it's time to be a mother (owen #2)

Ces deux derniers mois ont été éprouvant pour la jeune femme. En effet, le retour de Jane a provoqué un réel chamboulement dans son esprit. Elle n’arrive toujours pas à y croire, tout semble irréel et difficilement acceptable. Si cela n’était pas suffisant, Owen est arrivé à Toronto en lui annonçant non seulement qu’il élevait leur fille, mais aussi qu’il était malade. Tout cela pour dire qu’Alison était dans un état un peu particulier, et que sa stabilité était remise en cause ces derniers temps. Aujourd’hui était un grand jour pour elle. La veille, Owen lui avait envoyé un message pour lui demander si elle pouvait garder la petite fille aujourd’hui. Alison avait mis un petit moment à répondre. Elle n’était pas certaine de réussir et d’être prête à s’en occuper. Elle en était vraiment terrorisée, elle avait prévenu ses soeurs, avait essayé de penser à autre chose la veille au soir pour ne pas trop y penser. L’heure avançait, et Alison avait bien du mal à garder son calme. Les colocataires étaient au courant qu’elle allait garder un enfant mais aucun ne savait vraiment de qui il s’agissait. Ils lui avaient même fait des blagues, en pensant que c’était sa fille ou un truc du genre. Ils ne savaient pas si bien dire. Aujourd’hui, ils étaient absents et cela n’était pas plus mal finalement. Après tout, si Alia ressemble à Alison, les plus intelligents n’auraient pas mis longtemps avant de comprendre qu’elle était sa fille. Alison a essayé d’être la plus préparée possible, elle a prévu une préparation de cookie à faire avec la petite, et elle lui a même acheté un cadeau.

Les minutes passent, et la pression monte. Alison ne se sent pas très bien mais elle essaie de respirer doucement pour ne pas stresser. Quand la sonnette se fait entendre, la jeune femme déglutit avant d’aller ouvrir. Owen apparaît, et, derrière lui, cachée derrière ses jambes se trouve la petite fille. Alison n’arrive pas à s’en empêcher et a les larmes aux yeux de voir enfin sa petite fille. Angoissée, mais heureuse à l’idée de la rencontrer enfin, elle sourit en se séchant rapidement les larmes. « Excuse-moi, salut Owen. Comment ça va? » Alison essaie de s’accroupir à la hauteur de la petite avant de s’adresser à elle. « Coucou toi. » Elle lui offre un léger sourire, avant de relever les yeux vers Owen pour qu’il essaie de la guider. Elle n’est pas très à l’aise, et ne sait pas vraiment comment s’y prendre. On apprend pas à être mère du jour au lendemain après tout.

@Owen Reagan

Il l’avait redouté ce moment Owen, pas parce qu’il n’avait pas confiance en Alison, après tout il avait tout fait pour la retrouver, pour essayer qu’elle prenne contact avec sa fille, leur fille. Mais ce soir, alors qu’il était allongé dans son lit, il redoutait la rencontre entre la jeune maman, ancienne prisonnière, et leur fille. Alia était une petite fille pleine de vie, elle était heureuse, joyeuse, elle souriait constamment, elle ne cessait de vouloir jouer et s’amuser. Owen était un papa chanceux, il le savait pertinemment. Elle était curieuse de tout, prononçait à présent des tas de mots, des phrases qui avaient souvent beaucoup de sens et qui exprimaient son besoin de découvrir le monde qui l’entourait.
Alison, sa maman, n’avait jamais eu la chance d’élever un enfant, il ne savait pas comment les choses allaient se passer entre elles, mais il ferait tout pour que les choses se fassent de manière naturelle et fluide. Le quarantenaire s’était levé ce matin-là avec une boule au ventre. D’abord parce qu’il avait un rendez-vous médical de la plus haute importance, qui déterminerait probablement la suite des événements pour lui, mais aussi parce qu’il craignait la réaction de sa petite fille à l’idée de ne pas rester avec sa baby-sitter, mais plutôt avec une sombre inconnue.

Il lui avait beaucoup parlé d’Alison, il lui avait montré des photos et lui avait dit qu’elle était une amie très chère de son papa, et qu’elle devrait se montrer gentille avec elle. Mais Alia, c’était la gentillesse incarnée, il ne doutait pas que la rencontre se passe à merveille.
Quittant la maison, ses doutes grandissaient de plus en plus : et si sa fille aimait plus sa mère que lui ? Mais non, il n’avait pas le luxe de se permettre de douter. Il conduisit jusque chez Alison et débarqua devant la maison. Il frappa et attendit, jusqu’au moment de voir le visage d’Alison. Elle lui avait tellement manqué, il devait bien le reconnaitre. Elle était belle Alison. Sa petite fille resserra sa pression sur sa main, et Owen lui sourit alors que les larmes coulaient doucement sur le visage d’Ali. Des larmes qu’elle fit vite disparaitre.

Ne t’en fais pas. Salut. Ca va et toi ?

Puis elle se baissa et s’adressa à Alia, qui lui répondit en plissant les yeux :

Bonjour. C’est toi la dame de la photo.

Alison chercha Owen du regard et il prit le relais pour l’aider.

Oui c’est elle mon cœur. Alison, je te présente Alia. Elle avait hâte de te rencontrer.

Il lui sourit, comme pour la rassurer, ils avaient de la chance d’avoir une petite fille aussi gentille.

Aujourd’hui était un grand jour pour la jeune femme. Après avoir abandonné sa fille bientôt trois ans plus tôt, après avoir été déçue de ses droits parentaux, après l’avoir imaginé, l’avoir rêvé, Alison allait enfin pouvoir rencontrer sa fille et s’occuper d’elle. Elle était dans un état presque d’euphorie à cette idée, même si la peur de ne pas être à la hauteur était très forte. Elle n’avait jamais vraiment eu l’occasion de s’occuper d’enfant, encore moins de se sentir comme une maman. Les policiers et les surveillants pénitentiaires le lui avaient bien fait comprendre. Elle n’avait pas eu le droit d’être la mère qu’elle avait rêvé d’être mais seulement cette femme, cette criminelle qui avait été obligé d’abandonné son enfant pour réduire sa peine. Une catastrophe, en somme, et rien de maternel. Alison avait tout préparé pour l’arrivée de la petite, même si elle avait peur d’avoir oublié quelque chose ou de ne pas être à la hauteur. Elle avait l’impression de passer un test avec Owen, pour montrer qu’elle était capable de s’en occuper. D’être une mère. Elle n’avait jamais vraiment vu Alia, et seul le souvenir de sa naissance lui rappelait la douceur de l’enfant et de la maternité. Alison n’avait jamais pu croisé son regard, ni même sentir son odeur de nourrisson, simplement écouter son cri, son premier et le dernier qu’il lui ai été autorisé à entendre.

Lorsqu’Alison entendit la sonnerie de l’appartement, la crainte se faisait plus grand encore, mais une vague d’émotion la submergea quand enfin elle pu croiser le regard de sa fille. Cachée derrière les jambes de son père, la petite fille était plus belle que dans ses rêves. Elle ressemblait à Owen, c’était incroyable, mais avait des airs de la jeune mère également. Cette dernière n’arrivait plus à retenir son émotion et laissa couler quelques larmes de joie avant de s’excuser en demandant au médecin comment il allait. « Je vais bien, très bien même. » dit-elle en souriant. Elle se place ensuite à hauteur de la fillette afin de lui dire bonjour, très simplement. Elle était impressionnée la petite, c’était normal, elle ne connaissait pas Alison après tout. Elle était simplement la dame de la photo, ce qu’elle ne manque pas de lui rappeler et ce souvenir fait sourire Alison. Restant accroupi mais relevant la tête vers Owen pour l’appeler à l’aide, Alison était toujours aussi émue d’entendre parler cette petite voix qu’elle avait mis au monde. Bientôt trois ans qu’elle idéalisait ce moment, et il était apparu bien plus vite qu’elle ne l’aurait jamais pensé. Elle ne savait pas que c’était Owen qui avait récupéré la garde, et bien évidemment, c’était la meilleure chose qui aurait pu arriver pour la petite. « Je suis contente de te voir. Tu es toute belle dis-moi, une vraie princesse. » Alison lui offre un nouveau sourire avant de se relever pour les inviter à rentrer dans l’appartement. Elle n’allait pas les laisser sur le palier, après tout. Tout en refermant la porte derrière le papa et sa fille, Alison s’adresse de nouveau à la petite. « J’ai un petit cadeau pour toi. Est-ce que tu veux le voir? » Dit-elle avec un nouveau sourire. Elle essayait de faire au mieux, et relève la tête vers Owen afin de s’en assurer. Il n’était pas question de louper sa deuxième chance. D'être une mère. Et une bonne mère.

@Owen Reagan

Voir Alison avait quelque chose d’excitant et en même temps, de terriblement stressant. Il ne savait pas comment il devait s’y prendre avec elle, ce qu’il devait faire, ce qu’il devait lui dire, comment il devait se comporter. Il avait été tellement en colère au début, aujourd’hui cette colère avait disparu mais que ferait-il si jamais elle réapparaissait ? Owen essayait de rester calme, il essayait de faire en sorte que les choses se passent bien, parce qu’il avait besoin d’Alison, il avait besoin de savoir qu’elle serait capable d’élever leur fille si jamais il devait lui arriver quelque chose. Pendant longtemps, il avait songé à confier sa fille à Mila, de remplir tous les papiers pour lui confier la garde, mais il avait voulu être honnête, il avait fait des recherches pour savoir si la mère de sa fille était sortie de prison, et comme c’était le cas, il tenait à ce qu’elle soit au courant de la situation, qu’elle se rende compte qu’Alia était en forme, était une petite fille pleine de vie, fan de Disney, de princesses et qu’elle voulait faire de la danse quand elle serait plus grande. Il voulait qu’elle sache qu’elle aimait le lait mais seulement chaud, qu’elle détestait la fraise et qu’elle pouvait manger n’importe quelle panade à base de pommes.
C’était une petite fille adorable et elle méritait clairement d’avoir une famille, un noyau sur lequel elle pourrait compter si son papa devait disparaitre. Elle était habituée à n’avoir qu’un parent, elle avait toujours connu ça. Quand Owen avait croisé le regard d’Alison pour la première fois en plus de trois ans, il se rendit compte que sa colère n’était plus là. C’était de la tristesse, il était triste de s’apercevoir qu’elle ne connaissait pas sa fille et qu’elle ne savait pas comment se comporter avec elle.

Tant mieux, je suis content de le savoir.

Puis elle s’accroupit devant la petite fille, encore timide, et elle réussit à lui arracher quelques mots. Alia avait la parole facile, et même si Owen s’efforçait de lui apprendre à ne pas parler aux inconnus, elle avait reconnu la femme des photos de la maison à New-York et elle se laissait aller un peu plus facilement. Owen l’encourageait d’un regard ou d’un sourire. Quand Alison lui dit qu’elle ressemblait à une princesse, les paroles de la petite fille lui arrachèrent un large sourire.

« Quand je serai grande, je serai une princesse »

Un petit sifflement significatif termina sa phrase. La dentition d’Alia avait encore quelques petits trous par-ci par-là, mais c’était ce qui faisait son charme. De toute façon, sa fille était la plus belle du monde, pas de doutes là-dessus. Alison les invita rapidement à entrer dans son appartement et Owen entra suivi d’Alia. La petite fille observait tout ce qu’il se passait autour d’elle, curieuse de voir cet endroit qu’elle ne connaissait pas. Elle ne touchait à rien, restait accrochée au pantalon de son papa et sur son visage, un peu de peur se lisait. Mais quand Alison mentionna un cadeau, elle leva sa petite tête vers son papa qui l’encouragea à suivre Alison.

Vas-y mon cœur, je suis curieux de voir le cadeau moi aussi. Suis Alison.

Il lui sourit et enfonça les mains dans ses poches. Cette fois, c’était lui qui se sentait mal, lui qui regrettait d’imposer ça à Alison alors qu’elle n’en avait peut-être pas envie.

Alison était émue d’enfin rencontrer sa petite fille. Quand elle l’avait abandonné trois ans plus tôt, elle s’était fait une raison. Elle avait imaginé grandir sans sa fille, la savoir loin d’elle, dans une famille inconnue avec des parents adoptifs. Alors aujourd’hui, Alison allait vraiment bien à l’idée de voir sa fille. De pouvoir enfin passer du temps avec elle, et même si elle savait qu’elle ne pourrait jamais rattraper le temps perdu, c’était malgré tout important de ne plus en perdre dorénavant. Alison essaie de gérer au mieux la situation, et s’adresse à la petite tête blonde pour lui dire qu’elle était heureuse de la voir, qu’elle était belle. Une princesse. Et elle le pensait sincèrement. La petite fille était vraiment magnifique, elle avait des airs de son papa. En réalité, c’était même son portrait craché. Alison reconnaissait toutefois quelques-un de ses traits personnels, mais la plupart venaient d’Owen. La petite Alia lui offrait un immense sourire, elle voulait être princesse quand elle sera plus grande. « Je suis sûre que tu feras une super princesse. » dit Alison avec un sourire, elle aussi. Alison était contente de voir la petite ne pas être trop timide avec elle, alors elle l’invite à la suivre pour lui offrir le petit cadeau. Owen intervient afin de donner un peu de confiance à la petite, et les trois se dirigent vers le salon de la colocation où est posé le petit cadeau sur la table basse. Alison espérait avoir bien choisi, cela n’avait pas été facile. Elle ne savait pas ce qu’Alia adorait, elle avait eu du mal à trouver le cadeau parfait. Finalement, elle avait simplement écouté son coeur et avait acheté un costume de la belle et la bête, la vraie panoplie. Elle espérait que cela allait plaire à la petite fille mais elle n’en doutait plus vu les dernières paroles. Alison s’assied dans le canapé, en faisant un signe à Owen afin qu’il s’installe lui aussi. Puis, elle attrape le petit cadeau pour le tendre à la petite fille. « Voilà, c’est pour toi. Va-y, ouvre! Tu peux tout déchirer. » Alison offre un doux sourire à la petite fille, avant de relever la tête vers Owen pour s’assurer que tout allait bien. Elle avait un petit peu plus confiance en elle maintenant, elle essayait de faire au mieux pour que la petite se sente à l’aise, qu’Owen se sente rassuré à l’idée de lui en laisser la garde. La brune savait que les mères parfaites n’existaient pas, et que de toute façon, elle n’avait rien d’une mère pour l’instant. Mais elle voulait faire au mieux pour sa petite fille. Elle méritait le meilleur.

@Owen Reagan

Rentrer chez Alison avait quelque chose d’étrange, parce qu’il avait à la fois l’impression de ne plus la connaitre et de la connaitre par cœur. Comme si les erreurs du passé, la prison et le reste n’avaient pas d’importance, comme s’il était simplement ravi de retrouver sa meilleure amie, la mère de sa fille, comme si une partie de lui éprouvait encore ces sentiments partagés qu’il avait éprouvés juste avant son emprisonnement, quand tous les deux aménageaient la chambre de bébé qui devait prendre place chez elle.
Mais aujourd’hui il était un père avant tout, et il se devait de protéger son enfant, parce qu’il ne savait rien des agissements d’Alison, il n’avait rien voulu savoir, la seule chose qui l’intéressait c’était de savoir où elle était aujourd’hui. Et maintenant elle était face à lui, en train de faire connaissance avec cette petite fille qui était la sienne, et qu’elle pouvait lui arracher comme elle le voudrait.

Owen essayait de ne pas se prendre la tête, ce n’était pas facile mais c’était la meilleure chose à faire. Le quarantenaire observait l’échange entre sa petite fille et sa maman, et alors qu’Alison les laissait entrer en annonçant qu’elle avait un cadeau pour Alia, Owen esquissa un sourire. Elle se débrouillait bien, elle faisait de son mieux, et même si Alia cherchait son approbation du regard, elle semblait se sentir un peu plus à l’aise petit à petit. Owen les accompagna au salon pour la regarder ouvrir son cadeau, et la réaction de la petite fille valut tout l’or du monde.

Oh papa regaaaaarde ! C’est la robe de Belle.

Surpris, Owen leva les yeux vers Alison et étira un bref sourire en coin. Il s’accroupit devant la petite fille et observa la robe sous toutes ses coutures avec elle.

Et bien, Alison a visé juste hein. Ton histoire préférée c’est celle de Belle pas vrai ?

La petite fille se tourna vers Alison et déclara, comme si c’était la chose la plus naturelle et la plus logique du monde.

Bien sûr, Belle c’est la plus belle voyons papa !

Des mots tellement sérieux dans la bouche d’une petite fille de trois ans, mais il adorait quand elle prenait son petit air sérieux pour déclarer des choses qui lui paraissaient évidentes.

Alison, je peux la mettre ?

Owen se retrouva surpris, il ne voulait pas qu’elle tombe sur des choses qu’elle ne pouvait pas voir, surtout vu qu’Alison ne vivait pas toute seule. Mais il préféra laisser la jeune femme répondre à la petite fille. Owen sourit légèrement, elle n’avait plus du tout peur et se sentait même un peu trop à l’aise à son gout, mais c’était une bonne chose au final. Elle risquait d devoir passer du temps ici dans les semaines à venir, si Alison se sentait à l’aise à cette idée. Owen eut soudainement le tournis, ce qui lui arrivait assez souvent ces derniers temps. Il s’appuya sur le divan, avant de se poser quelques instants sur l’accoudoir, juste le temps que cette forme de nausée ne lui passe. L’effet des médicaments sans doute. Pour le moment, il préférait garder ses distances pendant que les filles faisaient connaissance.