(lewis) + it tasted of old, a taste of hell.

We want to know about your life.

premièrement, Notre protagoniste est né à Montréal, dans une famille plus que simpliste. Il était l’ainé, distancé par sa petite sœur. Seulement, la famille Mayfair comptabilisait trois enfants à l’époque. Tout d’abord, Lewis, né en 1984. Suivait Simon, né en 1989. Pour terminer, Milie, née en 1998. L’écart entre Milie et Lewis était alors de 14 ans.

secondement, Une année après la naissance de Milie, un drame dans la famille Mayfair. Simon jouait comme à son habitude dans le champ voisin à la maison de vacances de la famille. Il n’était alors pas anormal de ne pas voir le garçon pendant des heures et des heures. Seulement, ce jour-ci était différent. Apprendre que le deuxième fils venait de mourir dans des conditions affreuses, vint briser la petite famille heureuse. D’après la police, et les enquêtes, il serait tombé en courant en trébuchant sur un rocher. Bien sûr, ça aurait pu s’arrêter là. Mais est-ce bien normal pour deux enfants pleurants leur frère, d’apprendre qu’il est surtout passé sous une machine agricole, lors de la récolte de blé ? Non. Et sans le vouloir, le cœur naïf des deux derniers enfants Mayfair venaient de subir un traumatisme à vie. Enfin, beaucoup moins pour Milie en réalité, qui elle n’avait pas vraiment l’âge pour comprendre, mais c’est toujours plus sympathique de romancer et dramatisé la chose.

troisièmement, La suite, est banale. Plate. Sans aucun intérêt. Les deux enfants grandirent, un poids énorme dans la poitrine pour Lewis. Milie semblait éviter à tout prix le sujet, et expliquait à tout le monde qu’elle n’avait qu’un frère. Ce qui était un mensonge. Lewis, lui, s’était aussi mis dans un mutisme, lorsqu’il s’agissait de Simon. Mais ne niait jamais le fait, qu’ils étaient à l’époque, trois enfants. Gentils, heureux, naïfs.

quatrièmement, Lewis se mit entièrement dans ses études, oubliant le possible bonheur d’être autre chose qu’une machine à réviser. Et ce n’était pas les parents Mayfair qui aurait pu faire quelque chose à ça : tous les deux étaient devenus absents, laissant les deux enfants à leur triste sort. Les parents ne rentraient désormais plus que pour faire le minimum syndical. Donner à manger aux enfants, dormir, repartir travailler. C’était un quotidien qui peinait tout le monde, la noirceur n’était finalement pas dans le cœur de Lewis, mais dans le cocon familial en lui-même.

cinquièmement, Alors que Lewis pensait à son futur, sans grand intérêt, il fût la rencontre d’une emmerdeuse. Vanylle. Elle était blonde, elle avait un petit air de fille de riche, et à la fois cette authenticité qui la caractérisait. Le brun se la coltinait, elle le suivait comme un petit chien. Tous les deux entamaient des études spécialisées après le baccalauréat, pour être de futurs professeurs, digne d’enseigner une matière noble, qui leur plairait. Elle ne cessait de lui expliquer par A + Z, qu’ils étaient faits pour être ensemble. Mais Lewis n’avait pas ça en tête. Il ne voulait pas de copine, et encore moins d’un poids accroché à ses chaussures.

sixièmement, Et pourtant, aussi surprenant que ça puisse l’être, quelques mois après, on pouvait apprendre que Lewis et Vanylle étaient en couple. Il avait craqué, mais n’était pas amoureux. Elle le comprenait et lui promettait d’enlever cette noirceur qu’il gardait au fond de lui. Et sans s’en rendre compte, elle l’aidait. Elle guérissait son monde à coup de sourires, elle était respectueuse et allait au rythme du garçon.

septièmement, C’est comme ça, qu’on arrive à la fin de leurs études, soit cinq ans après le baccalauréat. Lewis s’était finalement adouci, mais Vanylle restait le soleil dans le couple. Elle était sociable, rendait Lewis plus doux, moins discret. Il l’aimait sincèrement, mais n’arrivait pas à lui dire, à lui montrer. Il s’était dit qu’avec la demande en mariage, il saurait s’ouvrir à elle par la suite. Ce qui était évidemment faux, mais à l’époque, il était persuadé que tout irait bien.

huitièmement, La vie en couple était difficile, Vanylle supportait tout. Il n’était pas démonstratif, ça pesait énormément sur le mentale de la blondinette. Il était la cause de tout, mais Vanylle portait sur elle un poids énorme. Mais elle aimait Lewis, elle devait le comprendre. Même si c’était dur de vivre avec un homme qui ne vous touche pas, ne vous prouve pas son amour. Elle le faisait par grande bonté, peut-être pensait-elle qu’il changerait.

neuvièmement, Alors que tout semblait bien pour Lewis, il finit par se rendre compte que tout n’est qu’illusion. Vanylle n’est pas rentrée à la maison à la veille du 31 décembre. Ses derniers temps, ils s’engueulaient souvent. Les voisins commençaient à se douter d’un souci entre eux d’eux. Mais il n’imaginait pas que la jeune femme ne reviendrait pas à la maison. Tout le monde commençait à s’agiter, il n’arrivait plus à joindre la blondinette. La famille de Vanylle se mit à suspecter Lewis, puis ses voisins, et avant même que ça n’arrive aux oreilles des enquêteurs sur la disparition de Vanylle, il a pris la fuite. Il a tout lâché.

dixièmement, Après avoir clôturé son bail, donné sa lettre de démission et fait le nécessaire pour que personne ne sache où il partait, il prit le premier train à départ de Montréal. Tout ça le menant à Toronto. Où il prit la décision de s’installer avec ses économies. Il savait qu’il retrouverait rapidement un travail stable, et était décidé à tout effacer de son passé. Son frère, puis désormais sa femme. Ou plutôt, son ex-femme. Il n’eut jamais vent d’une quelconque retrouvaille, pour lui, elle était décédée, à son plus grand regret. Il était son bourreau. Celui qui l’avait tué. Non, jamais sans le vouloir ! Il ne l’avait pas fait. Aujourd’hui, on ne sait pas ce qu’il s’est passé. Est-il meurtrier ? Il n’a jamais rien dit sur cette sombre histoire, dont seul lui connaît la vérité. Bien sûr, il est encore emmerdé par la police, qui l’a évidemment retrouvé. Mais il se défend bien, il est loin d’être con.

onzièmement, Il obtient enfin un travail, après deux semaines sur Toronto, lors d’une agréable et inopinée rencontre. Déjà, il avait eu la chance de trouver un propriétaire d’une petite maison simplette, du côté de Harbourfront, alors qu’il n’avait pas encore de salaire. L’homme lui avait fait confiance, et sans le savoir, il avait eu raison. Lewis avait repris rapidement le cours de sa vie. Presque trois semaines après son départ de Montréal. Son nouveau poste de professeur de philosophie l’attendait à l’université de Toronto, et il n’était pas peu fier d’y trouver sa place.

douzièmement, Aujourd’hui, Lewis est un garçon fermé à la rencontre. Il enchaîne ses journées sans réelles convictions, plus d’envies pour son futur. Il a perdu une âme qu’on lui avait doucement aidé à trouver. Il a coupé les ponts avec sa famille, quand bien même sa sœur tente de le retrouver. Il vit simplement, sans chercher à avoir du nouveau dans sa vie. Il aime son métier, et se suffit à ça. On le verra rarement en centre-ville, sauf pour obligations. Il va cependant très souvent dans des parcs, dans des petits coins de verdures, de nature. Ses collègues de boulot, l’ont un peu poussé à réserver un chiot dans un élevage, ce qu’il a fait, et devrait bientôt récupérer la boule de poils. La vérité ? Il a peur d’aller le chercher, peur de ne pas pouvoir l’aimer. Il ne sait plus faire ça. Mais c’est sûrement ce qui l’aidera à aller de l’avant, dans son monde où règne la pénombre.