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- - I would have liked to remain this stranger in your eyes, but during all this time, you were only a destruction. (@saskia benson)

Plus rien ne le contrôlait. Charlie, il devenait fou. Saskia le rendait presque incontrôlable, il était devenu ce mec qu’on aime à détester. Il était loin d’être Charlie, il était devenu un autre. Cet homme qui n’hésitait plus à s’en prendre à une femme sur le point de mourir. Parce qu’il souffrait. Plus que tout au monde, Charlie souffrait et semblait vouloir se venger d’avoir mal à ce point. Alors il insiste, il provoque la jeune femme une dernière fois encore. Il s’en veut d’être comme ça avec elle, il n’aime pas ça. Il n’est plus lui même et il le sait. Il en a conscience mais rien n’y fait. L’esprit de vengeance qui prend le dessus sur le désir, sur son coeur amoureux. Charlie traite Saskia de salope. Elle l’a abandonné. À l’hôtel. Après une nuit d’amour. Il lui en veut parce qu’il pensait qu’elle n’était plus de ce monde. Qu’elle avait rejoint les anges avant même de le prévenir. Et il en souffre Charlie. Il se sent maintenant pris pour un con, alors il n’hésite pas à dire ce qu’il pense. Enfin pas tout à fait. Au fond de lui, il n’a pas envie de lui en vouloir. Mais face à elle, il en a pourtant bien envie. Parce que Saskia lui a offert une confiance en lui qu’il n’avait pas auparavant. Cette femme l’a changé en homme à la fois meilleur et à la fois en le pire homme. Qui sait ce qu’elle peut faire maintenant? Saskia semble en avoir mal au coeur elle aussi. Non, il a pas fini de chialer. Il chiale pas. Il expose ce qu’il ressent. Cette phrase résonne comme un coup de poignard. Les moqueries qu’on lui balançait à l’école. Les ‘tu chiales comme une blonde!’. Alors que lui, il était juste un gamin plus sensible que les autres. Saskia réagit mal, il s’en doutait. Mais la dernière phrase lui brise une nouvelle fois le coeur. Comme si elle voulait lui rappeler qu’elle avait un cancer. Comme si il l’avait oublié. Comme si il faisait semblant de n’en avoir rien à faire. Saskia s’évapore, et Charlie reste là, comme un con. Au milieu de toutes ces personnes qui ont entendu la conversation et qui sont sans doute en train de le juger. Il hausse les épaules. Et s’en va, lui aussi. Saskia s’est envolée à nouveau. Peut-être définitivement cette fois. Le coeur brisé, l’âme brisé, l’espoir brisé de la retrouver un jour. Crash est de retour.

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Il a cru qu’elle allait revenir. N’importe quand, mais il y a cru longtemps, alors qu’il se trouvait à New York. Il a attendu des mois qu’elle revienne. Il n’osait même pas lui envoyer de sms ou aller la voir à son domicile. Il ne voulait vraiment pas la déranger, mais surtout, il avait peur. Il était terrifié qu’elle ait pu trouver quelqu’un. Et puis ses parents étaient décédés, et cela avait été son élément déclencheur. Il avait voulu à tout prix quitter cette ville, oublier qu’elle était le lieu du décès de ses ascendants et lieu de son abandon. Il a un peu honte d’avoir annoncé le décès de ses parents de cette manière là à Saskia, mais au moins, c’est plus à faire. Elle continue de le provoquer et Charlie sent peu à peu sa colère monter. Il essaie de calmer le jeu en ajoutant qu’il a soif, puisque sa boisson se trouve foutue sur le haut de la blonde. Il sait que c’est de sa faute mais il refuse de l’admettre. « Payer le pressing, et puis quoi encore? » Il fronce les sourcils en l’entendant, c’est n’importe quoi. Ils sont là à se provoquer alors qu’ils auraient simplement pu s’expliquer et comprendre pourquoi ça n’allait pas. Pourquoi ils s’étaient perdus de vue. Parce qu’au final, c’était leur faute à tous les deux. Saskia était partie, mais Charlie n’avait pas essayé de l’en empêcher. Mais sa fierté lui disait autrement. Alors qu’il tente de changer de sujet et de parler de son métier, Saskia le provoque une fois de plus. Une fois de trop, et Charlie n’en peut plus. Ramasser son coeur brisé. Brisé par la femme qui se trouve en face de lui. Il est dégoutée d’elle, dégoutée de ce qu’elle devient. Pourquoi est-ce que tout a changé comme ça, en l’espace d’une nuit? Il lui a sauvé la vie, et elle a brisé la sienne. Charlie n’arrive plus à faire semblant. La provocation, ça va bien cinq minutes. « T’as voulu jouer à quoi Saskia? Tu t’es dit ‘allez, je vais mourir donc je peux briser la vie des autres’ ? » Il rit. Doucement. Charlie est comme pris d’une force qu’il ne connaissait pas auparavant. Il est en colère, Charlie. Il en a marre, il sait plus qui il est à cause d’elle. Il l’aime autant qu’il la déteste. « Tu sais ce que t’as été? Une salope Saskia. Une putain de salope qui m’a abandonné à l’hôtel. C’est censé être l’inverse d’habitude, c’est les hommes qui partent le matin, pas les femmes. T’es pathétique d’avoir fait ça. » Il souffle un bon coup tandis qu’il serre ses poings. Il aime pas s’énerver contre les femmes, mais là, il arrive plus à se retenir. « J’ai cru que t’étais partie pour de bon, qu’il t’avait emporté. J’ai cru que je t’avais perdu, alors qu’en fait, t’en avais juste rien à foutre. Et tu reviens, là, à Toronto? Alors que tu sais très bien que c’est ma ville? » Il sait plus quoi faire, il est pathétique lui aussi. « T’as déjà pris mon coeur, évite de prendre place dans mon quotidien aussi et barre toi Saskia. Barre toi en Amérique. Je sais même pas pourquoi tu reviens maintenant. Si t’as besoin de fric, dis le. Si t’as besoin d’un visa, profite. Mais viens pas me casser les couilles comme tu me les a déjà vidé. » Il s’énerve. Il ne se reconnait même plus, mais tant pis. Elle l’a brisé, définitivement.

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On avait l’impression d’être dans un tournoi de la balle au prisonnier. La balle gagne l’autre camp, sans cesse. Ping, pong. Touché, coulé. Quiconque qui les aurait connu pendant leur début de relation ne les aurait pas reconnu, et pourtant. Charlie avait changé. Ou du moins, c’est ce qu’il essayait de montrer à la blonde. Qu’il était moins naïf qu’avant, qu’elle n’avait pas le droit de revenir comme ça, six mois après l’avoir abandonné dans cette chambre d’hôtel alors qu’ils venaient de faire l’amour. Charlie en avait souffert. Sa virilité aussi, le peu qu’il en avait. Il s’était senti mauvais coup, et il n’avait pas aimé ça. Sa fierté reprenait le dessus aujourd’hui et il ne voulait pas se faire marcher sur les pieds. Une provocation en entraine une autre: il est au chômage constant. Il se sent un peu trahi, Saskia le soutenait avant dans ses idées. Visiblement, ce n’était plus le cas. Et si c’était pour ça qu’elle était partie? Parce qu’il ne semblait pas être riche? Elle serait bien surprise maintenant. « Maintenant que les parents du mari sont morts, il a l’héritage et il n’a même plus besoin de travailler. » Le coeur de Charlie se serre à la pensée de ses défunts parents. C’est encore récent et il a honte d’avoir balancé ça comme ça. Il baisse un peu la tête pour ne pas montrer sa tristesse alors qu’il l’écoute continuer à débiter sa provocation. Elle a profité de leur mariage pour avoir un visa. Elle est intelligente, et pas idiote. Charlie ne sait même plus quoi répondre. Il en a déjà marre de jouer les méchants, mais il a pas envie d’être à nouveau gentil. Il est curieux quand même, pourquoi est-ce qu’elle est venue à Toronto? Il n’en savait rien. Et visiblement, elle n’avait pas envie de lui dire. « Bon, c’est pas tout mais tu m’as foutu en l’air ma boisson. » Il change de sujet. Comme si il ne savait plus quoi dire ni se défendre. Il glisse sa main contre sa banane (son sac banane, hein), et sourit à la blonde. « Je ramasse les coeurs brisés. C’est mon nouveau boulot. Ça me connaît bien, les coeurs brisés. » Il sait même pas pourquoi il lui dit ça, il sait plus quoi dire ni quoi faire. Mais il a pas envie qu’elle parte encore. Même si ça serait peut-être pas plus mal. Qu’ils s’abandonnent ici, au Kissing Both. Dire de calmer leurs rancoeurs.  

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Il était là. Présent face à la vie, à aimer une fille mortelle. Ce genre d’histoire qui n’apparait d’ordinaire que dans les livres et les films de romance lui était tombé dessus sans qu’il ne puisse faire quelque chose. Tout n’était qu’un film, digne du pire film romantique de Netflix. Charlie, il en avait marre de vivre dans un rêve. Saskia, elle ne l’aimait pas. Elle ne pouvait pas l’aimer, sinon, elle ne serait pas partie ainsi. Il s’en voulait d’être aussi naïf et d’être encore tombé dans une histoire pareille. Maintenant, il lui restait quoi? Seulement la provocation pour s’empêcher de souffrir encore plus. Il n’hésite plus à affirmer qu’il est tombé amoureux d’une morte. C’est même plus de l’ironie, c’est même de la méchanceté. La blonde ne tarde pas à répondre sur le même ton que lui. Elle rentre dans son jeu. Il est tellement con que le seul moyen de disparaître c’est de mourir. Qu’elle aussi elle va disparaître. Pff. Il en a marre. Il est gentil quand même, il lui propose sa veste car il fait froid. Puis il demande si elle est venue ici pour faire du tourisme. Sa réponse le surprend un peu, est-ce ironique? Est-ce qu’elle a fait 12h de bus rien que pour le voir lui? Charlie soupire un peu et remet son manteau, puisqu’elle ne l’a pas accepté. « Ah! Ton mari est pas assez riche pour te payer un vol? Difficile, tu le vis bien? » Il a envie de se taper la tête contre un mur tellement il se sent con. Pourquoi est-ce qu’il fou tout en l’air, encore une fois? C’était pourtant lui qui avait déclaré ses sentiments quelques mois plus tôt à 4h du matin totalement ivre. Et maintenant, il faisait que de la merde. Comme d’habitude. Fuis Crash, il te rattrape au galop. Il sait même pas quoi dire, mais il veut la retenir. Il veut pas la laisser filer, pas maintenant. Quoi qu’il devrait. Elle l’a abandonné, après tout. « Bon, sinon tu vas bien? Mieux? » Il fronce les sourcils. Pourquoi il veut se la jouer gentil là? Il a pas envie! Alors il hausse les épaules et se racle la gorge. « Ouais, en fait, je m’en fou hein. T’es venue à Toronto pourquoi? J’suis étonnée qu’ils aient donné un visa. Normalement, quand on est sur le point de disparaître, ils en donnent pas. » Il ne la regarde même pas dans les yeux. Dans son organisme, c’est le bordel. Il aime pas être méchant Charlie. Il sait même pas comment on fait, alors cette provocation, il serait capable de pleurer en rentrant chez lui tellement ça lui fait mal. Mais il ne veut pas se faire marcher sur les pieds, pas encore une fois. Alors il joue au con. Il avisera ensuite.

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Il avait envie de lui montrer que lui aussi il pouvait la faire souffrir. Que Charlie, c’était plus le mec gentil à qui on pouvait tout dire et tout faire. Il n’arrivait même plus à réfléchir quand elle était là. Elle était sa Saskia, la sienne et pas celle d’un autre inconnu. Et il était son Charlie. Il avait parfois l’impression d’avoir vécu un rêve éveillé, presque comme un cauchemar mais non, elle était bien là. Face à lui, le t-shirt tâché à la canne berge qu’il lui avait volontiers renversé dessus. Il se sentait un peu con face à elle, pas très mature. Et Saskia ne manque pas de lui faire remarquer, en l’appelant par son nom de famille. Il n’aimait pas cela. Il n’aimait plus. Depuis le décès brutal de ses parents, Charlie n’était plus un Kennedy. Il était juste Charlie, Charlie le gamin qui a perdu ses parents trop vite. Ses parents n’avaient jamais été fiers de lui. Charlie avait tout loupé, même son mariage. Le jeune homme répondit à la blonde en haussant simplement les épaules avant qu’elle ne l’insulte de nouveau. Il était con. Un abruti, un idiot qui était tombé amoureux d’une femme malade qui n’en avait visiblement rien à faire de lui. Il est vraiment très con, et il le savait. Il souffle un peu. « Un con marié à une morte. Génial. » Charlie était dur, avec lui même et avec elle. Il allait tout foutre en l’air. Mais cette fois, ce serait de sa faute. Il n’arrivait pas à être gentil, il n’avait pas envie. Mais il savait pas comment faire, car Charlie, c’était aussi Crash et il n’était jamais doué dans ce type de situation. « Ça va, t’as pas trop froid? Non parce que, tu sais au Canada, il fait froid facilement. » Il raconte vraiment n’importe quoi. Ça n’a plus de sens. Il soupire un peu avant de retirer son manteau pour le tendre à la blonde. Surprenant, mais il reste quand même un peu protecteur. C’est Charlie, après tout. « T’es venu ici pour faire du tourisme? » Qu’il dit en regardant ailleurs. Il n’a pas envie de la regarder dans les yeux. Si il le fait, il retombera amoureux. Et il en a vraiment pas envie.

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Il n’arrivait pas à y croire. Elle était là, face à lui en chair et en os. Le coeur qui bat. Les yeux ouverts. La vie encore en elle. Charlie souffrait à la voir ainsi, mais à la fois, il se sentit pris d’un sentiment si extraordinaire qu’il n’arrivait ni à respirer ni à réfléchir. Saskia embrassait déjà le jeune homme, et Charlie ne savait plus quoi faire. C’était son instinct qui le guidait là-bas sur scène. Il voulait lui aussi lui montrer qu’il était là. Qu’il pouvait lui aussi embrasser une inconnue qu’elle n’était plus. Le voyait à faire un mini discours qui dévoilait tout. Qu’il était tombé amoureux d’une femme qui était partie. Qui était malade. Qu’il avait lui aussi été son inconnu. Lorsqu’il embrassa la femme qui se trouvait face à lui, Charlie sentit son coeur se briser une nouvelle fois. Il souffrait, il avait l’impression de trahir la blonde. Et à la fois, il se sentait satisfait. Tout était étrange. Il ne resta pas très longtemps sur le haut de l’estrade et descendit de là pour rejoindre la foule. Il devait lui parler. Il ne pouvait pas rester comme ça. À la savoir ici, sans savoir la raison. Et si elle était revenue pour lui? Et si… Et si ce n’était finalement pas elle. Et si elle l’avait oublié. Et si elle avait perdu la raison. Et si elle avait perdu sa bataille? Il n’y songeait plus. Il ne voulait pas y penser. Dans son sac à dos, il attrapa une cannette de jus de canneberges. Il l’ouvrit juste pour son idée de dernière minute. Il s’avançait dans la foule, et puis, lorsqu’il aperçut Saskia au loin, il reprit sa respiration. Il allait aller la voir. Une nouvelle fois. Faire le premier pas, alors qu’elle avait fait le dernier. Il s’élança, et lorsqu’il se trouva proche, il accéléra le pas avec sa cannette dans les mains et fit exprès de la bousculer. Du jus de canne berge sur son t-shirt, voilà ce qu’il voulait. Qu’elle ait froid. Qu’elle ait froid, comme son coeur à lui était devenu de glace. « Ah mince, désolée demoiselle. » Il resta neutre dans son expression, avant de sourire finalement un petit peu quand même. Charlie avait l’impression d’être un idiot à faire ça. Et en plus, il allait devoir lui repayer un tshirt. Ou même lui prêter sa veste. Génial. Mais pour elle, il serait prêt à tout.

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Il avait fuit. Il était parti, s’en était allé vers d’autres pays. Cette absence à New York, il n’avait pas pu la supporter plus longtemps. Il s’ennuyait là-bas, sans elle, sans sa blonde, sans sa femme, sans sa mariée. Il était bêtement tombé amoureux d’une mortelle dont la déchéance de vie touchait déjà à sa fin. Il l’avait aimé, si fort qu’il s’y perdait lui-même. Il aurait tout fait pour elle, mais elle l’avait abandonné. Dans ses esprits, il ne savait plus quoi en penser. Peut-être Saskia était-elle morte, peut-être avait-elle trouvé quelqu’un d’autre. Il n’en savait rien mais cela l’avait beaucoup fait souffrir. Depuis son retour à Toronto, depuis la mort subite de ses parents, il avait un peu perdu sa joie de vivre. Il restait Charlie, cet éternel incompris de la vie, l’imaginatif et le fou, le naïf, mais sa lueur s’était éteint dans son regard. Eboueur des coeurs, il avait décidé de s’aventurer vers l’Université aujourd’hui. Des étudiants se moquaient de lui, d’autres gonzesses prenaient des photos en sa compagnie mais lui, il ne voulait même plus rire. Il savait qu’à l’Université, il y avait cet évènement, ce Kissing Both qui récoltait des fonds pour le cancer et cela lui faisait trop penser à la blonde. Il s’avançait dans la foule, en criant « Un coeur brisé, un coeur rénové pour seulement $1! », avant de s’arrêter un instant en voyant quelqu’un monter sur scène. Embrasser un inconnu. Il avait été cet inconnu. Il trouvait ce geste stupide parfois, et si courageux à la fois. Il observait au loin la jeune femme jusqu’à… « Saskia. » Son prénom s’était dissipé entre ses lèvres comme un sifflement, il n’en croyait pas ses yeux. Il les frotta même plusieurs fois avant de commencer à réaliser. Elle était là. Face à lui. Vivante. Sur le point d’embrasser un inconnu. Un inconnu comme lui. Il regarda la blonde embrasser le jeune homme -moche, évidemment, à ses yeux- et cela lui provoqua une vive douleur dans la poitrine. Alors sans attendre, Charlie poussait la foule, la file pour lui aussi espérer monter sur scène. Lui montrer qu’il était là. Qu’elle l’avait abandonné. Il réussit à se faufiler un chemin jusqu’à la scène, et lorsqu’on lui proposa de dire quelques mots au micro, il ne put s’en empêcher. « J’ai aimé. Elle avait un cancer. Et elle est partie. J’étais son inconnu, moi aussi. » Personne ne pouvait vraiment comprendre ce qu’il venait de dévoiler, quand la fille qu’il devait embrasser le rejoignit sur la scène. Il l’embrassa. Presque de dégout, mais tout de même. Il espérait au fond de lui que Saskia voyait la scène, qu’elle aussi, elle souffrait presque tout autant que lui. Car ce soir, il ne voulait plus être son inconnu.

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