Il avait été stupide, parce que lui aussi avait fuit à un moment donné. Au fond, ils étaient pareils. Des jumeaux de comportement. Des âmes soeurs. A la fin des paroles de Saskia, Charlie laisse peser le silence pour réfléchir à ce qu’il doit faire. L’accepter et lui pardonner. Que tout redevienne comme avant. Ou lui en vouloir. Prendre le risque de tout gâcher encore une fois. Charlie avait besoin de temps, mais il avait peur que Saskia n’en ait pas. « Je sais que j’ai été con. Pour le jus. Excuse-moi, tu m’enverras la note du pressing. » Il soupire. Il ne sait pas vraiment quoi dire, il a juste envie d’être seul. Ou de la prendre dans ses bras, lui dire qu’il l’aimait et que tout cela était derrière eux maintenant. Il repensait à son sms de la veille au soir. Elle lui avait dit je t’aime, et Charlie ne savait plus quoi en penser. Pourquoi lui avait-elle dit ces choses? Ces mots qui l’ont autant brisés que réconfortés. « T’sais, j’arrive plus à te suivre moi. Un coup tu m’aimes, je suis ton Charlichou, et après tu me rends mes affaires pour tourner la page. Je m’en fiche de mes affaires Saskia. Moi ce dont j’ai besoin, c’est d’un putain de mode d’emploi pour te comprendre. Pourquoi revenir après tout ce temps? » Et puis, comment est-ce qu’elle l’a trouvé? Il n’a prévenu personne qu’il rentrait à Toronto. « Et comment t’as su que j’étais revenu ici? » Charlie sait que Saskia a étudié la criminologie, mais ça lui fait quand même flipper. Lui qui voulait se planquer, elle avait réussi à le découvrir. Le découvrir pour peut-être, le briser une seconde fois.

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Le fait qu'elle lui ai donné des explications semble le calme un peu, ce qui est tout à fait normal. Il lui en veut d'avoir été abandonné et elle s'en veut fortement de l'avoir abandonné, de l'avoir laissé tomber. C'était débile, immature, con, elle le sait, elle n'arrête pas de s'en vouloir. Mais c'est fait, à voir si il lui pardonnera son idiotie ou non. Et elle ne le mérite pas. Elle est en pleine explication, ne se rendant pas compte de ce que Charlie a dit, tout bas. Mais il l'écoute, c'est déjà ça. Elle regarde le sol, comme si la réponse s'y trouvait. Avant de regarder le jeune homme qui finit par avouer qu'il a été con d'avoir renversé du jus sur elle. "Dude, chill, c'est juste du jus. Putain, je t'ai abandonné. Tu me dois rien du tout." Dude? Chill? Mais c'est quoi ton problème pauvre conne? Même lui doit se demander quoi, elle lui parle comme si il était son pote, probablement parce qu'à ce moment là, elle se sent anxieuse. "Bon c'est vrai que c'était mon haut préféré mais c'est pas la fin du monde." Encore un rire nerveux, elle continue de pas savoir ce qu'elle doit faire. Affronter son regard ou non? Celui de la belle est fuyant, elle regarde partout sauf dans sa décision, elle n'a pas envie de se sentir encore plus mal qu'elle ne l'est, sauf qu'il ne facilite pas les choses en lui disant qu'il n'arrive plus à la suivre. Elle fronce les sourcils. Elle est visiblement très confuse puisqu'il semble lui parler d'un truc qui s'est passé alors que non. Est-ce que Charlie a prit un coup sur la tête? Cela semble probable. "Mais de quoi tu parles?" Elle était perdue. Elle n'y comprend rien. Charlichou, ça ressemble à un surnom qu'elle donne lorsqu'elle a une bonne dose de vodka dans la sang. Comme hier? Mais non, elle ne lui a pas envoyé de message, du moins pas à sa connaissance. Puisqu'elle n'avait aucune conversation avec lui dans son téléphone. "T'es sure que tu parles de moi? Ce serait pas la nana qui a oublié son string chez toi la fois dernière?" Le ton se veut moqueur mais au fond, elle ressent de la jalousie, rien d'autre que de la jalousie. Mais pourquoi est-ce si dur? Elle l'a laissé tomber, elle l'a abandonné, elle devrait pas se sentir mal. Mais c'est le cas. Peut-être parce qu'elle l'aime, qu'il est son premier amour? Il finit par lui demander comment elle l'a retrouvé, ici? Parce que personne ne sait qu'il est de retour en ville. Bonne question. "Je t'ai traqué dans l'ombre..." Saskia rigole légèrement, dire d'évacuer le stress, même si ce n'est pas réellement drôle mais elle est tellement tarée qu'elle trouve ça normal pratiquement. Elle peut voir le regard de Charlie plein de limite, limite plein de doutes voir de peur. "Détends-toi, t'as simplement oublié de retirer ta localisation sur Snapchat." Elle se marre toute seule alors qu'en fait elle a du le faire flipper le pauvre.

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Charlie aussi, il a joué à l’idiot. Il a pas trouvé mieux comme moyen de l’aborder que de lui renverser du jus dessus. Il l’admet, c’était débile de faire ça. Totalement idiot. Et maintenant, il s’en veut un peu quand même. Alors comme il s’excuse et il lui propose même de lui rembourser sa connerie. Il le sait, c’était pas intelligent mais c’est comme ça. La blonde lui répond de manière un peu surprenante, et Charlie relève la tête vers elle. Dude? Elle est sérieuse? Il se surprend à sourire à l’entendre parler comme ça, il a l’impression de la retrouver. Comme au bon vieux temps. Mais c’était son haut préféré, alors dans un coin de sa tête, Charlie note de lui en racheter un autre pour plus tard. Il est quand même bien gentil, mais il arrive plus à la suivre. Il a limite peur qu’elle lui en veuille pour ce foutu t-shirt. Un coup elle l’aime, un coup elle lui en veut. Charlie lui, bah il est paumé. Il sait plus comment faire, il a vraiment besoin d’un manuel spécial Saskia. Il n’hésite même pas à lui faire part de ses pensées, il a décidé d’être honnête ce soir. Il arrive plus à savoir comment faire avec elle, elle est trop lunatique. Imprévisible. La blonde ne semble pas comprendre de quoi il parle et Charlie se contente d’hausser les épaules. Puis de rire, lorsqu’elle soulève la nana qui a oublié son string. Foutu erreur de destinataire. « J’t’assure, j’ai pas trois milles Saskia dans mon téléphone, hein. Mais bon, ça doit être elle. T’as bien raison. T’es jalouse, ou quoi? » Il se surprend à rire un peu. Il la taquine, c’est bon signe. Mais une question règne quand même après tout ça: comment elle l’a retrouvé? Non parce que, Toronto et New York c’est pas à côté. Et surtout, il n’a prévenu personne qu’il revenait ici. Elle n’aurait pas pu le savoir à moins de l’avoir espionné et d’être une putain de Joe en puissance. Joelle. Et ce qu’elle lui répond, ça lui fou la trouille. Il la regarde avec un sourcil relevé, avant de se marrer lui aussi quand elle lui parle de SnapChat. Foutu réseau social à la con, ça fou la trouille quand même. « Ptain, l’espace d’une seconde j’ai cru que j’étais Beck de You traqué par Joelle. » Charlie place sa mèche sur le côté et use de sa voix la plus aiguë pour faire l’idiot. « Ça le fait bien, là? » Et il pouffe de rire. Il est vraiment con, faut qu’il revienne à lui. Qu’il oublie pas qu’elle l’a abandonné quand même. « Et tu pensais qu’après tout ce temps j’allais t’accueillir les bras grands ouverts, hein? » Il hausse les épaules. Il sait même plus où il en est.

- - l’ai lu dans tes yeux que tu pensais profondément que je ne voulais plus de toi. la chose la plus absurde, la plus ridicule qui soit.. (@charlie kennedy)

Saskia, elle continue de se sentir mal. Charlie reste le soleil de sa vie, même après autant de temps sans l'avoir contacté ou sans l'avoir vu. Après tout, elle est tombée amoureuse de lui, elle se rappelle même à quel moment c'est arrivé. C'était dans le métro, lorsqu'il lui a demandé de l'épouser. Avec la fameuse bague faite à base d'un vieux préservatif. C'était pas réellement romantique mais ça l'était quand même. Ce serait la seule demande en mariage de sa vie après tout. Donc oui, quand il parle d'une autre femme, elle devient jalouse. Elle ne peut s'empêcher d'utiliser un ton sarcastique tout en essayant de cacher sa jalousie. "Jalouse? Moi? Qu'est ce qu'il ne faut pas entendre?" Jalouse? Elle? Bien sûr que oui. C'est son Charlie. C'est son inconnu, son mari, son âme soeur. Juste savoir ça, ça l'énerve mais non, elle ne dira rien. Il la taquine, elle fait pareil pourtant on sait que quelque chose est brisé, ce lien qu'ils avaient ne sera plus jamais le même. "Blague à part, de quoi parles-tu, Charlie?" Oui, Charlie, de quoi tu parles bordel? Là, elle ne rigole pas, être jalouse c'est une chose mais l'écouter lui parler d'un truc qu'elle ne comprend pas en est une autre. Lorsqu'ils parlent de la manière dont elle l'a retrouvé, Charlie s'égare un peu. Chose que la blonde n'attendait absolument pas. Les imitations du jeune Kennedy. Quel idiot. Mais qu'est ce qu'elle l'aime. "Terriblement sexy. Aaah, Beck, cette beauté. Bon, c'est pas tout ça mais ta cage t'attends." Saskia rigole, littéralement. Elle n'avait pas rigolé ainsi depuis un bon moment, surtout en sa compagnie. Elle finit par se reprendre parce que Charlie, lui, semble toujours furieux. Qui ne le serait pas? Il a tout les droits de lui en vouloir. Elle l'a mérité. "J'attends pas que tu le fasses. Cependant, tu as ta réponse maintenant. La balle est dans ton camp. Sauf que, comme tu l'as bien souligné la fois passée, j'ai rien à faire ici. Je vais bientôt repartir à New York. C'est à cette ville que j'appartiens, pas à la tienne." Et paf, sur le nez à Charlou. Putain, ça lui fait mal à la gamine. C'est un peu comme des adieux, sauf que ça semble définitif cette fois. Elle le considère réellement depuis qu'il lui a foutu sur le nez qu'elle n'avait rien à faire là, qu'elle ne devait pas se trouver dans sa ville. Et il a raison. Au final, ça fait cinq minutes qu'elle est là, comme une conne. Elle n'a même pas bu sa bière. Elle la tend à Charlie, il est peut-être temps qu'elle parte. Charlie attrape la bière et la blonde s'approche doucement de lui jusqu'à le prendre dans ses bras. Du moins, passer ses bras autour du cou du jeune homme. Cela ne dure quelques instants mais c'est suffisant pour l'entendre murmurer à son oreille quelques mots. "Merci d'avoir embellis ma vie." L'étreinte est rapide, elle finit par le lâcher et par déposer un bisous timide sur la joue du jeune homme avant de s'éloigner. Parce qu'il n'y a plus rien à dire. Cela ressemble à des adieux. C'est pas pour qu'il la pardonne, c'est tout simplement parce qu'elle n'a pas la force et qu'il avait raison, elle n'a rien à faire là alors autant partir. Ce n'est pas un abandon.

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Charlie, il est paumé. Il n’arrive plus à comprendre ce qu’il se passe, à la suivre elle et ses idées dingues. Elle et ses réactions folles. Elle, elle, elle, elle… elle lui hante l’esprit et les idées. Il ne sait même plus ce qu’il ressent envers elle. De l’amour, de la haine. La veille, elle lui dit je t’aime, et le lendemain n’apparait que de la haine. Il ne sait plus où il en est, et il essaie de lui faire comprendre. Mais elle n’a pas l’air de capter ce qu’il raconte. Il reste silencieux sur ce sujet là, elle est jalouse, et elle comprend rien. Elle était sans doute trop bourrée pour s’en souvenir. Il en sait rien, mais elle n’avait pas l’air dans son état normal et ça, Charlie il l’avait bien compris. Il a l’impression d’être encore pris pour un con. Il essaie de se détendre en imitant Beck de You. Ça a au moins le don de les faire un peu rire, mais ce n’est pas suffisant pour panser les peines. La blonde balance une vérité qui le blesse autant qu’elle lui fait peur. Saskia n’est pas à sa place ici. Saskia, elle va retourner à New York. Et ça, Charlie, il s’y attendait pas. Il est paumé. Il se dit que putain, lui qui pensait enfin pouvoir tourner la page. Là maintenant, il a juste envie de l’empêcher de partir mais il peut pas. La balle dans son camp. Il veut pas. Charlie, c’est pas un être capable de prendre des décisions aussi grave. Il peut pas faire ça. Il tend la bière à Saskia le tend qu’il réfléchisse, mais il se retrouve dans ses bras sans qu’il n’ait eu le temps de dire ouf. Et là, il arrête de réfléchir. Son coeur s’arrête même de battre. Simplement des mots chuchotés à son oreille. Il a embelli sa vie. Elle dépose un baiser sur sa joue, puis s’éloigne. Et Charlie, il se retrouve comme un con, debout au milieu du salon. Il ferme un instant les yeux avant de comprendre. Elle est sur le point de partir. De s’en aller, putain. Elle va partir. Elle part. Encore, encore une fois. Et cette fois-ci, Charlie sait qu’elle ne reviendra pas et il panique. Putain, il peut pas la laisser s’envoler encore une fois. Il semble presque entendre les derniers mots de sa mère avant qu’elle ne monte dans cette voiture qui l’a tué. Je suis fière de toi Charlie. N’oublie jamais qui tu as aimé. Et il n’oublie pas. Ils sont mariés. Charlie s’est marié à Saskia, bordel. Et il l’aime, bordel. Et elle part, bordel. Alors il se sent débile mais il entend la porte d’entrée qui claque et il panique. Il panique, putain, elle se barre une nouvelle fois et lui reste planté au milieu du salon. Alors il court. Comme un idiot, vers la porte d’entrée. Sur son passage, il attrape la pantoufle de Saskia. Cette pantoufle, début d’une nuit de folie. Il ouvre la porte et continue de courir vers la blonde avant d’attraper son bras brutalement. « Tu peux pas partir une deuxième fois putain. Je peux pas te laisser partir Saskia. T’as oublié ta pantoufle, bordel. Y’a un truc qui t’appartient dans cette ville aussi. Cette putain de pantoufle. » Il fait froid, il se remet même à neiger et Charlie, il meurt de chaud. Elle lui fait encore sensation, il sait plus qui il est. Mais il a besoin de lui dire. « Tu peux pas me dire je t’aime et t’en aller, bordel. On est marié. J’t’en pris, pars pas. Reste ici, découvre la ville mais pars pas. S’il te plait, pars pas Saskia. J’connais des gens à la douane, tu passeras pas. Reste ici au moins. T’as plus rien à perdre. » Charlie en a presque le souffle coupé. Il veut vraiment pas la laisser filer. « Ma mère aurait aimé que tu découvres la ville. Parce que ouais, putain, j’ai parlé de toi à ma mère. Mais on s’en fou, hein. » Et il soupire. Le bras de Saskia est toujours dans sa main qu’il serre peut-être un peu trop fort. Mais il ne veut pas qu’elle s’en aille. Il a besoin de temps pour réfléchir, pour prendre la bonne décision. Mais ce qu’il sait, c’est qu’il ne peut pas la laisser partir une seconde fois.

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Le soir du stand aux baisers, après leur dispute, elle était rentrée chez elle et elle avait passé la soirée à pleurer. Elle avait tellement mal au coeur de voir Charlie dans cet état. Elle avait pensé à lui tous les jours depuis son départ, elle avait pensé à lui à chaque secondes de chaque jour. Saskia avait dit à quiconque voulait l'entendre qu'elle avait le coeur brisé et qu'elle avait perdu l'amour de sa vie. Charlie était l'amour de sa vie, il était le seul gars dont elle était tombée amoureuse. Elle s'est barrée, elle a fermé la porte derrière elle et son coeur continue de se briser en mille morceaux à chaque fois. Il ne va pas la retenir parce qu'elle a déjà tout foutu en l'air. Sauf qu'il la rattrape, prétextant qu'il y'a quelque chose qui lui appartient dans cette ville. Sa pantoufle, la pantoufle qu'elle a abandonné après leur mariage, qu'il a récupéré. If the shoe fits... C'est comme Cendrillon. Sa main autour du poignet de Saskia qu'il serre comme si il avait peur qu'elle parte. Elle l'écoute, elle écoute tout ce qu'il a à dire. Il neige, c'est beau, c'est romantique, elle a presque envie de lui sauter au cou mais elle ne le fera pas, il a fait des dégats aussi. Mais avec les mots, pas avec son départ. "Là c'est moi qui ne te comprend plus Charlie. Je suis une salope, j'ai rien à foutre dans ta ville, je suis enfin prête à te foutre la paix comme tu le souhaitais." Elle veut pas partir, elle veut qu'il la retienne vraiment mais les mots ont été tellement blessant que Saskia ne s'en est toujours pas remise. Elle ne l'avouera pas non plus mais ça lui a vraiment fait mal. Même si il y'avait une énorme part de vérité, c'était une salope, elle l'avait abandonné, elle ne méritait pas sa gentilesse ni son amour. Mais elle ne comprend pas, elle ne comprend pas tout. Elle ne se soutient pas lui avoir dit qu'elle l'aimait. Elle ne s'en souvient vraiment pas. Et c'est surprenant puisqu'elle se souvient de tout. "Mais bon sang, de quoi est-ce que tu parles?" Et ça l'énerve. Bon sang, qu'est ce que ça l'énerve. Et y'a autre chose qui la met dans tous ses états, le fait qu'il ai parlé d'elle à sa mère. Elle met quelque secondes à réagir. "Quoi? T'as parlé de moi à ta mère?" Elle n'en revient pas, il a parlé d'elle à sa mère? C'est pas ce qu'elle pensait entendre un jour. Saskia, elle aurait aimé rencontrer les parents du jeune homme. Tout comme elle rêve que Charlie ne rencontre les siens. On s'en fou pas, non. On s'en fou pas putain, c'est tellement important dans une relation. Même si leur relation était morte, c'était fini. Au fond, elle avait encore de l'espoir vu qu'il avait parlé d'elle à sa mère. Par contre, elle a mal au bras là. "Charlie, tu peux lâcher mon poignet s'il te plaît? Tu me fais mal..." Rien de plus.

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Charlie sait plus ce qu’il fait. Il n’arrive plus à suivre Saskia, mais lui n’est pas plus compréhensible. Il a la rage dans le sang, dans le coeur ( vegedream) mais il ne cesse de penser à elle. Il ne veut pas la laisser partir une nouvelle fois, il peut pas, elle peut pas s’envoler sans qu’il essaie de la retenir. Il refuse de la laisser s’en aller. Alors qu’il était perdue dans ses idées au milieu de son salon, le rêveur décide de la rattraper. Parce qu’aujourd’hui, il n’a plus envie d’être ce Crash à qui on destinait un célibat éternel. Ce gamin qui ne savait pas parler aux filles et qui les perdaient toutes une à une comme du fric dans un casino. Il a pas envie d’être laissé sur la touche, pas encore une fois, il refuse. Alors il court après elle, il attrape cette pantoufle. Cette pantoufle de velours souvenir exquis d’une nuit endiablée où ils se sont mariés. Il l’attrape par le bras, puis laisse parler son coeur. Elle peut pas partir comme ça, pas encore une fois. Elle a quelque chose à vivre dans cette ville, Charlie il en est persuadé et il veut pas qu’elle le quitte encore une fois. Elle pourrait rester, et lui pourrait réfléchir. Saskia n’arrive plus à le suivre elle non plus, ces deux là ne se comprennent plus. Des incompris. De la vie et des sentiments, de l’amour. Ils y comprennent plus rien, mais ils sont aussi têtus l’un que l’autre. C’est ça qui les unis. Charlie n’accepte pas qu’elle lui dise je t’aime et qu’elle s’en aille le lendemain. C’est quoi, ce genre de déclaration? Des adieux. Charlie, il est pas prêt à lui dire adieu, définitivement, et ça lui fait mal d’y penser. En plus, il a parlé d’elle à sa mère. Charlie se perd dans ses paroles avant que Saskia le reprennent en lui disant qu’elle a mal au poignet, alors il la lâche en soupirant. « Désolé. Oui, j’ai parlé de toi à ma mère. Mais ça change rien, maintenant. Elle te connaitra qu’en photo, t’façon. » C’est difficile pour lui. Parce que sa mère, elle a toujours rêvé de voir son fils en costume de marié. Elle a toujours rêvé d’avoir des petits enfants. Parce que Charlie, c’était pas son gamin. Juste son fils né d’une mère porteuse, et elle avait espoir de pouvoir vivre la naissance de ses petits enfants. Un souhait désormais brûlé avec elle. Charlie se surprend à avoir les larmes aux yeux en y pensant et se râcle la gorge. « Tu m’as envoyé un sms Saskia. Pourquoi? Pourquoi tu m’as dit je t’aime, putain. Pourquoi t’as fait ça? Pourquoi tu fais tout ça, putain. » Charlie est perdu. Il est en colère, il est triste, mais avant tout: il est amoureux. Bien trop. Fou amoureux.

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Au cours de toutes ces années, Saskia s'est demandée fréquemment si elle avait une âme soeur dans ce monde, elle a eu la réponse lorsqu'elle a rencontré Charlie. Elle n'était jamais tombée amoureuse, elle n'avait jamais ressenti tout ça, ces sentiments qui dépassent tout. Saskia, elle connaissait pas l'amour, elle était cette gosse innocence. L'amour, elle y connaissait rien, encore maintenant elle n'y connait rien. Mais elle a eu cette étincelle ce soir là, dans le métro. Il était la plus belle chose qu'elle avait vu. Elle a su, à ce moment là, qu'elle voulait passer le reste de sa - courte - vie avec lui. Mais après tout ça, lui ne semblait plus sûre. Alors il n'était peut-être pas son âme-soeur. Ou si mais elle n'était pas la sienne? "Pourquoi on se torture ainsi?" Elle le pensait, elle se demandait sincèrement pourquoi ils se faisaient du mal ainsi au lieu de s'aimer. La vie n'était définitivement pas un long fleuve tranquillle. Encore moins avec ceux deux là dans la barque pour traverser le fleuve. La barque devrait bientôt couler. Tout comme leur amour. Charlie semble manquer de patience, à évoquer un moment où elle lui a dit qu'elle l'aimait. Sauf qu'elle ne rappelle vraiment pas. Encore moins d'avoir envoyé un sms comme il le dit si bien. Oui, elle l'aime, bien sûr. Mais elle n'a aucun souvenir, elle aimerait une preuve de ce qu'il avance. "Mais quel sms? Je ne me rappelle pas t'avoir envoyé un sms." Elle fronce les sourcils et d'un coup, les souvenirs de la soirée d'hier reviennent. Oh non, qu'est ce qui s'est passé? Plutôt nier, bien évidemment, admettre qu'elle a envoyé ça à la fin de sa soirée avec Alison, à parler de lui notamment, c'est pas top comme aveux. Elle avait tellement bu, en temps normal, elle n'aurait pas eu le cran de lui envoyer ça, surtout pas dans des moments comme celui là. En pleine tourmente. La tourmente d'un couple, ou plutôt de deux êtres qui s'aiment mais qui sont trop bornés que pour le crier au monde entier. En réalité, ils le crient au monde entier mais ils ne se le disent pas. Gros problème. ça pourrait durer encore longtemps. "J'en ai marre de tourner en rond. Montre moi ce sms bon sang. Prouve moi que j'ai tord. Prouve moi que j'ai tord, pour tout." Ces mots crient un si tu m'aimes, ne me laisse pas partir. Parce que c'est ce qu'il fait, il le fait mais il n'a pas la force de l'avouer. Là, c'est difficile. Parce qu'elle sait qu'il ne lui pardonnera pas d'être partie ce matin là mais il ne la laissera jamais tomber. Parce qu'elle sera toujours là pour lui, pour assurer ses arrières, même si elle ne le dit pas forcément.

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Charlie se souviendrait longtemps de sa première rencontre avec la blonde. Dans ce club, où il était sorti avec ses amis pour se changer les idées après une nouvelle déception amoureuse. Alors qu’il ne croyait plus en lui, elle était apparue là, sur la piste. Et elle l’avait embrassé. Il était devenu son inconnu, et elle était devenue Saskia. Ce soir-là, une étoile de plus avait brillé dans le ciel pour célébrer leur rencontre. Charlie ne pourrait pas l’oublier, mais ce soir, il en venait même à se demander si tout ça avait été une bonne chose. Parce que Saskia s’apprêtait encore à s’en aller, ils se torturaient alors qu’ils s’aimaient si fort que ça devenait difficile à accepter. Charlie ne comprend plus le sms de Saskia la veille au soir. Ce sms qui disait qu’elle l’aimait, et qu’elle pensait à lui. La veille, Charlie avait eu un espoir. Un espoir qu’elle semblait nier. Elle dit ne pas se souvenir d’un sms, et là, c’est une nouvelle brisure dans le coeur du brun. « Va y, nie. T’as raison, traite-moi de menteur. Assume au moins ça bordel. J’sais que je suis pas un cadeau mais quand même, tu l’as voulu, hein. C’est toi qui a commencé. » C’est elle qui l’avait embrassé en premier. C’est elle qui avait retiré ses talons dans cet ascenseur. Puis c’est elle qui était partie. Saskia ne semble vraiment pas le croire, et Charlie commence à s’énerver, mais il est au moins d’accord avec elle sur une chose: il en a marre de tourner en rond. « Reste ici. Enfin non, rentre à la maison, mais reste ici. T’enfuie pas. » dit-il avant de retourner dans la maison. Il laisse la porte ouverte derrière lui, et se dépêche à récupérer son téléphone pour en sortir la conversation. Il en oublie presque que dans son cellulaire, le surnom de la blonde est « Wife  - S », mais il s’en fiche. Bordel, il a oublié de modifier le surnom qu’elle avait choisi mais tant pis pour lui. Il retourne voir la jeune femme avec son téléphone, et il attrape sa main pour le mettre à l’intérieur. Elle ne pourrait plus nier maintenant, elle avait la conversation face à elle. « Arrête Saskia. Pitié, arrête de mentir. Tu l’as dit, regarde. Regarde par toi-même, bordel. Et nie pas cette fois-ci, t’as les preuves sous le nez. C’est toi qu’a étudié la criminologie hein? T’es coupable, cette fois. » Elle est de l’autre côté du miroir. Prise dans le piège.

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Tout était allé tellement vite depuis leur rencontre. Ils se sont embrassés, ils se sont revus, elle lui a dit qu'elle allait mourir, il l'a aidée avec cette putain de liste, ils se sont mariés, ils ont couché ensemble, ils se sont séparés. C'est les feux de l'amour depuis qu'ils se connaissent. Elle ne voulait pas lui dire qu'elle l'aime, pas ainsi, pas là maintenant après avoir nié les messages alors qu'elle commence à se rappeler. Pourtant, elle l'aimait, ça c'était vrai, et d'un amour incalculable. Mais elle avait eu le courage de lui dire hier parce qu'elle avait bu. Là, sobre, face à son regard, elle ne pourrait pas. Il lui demande d'arrêter de nier. Et il précise qu'il sait qu'il n'est pas un cadeau. Pour le coup, elle ne niera clairement pas, il lui tape un peu sur les nerfs en ce moment. "Non, t'es clairement pas un cadeau pour le moment. Je sais pas si t'as bouffé du lion au petit dej mais putain, t'es invivable en ce moment." Autant elle l'aime, autant elle rêve de lui foutre un claque pour qu'il se réveille parce que c'est plus vivable.. She loves him to the moon and back. Elle l'aime probablement plus qu'elle ne s'aime elle-même. Mais il doit se calmer parce qu'il va finir par lui faire peur et par la faire partir, réellement et cette fois là, ce sera sa faute à lui, pas la sienne à elle. Le jour où elle décidera qu'elle part à cause de lui, ce sera terminé. Tout sera terminé. Peu importe l'amour qu'elle lui porte. Là, c'est lui qui demande à ce qu'elle ne parte pas, pas avant de lui avoir prouvé qu'elle a bien envoyé un message, ce qu'il finit par faire en allant chercher son téléphone et en lui montrant la preuve. Elle continue de nier tant qu'elle ne sait pas exactement ce qui s'est passé. Elle s'en excusera plus tard, elle n'est plus à ça près de toute façon. "Je te jure que je n'ai aucun souvenir. Je n'ai même pas ce message sur mon téléphone." La voilà qui sort son téléphone à son tour pour lui prouver qu'elle ne ment pas, elle non plus. Elle déverouille le téléphone, prouvant par la même occasion à Charlie que non, ce message n'apparaît pas dans ses conversations. Même si elle commence à comprendre ce qui s'est passé. Elle se rappelle avoir envoyé des messages hier, elle se rappelle avoir dit à Charlie qu'elle l'aimait mais pourquoi le message n'est pas dans son téléphone? Elle ne l'a pas effacé. Elle aurait encore moins effacé un message où il lui dit qu'il l'aime aussi "Tu vois?" Elle essaie de lui mettre qu'une preuve qu'elle n'est même pas sûre de posséder sous le nez, ça risque de durer des heures.

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Pris pour un con. Charlie se sent encore une fois pris pour un con, une fois de plus. Il commencerait presque à s’y habituer. Mais ce soir, sur un sujet aussi important qu’une déclaration d’amour, il n’a pas envie de se laisser faire. Parce que putain, c’est important. Il sait qu’il est pas un cadeau, mais elle lui ment. Et ça, il supporte pas. Il n’a pas envie d’oublier ce qu’elle lui a dit hier soir. Il est pas assez fort pour ça. Il pourrait simplement la laisser s’envoler une nouvelle fois. Et il l’aurait sans doute fait, si elle ne s’était pas invité dans ses notifications hier soir. Mais là, il le refuse. Invivable qu’elle dit. « Moi au moins, c’est qu’en ce moment. » Prend ça dans ta face. Il soupire en partant chercher son téléphone, pourquoi est-ce qu’il agit comme un con? Il se connaissait pas aussi fier, c’est dingue. Comme quoi l’amour nous rend vraiment fou. C’est en étant amoureux qu’on sait réellement qui on est, et ça, il l’aurait jamais cru. Il essaie de se calmer là-bas, seul dans la maison à la recherche de son téléphone. Les preuves bientôt sous son nez, Saskia ne pourra plus nier ces mots d’amour. Il ne sait pas ce qu’il en adviendra ni ce qui changera vraiment, mais il a besoin qu’elle s’en souvienne. Pourtant, même lorsqu’il retourne vers elle pour lui montrer, le cercle vicieux reprend. Elle jure qu’elle n’a pas de souvenirs, et ça lui fait vraiment mal, bordel. Il vérifie le téléphone de la blonde. Elle ne ment pas, elle a vraiment rien. Mais bordel, alors, c’est quoi encore le problème? Charlie en a marre, il perd patience. Il voit bien. Mais putain. « Super. Donc t’es du genre à supprimer des messages après avoir dit je t’aime à quelqu’un, sympa, on joue pas avec les sentiments Saskia. Tu vas finir par t’y brûler. » Charlie la regarde au plus profond de ses yeux pour qu’elle comprenne ce qu’il ressente, lui. Il l’aime. Il l’aime tellement fort, mais jamais il ne l’avouera. Pas maintenant, pas alors qu’elle essaie de lui tenir tête. Il ne se sent pas prêt à ouvrir son coeur à nouveau, il a besoin de réfléchir, il est vraiment paumé. Pauvre gamin. Il a l’impression qu’ils tourneront en rond toute la soirée s’ils continuent d’être l’un à côté de l’autre. Il n’a pas envie qu’elle parte, il a peur qu’elle retourne de l’autre côté de la frontière. Et en même temps, il a besoin d’être seul. Seul et d’oublier d’être pris pour un con sur ses sentiments. « Je sais plus quoi te dire. Franchement, je sais même plus quoi en penser Saskia… j’sais plus quoi faire, pars si tu veux, mais t’éloigne pas trop, quand même. Et arrête de boire, prend soin de toi, putain. J’ai pas envie que tu partes définitivement. Pas maintenant. » Charlie décide à ce moment-là de se retourner pour rentrer chez lui. Parce qu’il n’a pas envie de la regarder en face et de l’imaginer sous un piège de glace. La mort, il ne veut pas l’affronter ni y penser. Même si il sait qu’il y sera sans doute tantôt confronté.

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Charlie pensait réellement que la blonde le prenait pour un con. Alors que pas du tout. Oui, il se comportait souvent comme un gros con et là encore plus, il était invivable en ce moment mais à l’écouter, elle c’était tout le temps. Il ne se rend pas compte qu’il est entrain de la pousser à bout,  et il sait parfaitement que ce n’est pas ce genre de personne. Saskia, elle est gentille, elle est drôle, c’est une nana adorable. Et il la pousse à bout, il a ce pouvoir sur elle, il arrive à la faire s’énerver. Et elle en a marre. Elle aussi elle perd patience, elle aussi elle en a marre. Elle devait juste lui ramener ses affaires et récupérer les siennes. Au lieu de ça, ils sont dehors, à se disputer alors que la neige tombe. Est-ce possible de s’aimer au point de vouloir se faire du mal ainsi? Elle voit rouge, elle est énervée. Et elle est sur le point de péter un plomb, pour la première fois depuis qu’elle le connaît. "Mais putain, va te faire foutre bordel."C’était très rare de voir la blonde s’énerver. Ça n’arrive même jamais en réalité. C’est une femme tellement calme, tellement passive, elle ne se prend jamais la tête mais là, il déconne et ça, elle a du mal à le supporter. Il finit à peine de parler qu’elle s’y met qu’elle sait très bien où attaquer pour que ça fasse mal, parce qu’il l’aura mérité. Parce que Saskia, là, elle ne sait plus sur quel pied danser et elle en a marre. Vraiment très marre. "Pourquoi est-ce que je te mentirais la dessus Charlie? Pourquoi est-ce que je supprimerais un message? Tu me connais, tu sais que je suis pas comme ça. Tu parles de jouer avec les sentiments des autres mais bordel, à aucun moment t’as été foutu d’être franc quand t’étais sobre. Je suis sûre que tu ne te souviens même pas du 9 Juin, quand t’as débarqué chez moi totalement déchiré. A me dire que t’étais fou de moi? T’es un putain d’hypocrite." Saskia ne s’est jamais énervée sur Charlie, elle ne lui avait jamais manqué de respect. Elle n’a jamais élevé la voix, à aucun moment. Elle le regarde s’éloigner, elle a juste envie de faire pareil, de se barrer, de ne jamais revenir, de récupérer la vie qu’elle avait avant. Récupérer ce qu’elle avait avant de le connaître, avant qu’il ne vienne foutre le bordel dans sa vie, même si elle était sur le point de crever et de se disparaître totalement. Il veut que ce soit leur dernière conversation, pas de problème. Mais la blonde ne l'entend pas de la même manière. Elle décide de suivre Charlie parce que non, elle n'a pas fini de parler et pour une fois, elle en a des trucs à dire. "J'ai pas fini." Elle le suit jusque dans le manoir, il l'a énervée. Qu'il assume maintenant.

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- - I'm paralyzed. Where are my feelings? I no longer feel things. I know I should I'm paralyzed. Where is the real me? I'm lost and it kills me inside (@saskia benson)

Charlie avait du mal à croire que leur relation en était arrivée là. Eux, ces deux amoureux qui avaient confiance l’un de l’autre se mettaient maintenant à douter, à ne plus croire l’autre. À ne plus s’aimer et à se détester. C’était douloureux pour Charlie de comprendre que Saskia avait raison elle aussi. Mais plus encore, qu’elle ne se souvenait pas d’avoir envoyé ce message. Ce message qui l’avait touché, qui lui avait apporté de l’espoir. Un espoir qui désormais était vain. Il lui en voulait de lui avoir fait croire une chose pareille, et il n’hésite même pas à lui dire. On joue pas avec les sentiments. Encore moins ceux de Charlie qui sont tout neufs. Charlie, c’est le style de mec à pouvoir s’enfuir. Imprévisible. Saskia s’énerve, et la colère de Charlie monte elle aussi. Il aime pas la voir comme ça, bordel, elle pourrait comprendre aussi. La blonde commence à vraiment s’énerver et Charlie l’écoute les bras croisés. Pourquoi? Oui, pourquoi, il se pose la question sans arrêt. Il serait même capable de se faire tatouer un pourquoi sur la gueule tellement cette question semble être au centre de sa vie depuis quelques mois. Quand Saskia évoque cette soirée, ce 9 juin où il a débarqué chez elle pour lui dire qu’il était fou d’elle, Charlie fronce les sourcils. Si, il s’en souvient. Il s’en souvient, vaguement. Il ne se souvient pas de ce qu’il a dit mais il se souvient d’être allé chez elle. Hypocrite, voilà ce qu’il est selon la blonde. Et Charlie l’accepte pas, ça l’énerve et il n’a pas envie de s’énerver alors il tourne le dos à la blonde pour commencer à rentrer chez lui. Il sort juste un: « Ouais, j’suis un putain d’hypocrite. T’as raison, ouais. » Il marmonne dans sa barbe comme un gamin puis rentre chez lui en claquant la porte. Il a besoin d’être seul, il a même besoin de fumer une clope. Lui qui ne fumait jamais avant cette foutue histoire de coeur. C’est sans compter sur Saskia qui se fait de nouveau entendre. Visiblement, elle en a encore gros sur la patate. « Quoi? Qu’est-ce que t’as encore à dire, hein? T’as encore des trucs à me reprocher? T’es pas capable de te remettre un peu en question, merde! » Charlie sait que c’est ce qu’elle fait sans arrêt, se remettre en question. Mais il sait plus ce qu’il dit, il est vraiment vénère. « Putain mais merde à la fin! J’comprend même pas comment ça a pu finir comme ça, comment j’ai pu tomber, car ouais j’suis bien tombé, amoureux d’une fille pareil. Ptain j’avais déjà pas de chance dans la vie mais là, super. J’me suis même marié en plus. Génial! Et bientôt j’serai veuf et on aura fini ça sur des putain de retrouvailles gâchées à cause de ta fierté! Pourquoi tu dis pas que tu m’aimes hein? Pourquoi t’assume pas, toi au moins? » Il est tout rouge. On dirait la fée clochette, c’est puéril. Il sait vraiment plus ce qu’il dit, pauvre gosse.

- - l’ai lu dans tes yeux que tu pensais profondément que je ne voulais plus de toi. la chose la plus absurde, la plus ridicule qui soit.. (@charlie kennedy)

Entre ces deux là règne une ambiance délicate, un atmosphère plein d’amour et de belles choses. Non, je déconne. Si ils pouvaient se sauter à la gorge ils le feraient probablement. Aucun des deux n’est violent ou même du genre à facilement s’énerver, ça prouve qu’ils ont des choses à se dire. Saskia souffre, probablement tout autant que lui mais il lui reproche la moindre petit chose et ça lui tape royalement sur les nerfs. Jamais du genre à s’énerver, cela peut même être choquant de la voir élever la voix mais ici, elle crie à plein poumon jusqu’à être essoufflée. À bout de souffle, elle a envie de pleurer. Que ce soit à cause des mots durs qu’elle utilise ou ceux qu’elle se prend en pleine face. Elle lui balance plus qu’elle ne peut et lorsque la réponse de Charlie se fait entendre, ce sont les mots de trop. C’est prouvé que l’amour et la colère sont liés. Plus on aime quelqu’un, plus la personne peut vous énerver. Ces deux là doivent vraiment être fous l’un de l’autre. "Est-ce que tu t’écoutes au moins quand tu parles? Est-ce que tu te rends compte que tout ça n’a aucun sens?" Saskia tente de rester cohérente dans ce qu’elle raconte parce qu’elle perd la tête et s’énerver c’est vraiment pas bon pour sa santé. Elle le sait. Il le sait tout aussi bien qu’elle. Mais pourquoi elle n’arrive pas à se calmer? Comment il fait pour avoir ce truc qui la pousse à bout? Ils sont là, entrain de se disputer dans la maison, au milieu des meubles. Créant à leur tour des souvenirs dans ce manoir. Mais pas de beaux souvenirs. Si les murs pouvaient parler, que diraient-ils? Encore une fois, Saskia élève la voix, se rendant compte par la même occasion que si elle continue comme ça, le malaise l’attend quelque part entre un je t’aime et un dégage d’ici. "J’te demande pardon?" Pas: excuse moi. Mais: rattrape toi sur ce que tu viens de dire avant que je t’arrache les yeux, espèce de petit con. "T’en fais pas, je vais te foutre la paix. Crois moi, tu vas avoir tout le temps que tu veux pour réfléchir sur toutes les conneries de ta putain de vie et ça, y'en a. Et la première sur la liste c'est notre mariage." Elle avait pas fini. Elle était lancée et la seule chose qui pourrait l’arrêter c’était le malaise. Parce que là, elle n’aurait clairement plus rien à dire. "Mais bon sang Charlie, tu penses que si je t’aimais pas, j’aurais fait 800 kilomètres pour te retrouver? Tu crois que j’ai fait 12 heures de bus pour venir me prendre la tête avec toi? T’es vraiment con. Tu parles d’assumer mais t’es même pas foutu de le faire." C’est l’hôpital qui se fout de la charité. Envoyez de l’aide. "Bien-sûr que je t’aime, mais t’es trop con pour t’en rendre compte. Parce que t’as tellement été blessé et t’as tellement pas confiance en toi que tu te dis que jamais une nana pourra t’aimer. Spoiler alert: c’est faux. Je me souviens même du moment où je suis tombée amoureuse de toi." Elle est entrain de l’analyser. Fuis Charlie, tant qu’il en est encore temps. "T’es content?" Le ton de sa voix est redevenu normal, elle est de nouveau plus calme. Elle sent que si elle continue de s’énerver, elle va finir à l’hôpital. C’est mauvais pour sa tension tout ça. Elle le regarde en soupirant, Saskia arrive à peine à respirer, comme si elle venait de courir un marathon. La jeune femme finit par traverser la pièce à moitié pour aller se poser contre un mur parce que là, elle en peut plus. Et si il a le culot de lui demander si elle va bien, elle va de nouveau péter un câble. Parce que non, elle ne va pas bien. Et pour le coup, oui, c’est à cause de lui. Est-ce qu'elle regrette ses mots? Probablement.

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Charlie a l’impression de perdre pied, il en a marre de ce conflit qui sert à rien. Saskia va mourir, et plutôt que de profiter du reste de leur courte vie commune, ils sont là à s’envoyer des crasses, à s’en vouloir pour des choses tellement moins grave qu’un cancer qui ôtera la vie à la blonde peut-être plus vite qu’ils pourraient l’imaginer. Charlie n’arrive plus à entendre toute cette violence, toute cette foutue vérité. Il tente de fuir, mais elle le rattrape au galop et c’est la goutte de trop. Il s’énerve et il en a presque honte. C’est comme si il ne se savait pas aussi colérique quand il était amoureux. L’amour. Voilà le problème, c’était ça. Charlie n’avait jamais eu confiance en lui dans ce domaine, et ne plus rien contrôler, ça lui foutait la trouille. Il se défendait comme il le pouvait, pour oublier la souffrance qu’il ressentait d’aimer un être vivant bien trop éphémère. Il s’en voulait presque d’être tombé amoureux d’elle, de lui gâcher une partie de la fin de son existence. La seule capable de garder un minimum la conscience, c’est bien elle. Charlie lui, est déjà bien trop loin dans ses pensées. Il repense à tout. C’est comme une cassette sur laquelle on appuie sur l’accéléré. Les images lui reviennent en tête puis sont balayées par d’autres plus douloureuses. Il écoute la blonde débiter ses paroles, elle l’empêche de parler. Elle a fait 800 km pour lui. 12h de bus. Alors quand il l’entend dire qu’il est con, Charlie se contente de laisser ses yeux au sol. Il n’arrive même plus à se regarder en face, oui, c’est un con. Un con amoureux d’une mortelle. D’une cancéreuse. Et ça le fou en l’air. Les paroles de la blonde sont comme un coup de poignard, elle touche là où ça fait mal et Charlie n’en peut plus. Il en a marre, pourquoi la vie est toujours aussi compliquée, hein? Il en veut à la terre entière de toujours tout compliquer. Il n’observe même pas la blonde qui se sent mal et qui traverse la pièce pour s’abaisser contre un mur. Charlie devient comme aveugle. Aveugle de vérité. « J’ai pas besoin de quelqu’un qui m’aime. Putain, j’en ai pas besoin Saskia, tu peux pas m’aimer, c’pas possible. J’suis Crash. Arrête de mentir, tu dis ça pour te rassurer, hein? Mais tu peux pas m’aimer alors que tu nies tout depuis vingt minutes, putain. Tu peux pas m’aimer alors que j’suis qu’un pauvre con. » Charlie relève la tête vers la blonde qu’il observe contre le mur. Il ne sait pas comment faire, il sait pas pourquoi elle est là-bas. Et puis d’un coup, il prend conscience de tout ça. Bordel, elle l’aime. Et lui aussi il l’aime et ils sont en train de tout foutre en l’air. Il sait très bien qu’elle ne se sent pas bien, elle est pâle. Et putain, Charlie s’en veut déjà. Il sait qu’elle est malade, il le sait mais il a l’impression d’avoir toujours été dans le déni. Il a tellement peur de la perdre qu’il arrive plus à la regarder en face. Il reste silencieux et s’approche d’elle, parce qu’il reste Charlie, et qu’il tient à elle malgré tout. « Tu peux aller t’asseoir si ça va pas, et rester ici pour la nuit. Ou j’t’appelle un Uber. Si tu m’aimes vraiment Saskia… » Montre le moi. C’est ce qu’il avait envie de lui répondre. Sauf qu’elle, elle l’a déjà montré. En traversant la frontière. En venant le chercher au milieu de cette ville. En laissant tout tomber pour lui. Et là, il se sentait con. C’était à lui de lui montrer qu’il l’aimait, pas l'inverse. « Je te mérite pas, tu mérites mieux que moi Sask, tu mérites mieux qu’un mec qui s’est fait tatouer une pêche sur la fesse parce qu’il est amoureux. Regarde, j’fais rien de ma vie, j’arrive même pas à avoir un job. J’vis dans une maison qui est même pas la mienne car j’ai peur de prendre mes responsabilités. J’arrive même pas à dire à la femme de la vie que je l’aime, si c’est pas le comble, tout ça. J’suis un putain de mauvais inconnu. Tu ferais mieux de rentrer chez toi, d’aller voir tes parents, de leur dire, de te soigner, putain, soigne-toi bordel. L’univers il a besoin d’une humaine comme toi. » Charlie secoue un peu la tête. Il a besoin de reprendre ses esprits, il perd la tête. Littéralement.

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La tension semble redescendre d’un cran. Charlie semble tellement parano lorsqu’il lui dit qu’elle ne peut pas l’aimer. On ne choisit pas la personne qu’on aime, c’est notre cœur qui s’en charge. Saskia est consciente qu’elle a été fort dans ses mots et elle ne le pensait vraiment pas, elle ne pensait rien de tout ça, en dehors du fait qu’il était vraiment con. Mais la blonde l’a toujours aimé tel qu’il était. Et la psychanalyse. Elle le pensait aussi, elle le connaît trop bien maintenant. Saskia a finit par s’asseoir, posée contre le mur, tentant de récupérer ses esprits et son souffle, c’est trop pour elle. Elle ne veut pas se cacher là derrière pour éviter d’avoir à affronter la colère du blond mais en même temps, elle a besoin d’une pause là. "Même si t’es vachement con parfois, c’est qui me fait t’aimer encore plus. Tu sais très bien que je ne te mentirai pas là dessus, tu me connais, tu sais que je ne suis pas une menteuse. Mais pour le coup, le message je ne m’en rappelle pas. Cependant, cela n’efface pas mes sentiments." C’est vrai et lorsqu’elle aura découvert ce qui s’est passé pour que le message disparaisse, Charlie aura droit à des excuses, parce que Saskia n’a jamais été une menteuse. Charlie semble affecté par l’état de Saskia même si il a vu pire. Elle se contente de lâcher un petit rire lorsqu’il lui propose de rester ou de prendre un uber. Avant d’ajouter une phrase qu’il ne finira jamais. La suite, elle la connaît, elle lui a fait le même coup des centaines de fois. Si… alors prouve le moi. Elle l’écoute attentivement, comme toujours, n’en perdant pas un mot, parce qu’il est mignon quand il lui ouvre son cœur et c’est ça qui la fait fondre. Ces derniers mots la touchent, elle devrait se faire soigner. Saskia commence à s’en rendre compte. Charlie finit par se laisser tomber pour s’assoir aux côtés de la blonde qui reprend son souffle et c’est instinctif, Saskia lui prend la main et elle le regarde en souriant. "T’en fais pas, ça va passer." En réalité, elle n’y croit même pas elle même mais elle tâche d’y croire pour que ce soit suffisamment crédible. Elle sait qu'elle a juste besoin de se calmer un peu. Elle reprend alors le cours de ses pensées et de ses mots. "Charlie, arrête. Tu sais très bien que le fait de ne pas avoir de boulot ou d’être riche à million, c’est pas une raison pour aimer quelqu’un. On n’aime pas plus quelqu’un parce qu’il est blindé de tunes de la même manière qu’on n’aime pas moins quelqu’un parce qu’il ne sait pas quoi faire de sa vie. T’es paumé et c’est le cas de tout le monde, t’as juste besoin de temps pour toi réfléchir et savoir ce que tu veux. T’es l’inconnu que je suis heureuse d’avoir à mes côtés." Apaisée, voilà ce qu’elle commence à être, parce qu’elle aime parler avec lui, avec des vraies discussions, pouvoir lui dire qu’elle s’en fou de sa situation parce qu’elle est bien avec lui. Mais il ne semble pas le comprendre, peu importe ce qu’elle lui dit. Et puis, elle a envie de lui dire que chez elle, c’est où il se trouve. Mais elle ne le fera pas, parce que c’est pas le bon moment après tout. Sa voix est douce, presque chantante. Saskia se sent un peu mieux. Il est peut-être temps de rentrer à la maison et de se reposer, la journée n’a pas été facile. Une bonne nuit de sommeil semble être la solution. Elle ne lui montrera pas qu’elle l’aime, pas aujourd’hui du moins mais si ils arrivent à se sortir de cette situation, elle compte lui montrer au quotidien. Saskia finit par se relever, Charlie l'imitant. Elle se contente simplement de le prendre dans ses bras une dernière fois avant de partir. Même si pour le moment, il n'est pas encore prêt à lui pardonner cette erreur.

fin du rp

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