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- - l’ai lu dans tes yeux que tu pensais profondément que je ne voulais plus de toi. la chose la plus absurde, la plus ridicule qui soit.. (@charlie kennedy)

C'était difficile. D'une part, la gueule de bois, le mal de crâne. De l'autre, ce mal au coeur d'avoir balancé n'importe quoi à Charlie. Le réveil avait été difficile, brutal même. Et Saskia se demandait encore comment ils avaient pu en arriver là, à se détester comme ça. Mais il était temps de tourner la page, elle le savait très bien. Il était temps de passer à autre chose. La blonde tape sa vue sur un carton, un carton qui ne lui appartient pas puisqu'il s'agit des affaires de Charlie, celles qu'il n'a jamais récupéré. Comme son tshirt, le jour de la bataille d'eau dans la salle de bain. Ou encore une de ses vestes qu'il lui avait donnée quand il faisait trop froid. Des petites attentions. Des trucs parfois con. Mais des trucs qu'elle devait lui rendre, surtout maintenant qu'elle était décidée à lui rendre ses affaires. Après leur dispute, du moins, après tout ce que Charlie lui avait balancé - mais qu'elle méritait, ce n'était plus possible pour elle. Saskia avait besoin de prendre de la distance, peut-être même partir, de nouveau. C'était vital, elle ne pouvait plus compter sur lui. Il avait eu raison, même si c'était dur. C'est les yeux pleins de larme que Saskia attrapa son téléphone avant d'envoyer un message à Charlie.

Hey. Dès que tu as un moment de libre, fais moi signe, je dois te rendre pas mal de trucs. Et c'est peut-être bien vu la situation.

C'est peut-être bien vu la situation. Même elle n'en revenait pas. Charlie ne tarda pas à lui répondre. Elle avait eu du mal à regarder le message parce qu'elle savait que ça lui ferait mal au coeur. Ils étaient là à s'envoyer toutes les vacheries du monde alors qu'ils étaient dingues l'un de l'autre. Elle finit par avoir le courage nécessaire, c'était difficile de regarder mais elle devait. Fallait mettre un terme à tout ça.

Salut. Ouais, t’as raison. harbourfront #5693. le code du portail c’est 9816. Tu viens quand tu veux après 17h.

Le message était bien passé. Après dix-sept heures. Et ça lui avait semblé long, elle avait fait les cent pas dans sa chambre, regardant méticuleusement si elle n'avait rien oublé. Parce qu'une fois, ce serait déjà assez dur, elle n'aurait pas le force d'y retourner une autre fois et de devoir affronter son regard. Se dire qu'elle l'avait tellement blessé qu'il l'avait traitée de salope. Elle n'y aurait jamais pensé et pourtant, il avait tellement raison. Elle avait agi comme la pire des salopes, elle l'avait abandonné alors qu'elle n'aurait pas dû et elle n'avait aucune excuse. Elle avait finit par s'endormir à force de penser, elle était trop fatiguée et l'alcool de la veille n'avait pas aidé. Elle se réveille un peu après dix-sept heures trente. Se rendant compte qu'elle devrait partir, même si c'est douloureux. Elle prépare le carton et appelle un uber. La honte de se balader avec ça dans le métro. C'est un peu plus tard qu'elle arrive, elle suit les indications de Charlie et elle pourrait presque s'étouffer en voyant la baraque. Putain, c'est pas possible. Ils foutaient quoi ses parents dans la vie? Elle tente de faire abstraction de ça et avance vers la porte d'entrée. Elle se demande si elle ne devrait pas abandonner le carton là, tout simplement et se barrer. Parce que ça va être trop difficile. Elle finit par déposer le carton devant la porte et par faire demi tour. Elle n'a pas la force d'affronter son regard, pas aujourd'hui. C'est peut-être mieux ainsi.