shalois ✻ everything I loved, became everything I lost.

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Il n’y a plus rien, que des cendres. Plus rien du tout et Lois, elle ne sait pas si elle arrivera à pleurer, Blueberry dans ses bras, elle le caresse machinalement et elle reste au milieu de ce qui était son appartement avant. Un incendie sur deux étages, et elle n’a plus rien. Sa main passe sur les résidus de meubles, et elle essuie une larme qui se loge sur sa joue. Humidifiant ses lèvres elle soupire. « On va aller où nous ? » Elle ne sera sûrement pas sans domicile fixe mais après avoir passé une nuit dans un hôtel de la ville, ils ont refusés une nuit de plus, sauf si elle venait sans Blue, et elle ne veut pas abandonner Blue, Blue c’est son chien. Elle pourrait peut-être dormir au salon de thé, mais il y aura toujours le problème de l’hygiène, où irait-elle prendre une douche ? Un appel de son parrain, elle lui dit que ça va, qu’elle a juste eu peur mais qu’heureusement pour elle, elle n’était pas dans l’appartement quand il a brûlé. Que Blue était avec elle et que non, elle ne veut pas retourner à New York, elle aime beaucoup trop sa vie à Toronto, elle n’a pas envie d’abandonner sa patronne, pas envie d’abandonner le salon de thé et les ragots de petites grands-mères qui lui font ses journées. Elle ne veut pas partir. Passant une main sur son visage, elle soupire et elle se sent stupide, maintenant elle a de la suie sur le visage et ne sait absolument pas quoi faire. Il n’y a rien à récupérer ici, plus rien, que des cendres et de la poussière et un stupide bout de plastique indiquant que la traversée est interdite, que c’est une scène de crime. Mais Lois n’en sait même rien, tout ce qu’elle a envie c’est d’avoir une idée de ce qu’elle pourra faire plus tard. Puis le prénom de Shane sort de la bouche de son parrain et elle a une idée, elle va lui demander de l’héberger le temps que tout s’arrange, le temps que les assurances la rembourse et qu’elle puisse se reloger d’elle-même. Elle récupère Blue en le prenant dans ses bras, et elle dévale l’escalier, les gens la regardent, elle ne pense plus à rien, elle attend le bus, monte dedans, et s’installe, Blue sur ses genoux alors qu’elle le laisse l’emmener jusqu’à la plage. Elle sort du bus, la main passe dans les cheveux et elle soupire, elle ne sait même plus à quel numéro il habite, un message à son parrain, elle attend la réponse en marchant dans le quartier, on dirait une pauvre fille avec ses vêtements crasses et la suie sur le visage. Mais elle a besoin de prendre un bain, de prendre une douche. De se sentir humaine à nouveau et ne pas sursauter à chaque bruit un peu trop fort, et si elle avait été là ? Et si elle avait été là quand l’étage a prit feu est-ce qu’elle s’en serait sortie ? Quand elle reçoit enfin le numéro de la maison, elle regarde chaque chiffre et quand le numéro 1990 arrive enfin, elle lève les yeux au ciel parce qu’elle comprend pourquoi il a choisi ce numéro. Elle souffle, laisse Blue marcher sur les pavés et elle sonne à la porte, quand Georgette ouvre, elle lui sourit, lui explique vaguement sa situation et elle entre finalement. Quand Shane débarque, elle est d dos, elle se tourne en se mordant l’intérieur de la joue « Mon appartement a brûlé. » prononce t-elle de but en blanc en riant, jaune. « Je n’ai plus rien. » continue t-elle en soupirant « Est-ce que tu accepterais de m’héberger ? Enfin de nous héberger, Blue et moi, le temps que les assurances se manifestent ? » Parce qu’au fond, elle n’a plus personne, Lois.

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La fin de semaine approchant et la fatigue commençant à se faire ressentir, Shane avait décidé le matin même qu'il ne finirait pas tard. Avec toute la gentillesse qu'on lui connait, il a donc ordonné à sa secrétaire d'annuler tous ses rendez-vous après seize heure. Elle n'avait qu'à les reporter une autre date ultérieure. Enfin, facile à dire quand on connait l'emploi du temps de ministre que Monsieur a. Peu importe. Ce n'est pas son métier de savoir gérer tout ça. Seize heure sonne, Shane est toujours dans son bureau, enfermé avec un vieil ami à son très cher paternel. D'ailleurs, d'après les dire de Monsieur Jorge, l'avocat ferait un travail fabuleux, digne des plus grands noms dans le domaine du droit. Bien que le brun aime être mis sur un pied d'estale, il adhère un peu moins au fait que se soit amené indirectement de la part de sa famille. Leurs avis, il s'en tamponne le haricot et c'est peu dire. Il est quasiment dix-huit heures trente quand, enfin, après avoir dû offrir deux verres de son plus vieux cognac au client, il a pu sortir de son bureau. Il offre un dernier regard à Arya (Big up à elle), lui souhaite un bon weekend et lui apprend par la même occasion qu'il ne sera pas joignable durant les deux prochains jours. Ca lui arrive, souvent, de se faire oublier de la sorte. Déjà, ça lui permet de se concentrer à fond sur ses dossiers et notamment sur ceux qui vont bientôt passer à la cours. Ou, accessoirement, il récupère une fille dans un bar et la garde enfermé avec lui dans sa chambre, jusqu'à ce qu'il se rende compte qu'il est tant de retourner au boulot. Pour celui qui arrive, il avait choisi la deuxième option. Il avait besoin de souffler, de penser à autre chose qu'à tous ses goujats des derniers jours qu'il avait croisé. Surtout, et le plus important, il devait enlever de sa mémoire la visite de ses parents programmé pour dans deux semaines. Clairement, il n'avait pas envie de les avoir dans les pattes et encore moins de devoir jouer au petit-fils modèle. Urgh. Toutes ses pensées lui donnaient presque de l'urticaire. Heureusement qu'il arrive chez lui et que Georgette l'attend patiemment dans la cuisine, un verre de vin prêt à être savouré, accompagné d'un petit plateau de charcuterie et de fromage fraîchement acheminé de France. « Merci. Garde le moi pour plus tard. Je vais aller me prendre une douche. » Il dépose un rapide baiser sur la joue de la vieille dame et s'enfuit vers sa salle de bain. Quinze minute plus tard, il ressort de là, vêtu d'habit bien plus décontracté que ceux qu'on lui connait : un t-shirt et un jogging large. Il se positionne à côté de Georgette, avec qui il profite paisiblement du silence ambiant et de son repas. Malheureusement, la sonnerie vient casser l'ambiance. Shane se met à râler dans sa barbe de trois jours. Qui vient donc l'importuné à heure tardive, qui plus est ! Georgette se lève, va ouvrir et il entend une bribe de conversation. La voix féminine qui parvient à ses oreilles lui semble connue. Une ancienne conquête oserait donc le déranger ? Il s'avance, reconnait qui est la personne qui vient lui rendre visite et semble choqué. Aloïs ? Ici ? C'est étrange. « Mon appartement a brûlé. » D'accord. Il comprend mieux pourquoi ses cheveux sont en bataille et d'où viennent les traces de suies sur ses vêtements. « T'étais dedans ? » Sa relation si particulière avec la blonde l'empêche de poser des questions plus "personnelles", du style : est-ce que tu vas bien ? Tu n'es pas blessée ? « Je n’ai plus rien. » En même temps, elle n'avait pas grand chose non plus. Comment peut-on vivre dans un fichu appartement ? Il n'y a même pas assez de place pour y faire passer son lit de presque trois mètres sur deux. « T'as quand même ce truc ... Là. » Il désigne de la main cette boule étrange qui jongle entre ses jambes et celles des autres. Des poils. Bwarf. Il aime pas ça. « Est-ce que tu accepterais de m’héberger ? Enfin de nous héberger, Blue et moi, le temps que les assurances se manifestent ? » Blue ? « Tu l'as appelé comme une couleur ? » Oui, pour le moment, il préfère s'attarder sur ce détail. Mais qui est cette femme sans goût ? « J'ai pas ... » Il reçoit un coup dans les côtes de la part de Georgette, qui s'éloigne, l'air de rien. « Rha. Prend la chambre que tu veux mais vient pas m'embêter dans mes affaires. » Elle a le choix. Il y a, au moins, cinq autres chambres en plus de la sienne dans cette baraque. « Je veux pas de ce truc dans mes jambes, par contre. » Il désigne à nouveau de la main le chien. Lui qui a horreur de voir de la saleté dans sa maison, il va être servi avec ce genre d'animal dans le coin. « Je suppose que tu as déjà appeler les experts pour que la procédure avec l'assurance se mette en route ? » Il n'est pas le plus calé dans ce domaine, mais il connait quelques points. « Tu comptes repartir quand ? »

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Elle a tout perdue, elle ne s’en rend pas vraiment compte à l’instant T, elle a tout perdu, elle n’a plus rien, plus d’affaires, plus de chaussures, plus rien. Plus de photos. Heureusement pour elle, elle a la présence d’esprit de prendre son ordinateur et son chargeur de téléphone ainsi que son chien quand elle va au travail, les deux premiers s’il lui prend la folie de mettre de la musique et qu’elle a peur de tomber en rade de batterie et la deuxième… Parce que son chien c’est toute sa vie, son bébé et elle ne veut pas le laisser seul toute une journée, puis sa patronne accepte qu’elle l’amène parce que ça attire les enfants et les petits vieux donc c’est bénéfique pour le salon, puis Blueberry, il aime voir du monde. Alors elle a, au moins, réussi à sauver l’une des seules choses qui compte pour elle, ce chien. Et voilà que maintenant, elle est là, à réclamer un hébergement temporaire. Elle a peur Lois, peur qu’il lui dise non. Et où elle ira après ? A New York ? Non. Certainement pas. La réaction de Shane l’étonne, si bien qu’elle fronce les sourcils quand elle entend « T'étais dedans ? » Elle lève les yeux au ciel en riant un peu « Non, je suis passée par l’appartement voir s’il y avait encore des choses à sauver… » Une grimace tord son visage, alors qu’elle baissait les yeux, une main derrière la nuque. Elle est gênée de demander ça, elle n’a jamais voulu de l’aide de personne Lois. « T'as quand même ce truc ... Là. » Un sourcil se lève et elle regarde Blue qui comprend qu’il faut qu’il se couche au pied de sa maîtresse, et elle offre un sourire à son chien avant de redresser rapidement la tête « Tu l'as appelé comme une couleur ? » Mais quel idiot. Elle le regarde « Non. Il s’appelle Blueberry de base. Oui comme le fruit, mais je réduis à Blue la plupart du temps. Et ne joue pas sur les mots.  » Qu’est-ce qu’il en a bien quelque chose à faire de son chien ? Puis même si Blue est tout, ce n’est pas lui qui lui permettra de se vêtir, de se doucher, de vivre simplement. Jusqu’à preuve du contraire son chien ne fait pas la cuisine, et ne sert pas de four. « J'ai pas ... » Et voilà, elle sent déjà l’asphalte du trottoir contre sa peau. Pas d’hôtel, pas d’appartement. « Rha. Prend la chambre que tu veux mais vient pas m'embêter dans mes affaires. » Un grand sourire se naît sur ses lèvres alors qu’elle se rapproche de lui pour se coller à lui le temps de trois secondes, elle se souvient qu’il n’était pas friand des câlins, avant. C’est sûrement encore le cas maintenant. « Tes affaires ? Tu me fais peur, mais promis. Tu ne sauras pas que je suis là. » Un nouveau sourire plus grand cette fois.  « Je veux pas de ce truc dans mes jambes, par contre. » Elle attrape alors Blue et le garde dans ses bras, laissant le chien posait ses pattes sur ses épaules et elle le regarde «Promis, il dort avec moi et il ne bouge pas trop généralement, s’il fait des dégâts, je réparerais… » Enfin quand elle aura de l’argent. « Je suppose que tu as déjà appeler les experts pour que la procédure avec l'assurance se mette en route ? » Elle secoue silencieusement la tête. « Tu comptes repartir quand ? » Ah bah super. Elle le regarde, sa main caressant Blue « Je ne sais pas… Je ne sais pas combien de temps ça va prendre. » Et il paraît que ça peut être long. Très long, trop long. L’enquête, les assurances. Elle sent les larmes qui lui montent aux yeux et elle se mord si fort la lèvre qu’elle se demande si elle ne va pas saigner. « Il faut que je… » Et elle s’assoit sur le canapé, parce qu’elle sent qu’elle va tomber « Pourquoi est-ce qu’il a fallu que ça m’arrive à moi ? » Demande t-elle, comme si elle attendait une réponse. Georgette qui lui tend un verre d’eau, elle le récupère en la remerciant avant d’en boire une gorgée. « Si j’ai besoin d’un avocat tu voudras bien m’aider …? » Mais est-ce qu’elle pourra se le permettre surtout ?

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Shane est assez solitaire dans l’âme. Bien qu’il soit sociable, et qu’il arriverait à taper la discute avec un chien ou même une souris, il préfère de loin rester chez lui plutôt que de se mêler aux inconnus. A vrai dire, c’est principalement du au fait qu’il n’arrive pas à faire confiance aux autres. Il a une base solide sur lequel il s'épaule, et les autres ... Ils préfèrent rester à un mètre d’eux, au cas où. Aloïs fait partie des exceptions. Elle appartient aux deux groupes et c’est toujours un casse-tête géant que de devoir prendre des décisions à son sujet. « Non, je suis passée par l’appartement voir s’il y avait encore des choses à sauver… » Bien. Et apparemment, il ne devait vraiment pas rester grand chose. Elle n’a pas de grands sacs d’habits avec elle et Loïs ne semble pas mentionner de meuble. « C’était quand ? J’en ai pas entendu parlé. » Mais en meme temps, Shane, il ne lit pas le journal et regarde encore moins celui télévisé. Les journalistes ne savent que distiller des mauvaises nouvelles ou des rumeurs a foutre à la poubelle. Ça l’agace. Tout comme ce prénom débile donnait à ce pauvre chien. « Non. Il s’appelle Blueberry de base. Oui comme le fruit, mais je réduis à Blue la plupart du temps. Et ne joue pas sur les mots.  » Jouer sur les mots, lui ? Pour qui elle le prend ... un humoriste ? Il est loin d’avoir ce talent. « J’suis pas fan. » Mais c’est son avis. De toute façon, il a souvent du mal avec les animaux : c’est loin d’être la compagnie qu’il préfère. Enfin ... Aloïs pourra sûrement remercier Georgette car Le Brun accepte qu’elle loge ici. « Tes affaires ? Tu me fais peur, mais promis. Tu ne sauras pas que je suis là. » I’m lève les yeux au ciel. Il est loin de tremper dans un business comme son père. L’honnêteté, c’est important, pour elle comme pour lui avec leur passé commun. « Les affaires de mes clients. Tu sais pour le boulot ? » Bon, il pouvait aussi faire allusion à ces affaires plus personnels comme ne pas se montrer quand il invite une femme ici, pour la nuit. Mais ça, Loïs va le découvrir par elle-même. Elle connaît le spécimen. «Promis, il dort avec moi et il ne bouge pas trop généralement, s’il fait des dégâts, je réparerais… » Bien-sûr. « C’est pas les dégâts qui m’embêtent. Plus le fait qu’il va mettre ses poils partout. » C’est qu’on pourrait presque faire des opérations dans sa maison tant elle est nickel du sol au plafond. Georgette est la véritable fée du ménage. D’ailleurs, s’il a envie de dévorer le canapé, grand bien lui fasse ! Shane avait pour idée de le changer d’ici Avril. Ce qui le mène à penser : combien de temps va-t’elle rester ici ? « Je ne sais pas… Je ne sais pas combien de temps ça va prendre. » Mince. Il n’a pas poser la question de la manière qu’il le souhaitait. Il se rend vite compte que tout ça retourne le cerveau et l’estomac de sa ... sœur ? Ce terme est toujours étrange à ses yeux. « Je te jette pas à la rue, Loïs. Je voudrais juste savoir combien de temps la cohabitation va durer, plus ou moins. » C’est peut-être mieux formuler ainsi ? Et puis, a-t’elle commencer les démarches administratives ennuyeuses ? « Il faut que je… » Oui ? Il attend, patiemment. « Pourquoi est-ce qu’il a fallu que ça m’arrive à moi ? » Il souffle. Comment répondre à cette question ? Shane s’assoit juste à côté d’elle. Il a bien envie de poser une main réconfortante sur son dos mais ... Non. Il ne sait pas s’y prendre correctement et si c’est pour recevoir un deuxième câlin, se serait l’envoyer aux enfers. « Ça peut arriver à tout le monde, même à moi. Y’a jamais de raison. » Et puis, c’est peut-être un mal pour un bien ? « Dis toi que ça peut t'être bénéfique. » Meme si, là, à ce moment précis, c’est tout sauf bénéfique. « Si j’ai besoin d’un avocat tu voudras bien m’aider …? » Le Hollister laisse un petit rire, peut-être même moqueur. « Pourquoi t’aurais besoin d’un avocat ? » Shane a l’impression d’avoir quelques pièces du puzzle manquantes. « Tu sais que tu peux compter sur moi. » Il est loin d'être méchant, ce garçon. Même si, c’est vrai, il a tout fait pour que sa relation avec la Walsh soit la plus platonique possible. Il est possible aussi qu’il lui ait fait quelques crasses, plus jeunes. Mais maintenant qu’il doit se comporter comme un homme, il agit aussi comme tel. « Georgette, accompagne Loïs jusqu’à une chambre. » possible, la plus éloignée de la sienne, comme ça, il peut continuer à faire ses petites affaires dans son lit. « Prends une douche et pose-toi. Je vais m’occuper de faire les premiers papiers. Toujours la même adresses et toujours assurée à la banque ? » C’est tout ce dont il a besoin de savoir. Le reste, il arrivera à maîtriser. « Je suppose qu’un poulet masala pourrait faire disparaître ta triste mine le temps de la soirée ? » Shane est déjà sur son portable entrain de passer commande. Il prévoit large et demande à ce qu’il soit apporté pour dans une heure. « On va aussi appeler Dustin pour te faire une garde-robe. »

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« C’était quand ? J’en ai pas entendu parlé. » Lois le regarde en soupirant puis repasse une main derrière sa nuque, elle ne peut retirer la gêne présente dans son corps « Hier matin. » Quand elle était au travail, une heure plus tôt, elle prenait feu avec son appartement, une heure plus tôt, elle se transformait en torche vivante. Une heure plus tôt et elle perdait son chien. Elle ne voulait plus y passer. La fatigue n’aide pas à y voir clair, autant dire qu’elle n’a pas dormi beaucoup cette nuit. « J’suis pas fan. » Elle pourrait lui tirer la langue si elle n’était pas fatiguée. Elle le fusille du regard en serrant les dents, elle ne voulait pas se fâcher avec lui. Mais on n’a pas le droit de critiquer son chien ni même son nom. « Les affaires de mes clients. Tu sais pour le boulot ? » Oh lord, elle a réellement l’idée mal placée, elle se frappe le front avec la paume de la main en riant un peu, elle rit si fort qu’elle a l’impression d’être une folle mais c’est la fatigue qui parle pour elle. « Pardon j’avais mal compris… » Enfin elle avait bien compris, mais elle ne pensait pas à cela. « C’est pas les dégâts qui m’embêtent. Plus le fait qu’il va mettre ses poils partout. » elle hausse une nouvelle fois les épaules « Il ne perd pas trop ses poils. Mais je ferais attention. » Enfin, elle essaiera parce qu’il est vrai qu’elle n’a pas l’oeil de lynx et quand elle entend sa question, elle a mal au coeur, elle se sentait mal, il avait déjà envie qu’elle parte… Alors comme quoi qu’elle gêne réellement tout le monde. Alors elle essaye de lui répondre et elle sent bien qu’elle est gênante… enfin elle est sûrement beaucoup plus gênée pour le coup. « Je te jette pas à la rue, Loïs. Je voudrais juste savoir combien de temps la cohabitation va durer, plus ou moins. » Elle grimace un peu en passant une main dans ses cheveux, la lèvre qui tremble. Et si elle se met à pleurer, elle sent qu’elle ne pourrait pas s’arrêter. « Je ne sais pas, j’ai lu six mois mais j’essaierais de partir avant… » Parce qu’il doit bien avoir une vie, et si jamais il arrive avec une fille peut-être qu’elle s’imaginerait des choses et elle ne veut pas être un frein pour lui. Mais les idées la trahissent, encore. Son cerveau tourne à 1000 à l’heure, une pensée, puis une autre. Elle n’arrive plus à s’entendre penser. « Ça peut arriver à tout le monde, même à moi. Y’a jamais de raison. Dis toi que ça peut t'être bénéfique. » Non, elle a investit de l’argent dans cet appartement, elle a payé cet appartement pour n’avoir aucun loyer à payer… « Pourquoi t’aurais besoin d’un avocat ? Tu sais que tu peux compter sur moi. » Peut-être parce que les gens sont véreux et qu’après avoir eu vent des magouilles de son père, elle ne croit en personne ? « Parce que je n’ai confiance en personne… » Pas même en elle-même. Quand on se fait trahir par un parent, par deux parents, la confiance en prend un coup et maintenant, elle ne sait pas comment réfléchir. Confiance, trahison, il y a un si petit pas. « Georgette, accompagne Loïs jusqu’à une chambre. Prends une douche et pose-toi. Je vais m’occuper de faire les premiers papiers. Toujours la même adresses et toujours assurée à la banque ? » Lois regarde Georgette qui s’approche et elle lève le regard vers la gouvernante, elle regarde ensuite Shane et lui offre un petit sourire. « Je suppose qu’un poulet masala pourrait faire disparaître ta triste mine le temps de la soirée ? On va aussi appeler Dustin pour te faire une garde-robe. » Et la tristesse s’en va ne serait-ce qu’un peu, elle sourit, faible sourire qui se colle sur ses lèvres abîmées d’avoir tant été mordue depuis vingt-quatre heures. Puis elle se lève pour suivre Georgette. « Oui, un poulet masala ça me ferait le plus grand bien, je ne me doutais pas que tu t’en souviendrais. Et même adresse, même banque, tout ça. » Et son coeur se réchauffe un peu. Elle suit alors Georgette, Blue sur ses talons et elle entre dans la dernière chambre, le lit est immense, elle se sent un peu mieux. Georgette lui indique où se trouve les serviettes et compagnie avant de la laisser. Elle prend son temps sous la douche, laisse couler l’eau sur son corps et elle se laisse aller à pleurer. Quand elle en a assez, elle sort, entoure son corps d’une serviette et ouvre la porte pour trouver une chemise de Shane accroché sur la poignée. Elle rit un peu et l’enfile, ça lui fait une robe, parfait. Elle retourne alors dans le salon et attrape un verre de vin qu’elle sert avant d’en servir un au Hollister, elle se rapproche de lui, silencieusement en lui tendant un verre « Je me suis dit que ça te ferait du bien… Et Georgette avait accroché une de tes chemises à la poignée de la salle de bain, j’espère que ça ne te dérange pas… Je ne vais pas tarder à aller me coucher de toutes façons… »

everything I loved became everything I lost.« Hier matin. »  Shane calcule rapidement ... cela fera presque 48h. Il peut tout à fait comprendre ce chamboulement. Néanmoins, grâce à Georgette, Aloïs a désormais un toit sûr sous sa tête. Et, au fond de lui, Le Brun espère secrètement que sa villa ne va pas partir en fumée. Bien que, il doit l’avouer, il pourrait en acheter une autre en un claquement de doigt. « Pardon j’avais mal compris… » Et pas qu’un peu ! C’est normalement lui qui a l’esprit dérangé et qui part très vite sur des sujets sensibles tels que le sexe et ... le sexe. « Tu as l’esprit très mal placé. » Certes, il n’est pas censé être le mieux placé pour dire cela, mais il est presque amusée de savoir que Loïs pense qu’il est un bad guy. « Qu’est ce qui te fait penser que je trempe dans des affaires louches ? » Simple petite question. Ça le tracasse. Tout comme les poils et autres parasites que le chien, Blueberry, peut apporter. « Il ne perd pas trop ses poils. Mais je ferais attention. » Mouais. Il fait une petite moue, presque découragée d’avance mais finit par l’abandonner. De toute façon, il n’a plus vraiment le choix. La décision a été prise. « Je ne sais pas, j’ai lu six mois mais j’essaierais de partir avant… » Il hausse les épaules. « Peu importe. Tu n’auras pas reçu l’assurance d’ici six mois. » Il connaît bien ses moustiques. Ils tournent autour du pot et attendent le dernier moment pour piquer. Ici, c’est pour donner l’argent. « Je peux te passer de l’argent. Si tu as besoin. » Il sait qu’elle va refuser. Mais sait-on jamais. « Parce que je n’ai confiance en personne… » Même en elle-même, de ce qu’elle voit. « Pourtant, il me semble qu’il y a des personnes autour de toi qui mériteraient que tu reconsidères ce que tu viens de dire. » La confiance, c’est compliqué. D’autant plus quand on a été trahit par un de ses proches. Shane l’a aussi été, de ses parents, mais ils n’ont jamais véritablement trahie sa confiance. En tout cas, pas à cent pour cent. « Oui, un poulet masala ça me ferait le plus grand bien, je ne me doutais pas que tu t’en souviendrais. Et même adresse, même banque, tout ça. » Que veux-t’elle, il a une bonne mémoire. « Tu serais surpris de ce que je me souviens. » Beaucoup trop de chose, désormais fort enfouie. Et heureusement ! Georgette serait même très bien placée pour en parler. Niveau peine de cour, le Hollister a assez donner. « Je gère ! » Alors que les deux femmes de la maison s’éloigne, Shane s’empare de son téléphone portable et commence ses coups de fil. Jamais il n’a du oser sa voix. Et il est presque heureux de raccrocher, presque quarante minutes plus tard avec le début des négociations lancés. « Je me suis dit que ça te ferait du bien… Et Georgette avait accroché une de tes chemises à la poignée de la salle de bain, j’espère que ça ne te dérange pas… Je ne vais pas tarder à aller me coucher de toutes façons… » Le Brun récupère son verre de vin et reste bloqué quelques secondes. Sa chemise ? Sur Loïs ? C’est presque beaucoup trop pour lui. « Heu ... ouais ? » Attend. Qu’est-ce qu’il fout à dévisager sa « sœur » de la sorte ? « Enfin, je veux dire : merci. » il s’éclaircit la gorge, s’assoit confortablement. « L’expert va passer dans deux jours. C’est un ami. » Un moyen comme un autre de la rassurée. « Tu veux que je vienne avec toi ? » Si tel est le cas, il enverra un sms à Arya pour la prévenir immédiatement. « Tu me mets mal à l’aise. » Pas seulement parce qu’elle porte une de ses chemises et qu’elle semble à moitié dévêtue à côté de lui. Mais aussi parce qu’il a l’impression de ne pas savoir quoi dire quand il est avec Loïs.

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« Tu as l’esprit très mal placé. » Elle roule des yeux en le regardant, et se met à rire doucement « J’ai eu un bon professeur. » Oh que oui, ce n’est pas elle qui avait l’entrejambe qui démangeait quand ils étaient plus jeunes. Elle a beau avoir trois ans de moins que lui elle comprenait aisément. Ou pas, parfois, elle préférait ne pas comprendre.« Qu’est ce qui te fait penser que je trempe dans des affaires louches ? » Elle secoue la tête frénétiquement de gauche à droite et de droite à gauche en riant « Rien. Je ne pensais pas à ça comme ça. » Enfin si, peut-être que c’est un avocat véreux, on en sait rien. Après tout, elle aurait donné le bon dieu sans confessions à son père avant d’apprendre qu’il était mouillé dans des affaires louches qui l’ont obligés à quitter le pays. « Peu importe. Tu n’auras pas reçu l’assurance d’ici six mois. Je peux te passer de l’argent. Si tu as besoin. » Alois tend ses mains devant elle comme une simple protection, elle se mord même si violemment l’intérieur de la joue qu’elle sursaute.  « Non, je ne veux pas de ton argent Shane, je ne veux pas te devoir de l’argent. » Elle ne veut rien devoir à personne. Elle n’a pas envie qu’on l’aide Loïs. Et pourtant, elle en aurait besoin, pourtant, elle devrait quémander de l’aide, comme un assoiffé qui réclamerait de l’eau. « Pourtant, il me semble qu’il y a des personnes autour de toi qui mériteraient que tu reconsidères ce que tu viens de dire. » Elle le regarde, jauge un peu sa réaction puis elle passe une main dans ses cheveux « T’es peut-être l’une des seules personnes en qui j’ai confiance. » Et elle lui offre un sourire timide avant qu’il ne demande à Georgette de s’occuper d’elle. « Tu serais surpris de ce que je me souviens. Je gère ! » elle fronce les yeux à sa première phrase, elle ne sait pas de quoi elle parle, mais Georgette l’emmène loin, trop loin et elle se note mentalement de lui demander de quoi il parlait, plus tard. ELle voudrait savoir de ce qu’il se souvient. Elle n’a plus vraiment de souvenir de leurs moments tout les deux parce qu’au fond, ils ne faisaient que se croiser. Elle, la gamine perdue qui est venue comme ça, squatter chez les Hollister parce qu’elle n’avait plus rien. Quand elle retrouve le salon, elle aimerait tirer sur cette chemise qu’elle trouve trop courte, mais qui pourtant est d’une taille tout à fait raisonnable. « Heu ... ouais ? Enfin, je veux dire : merci. » Elle baisse un peu la tête en prenant une gorgée de vin et elle lui offre un sourire en coin en soufflant « De rien. » Parce qu’après tout, c’est comme ça, la politesse et les formalités. Toujours être polie. C’est ce qu’on lui avait apprit, posé les deux mains à plat sur la table, remercier, saluer. « L’expert va passer dans deux jours. C’est un ami. Tu veux que je vienne avec toi ? » Elle hoche la tête positivement en déglutissant, la boule dans la gorge qui grossit, grossit. « Oui, je veux bien… » Après tout, elle sait qu’elle aura besoin de soutien, elle sait qu’elle n’arrivera à rien, elle sait qu’elle ne comprendra rien et qu’on pourra l’arnaquer, elle qui a peur de sa propre ombre maintenant mais qui fait semblant de rien. « Tu me mets mal à l’aise. » Hein ? Elle le regarde et se pince la lèvre avant de reprendre une gorgée de vin. « Je suis désolée… » De le mettre mal à l’aise, d’être ici. Elle embrasse doucement sa joue en se levant, une main posée sur son épaule « Je vais aller me coucher… Enfin, je vais aller dans mon lit, attendre que le sommeil m’assomme. Pour le poulet masala, met le sur le pas de ma porte, promis je ferais attention. » Un baiser sur la joue, elle se pince la lèvre et appelle Blue qui vient sur ses talons pour aller dans sa chambre, elle s’installe et se couche rapidement sous ses draps en posant le verre de vin sur la table de nuit et finissant par zapper toutes les chaînes de la télévision avant de finir par sombrer dans un sommeil trop peu profond pour être réparateur.