(kaia, lewis) + learn to communicate

Était-il suffisant de dire, que tu avais fait une grosse connerie ? Tu avais été influencé par tes collègues à l’université, prétextant qu’être seul et vivre seul était néfaste pour la santé. Tu n’étais pas ce genre de solitaire, à compter cinq cent chats chez-soi. Alors le choix d’avoir un chien, avait était presque une évidence. Enfin, une évidence quand on le souhaite réellement. Mais tu n’avais qu’une parole, et lorsque tu avais pris la réservation d’un chiot absolument craquant, tu savais à contrario, que tu t’engageais dans une relation longue avec celui-ci. Et que ton canapé en prendrait très certainement un coup. Puis tes chaussures. Les pieds de ta table. Peut-être même quelques coussins. Bref, il était désormais de ton ressors, que de bien élever l’enfant du diable. Enfant poilu, qui n’avait même pas encore de prénom. Tu avais bien pensé a des prénoms comme Captain, Rex, Luthor. Puis rien ne semblait lui correspondre. C’est seulement en le voyant, qu’un prénom s’était greffé à lui comme une évidence. Il s’appellerait Moonlight. Réduit à Moon. Puis plus tard, Moumoune. Tu savais au fond, qu’il serait ta lumière dans la nuit, comme la lune. Fichu chien qui n’obéit pas ! Voilà, il venait encore de te sortir de tes pensées. Tu avais l’animal depuis un peu plus de 24h, et tout ton quotidien venait de changer, et tu n’étais pas prêt pour ça. Seulement, c’était obligatoire. Alors il était 7h30, et tu étais déjà au parc pour que Moon se vide. Mais il ne voulait pas, il savait qu’en faisant rapidement, vous rentrerez, pour que tu puisses de nouveau te rendormir. Déjà malin, saleté. Il se met soudainement à tournoyer autour de toi, t’emmêlant les jambes, cherchant à courir dans tous les sens pour courir après un autre chien, qui lui n’est pas attaché. Tu n’es pas encore confiant, tu aimerais lui donner la liberté, mais sans t’en rendre compte, tu t’es déjà attaché à l’animal. A Moon. « Aaaah, tu vas me rendre fou ! S’il te plaît, Moon, Moon ! Stop, stop ! Aaaaaah » tu tentes du mieux que tu peux de te démêler de l’emprise de la laisse, mais tu n’y arrives plus. Tu lâches prise, et laisse tomber la laisse au sol. Finalement impuissant, tu vois la laisse qui t’a coûté les yeux de la tête se faire traîner par un nain pile électrique. Tu supplies tous les dieux, de rendre ce chiot rapidement adulte, et qu’il cesse de courir dans tous les sens. Tu t’accroupis, attendant simplement le moment opportun, pour attraper la laisse et l’animal qui va avec. Mais avec ta chance légendaire, tu vas rester ici encore longtemps. Puis quand est-ce que le garçon avec son teckel va cesser de rire et reprendre son chien ! Aaaaah, ça y est. Tu pètes un câble !

outfit + Tu dors, profondément. Toi qui pensais encore pouvoir profiter, dois malgré toi ouvrir tes paupières. Tu l’entends. Il jappe. Il réclame. Tu soupires. En te redressant tu aperçois les chiffres lumineux. Tu geins. « Tank nan mais sérieusement ? » Il débarque. Langue sortie et queue remuante. Tu secoues la tête, mais tu cèdes. Impossible de résister à sa gueule d’amour. « Ok t’as gagné. Laisse moi juste le temps de mettre quelque chose. » Il aboie. Te donne son accord. Tu sors de ce lit. Te dirige vers ton armoire. Remplie. Beaucoup trop. À nouveau, tu soupires. Te saisies des premières choses qui te passent sous la main. Tu t’habilles. Puis quittes ta chambre pour le salon. Assis devant la porte, il t’attend. Tu esquisses un sourire. Tu l’adores sauf à cette heure-ci. Tu t’approches. Le harnache. Vous sortez pour le parc situé en bas de chez toi. Vous frôlez le sol de l’espace vert. Moment opportun pour lui rendre sa liberté. Tu lui fais confiance. Vous déambulez. Lui fait ce qu’il a à faire. Toi tu marches à sa suite. Quand une scène retient ton attention. Celle de Tank aussi. Il y a cet homme, dépassé par les événements. Il y a ce chien aussi. Enfin ce chiot, profitant clairement du surmenage de son maître. La situation est cocasse. Elle te fait sourire. Tank lui décide de prendre les choses en main. Tu le regardes s’approcher. Sourcil haussé. Tu te demandes. T'interroge sur ce qu’il va faire. Le chien, se saisit de la laisse du plus jeune. Puis se rapproche, de toi, te tendant la laisse. Tu rigoles. Tu récupères l’objet de sa gueule et le félicites. Toi, tu prends la petite boule de poils dans tes bras. La caresse. « On va aller te rendre à ton maître toi. » Tu t’approches. Passe devant l’homme hilare. Tu le toises. Lui, tout comme son chien. Tank aboie sur ce dernier. Quelques pas, et te voilà face au propriétaire. « Je pense que ceci vous appartient. » Tu tends l’animal à l’homme. « Adoption récente ? » Aucun jugement. Tu t’intéresses. Il semble en peine, sa réponse te semble donc évidente. Pourtant tu comprends. Ces animaux peuvent parfois n’en faire qu’à leur tête. Le chiot jappe. Se débat. « Pour le moment il est dans la découverte. Laissez le faire. Instaurez les limites petit à petit. » Tu caresses le chiot, qui joueur s'agrippe à tes mains. « Et si jamais il vous donne trop de fil à retordre n'hésitez à faire appel à des professionnels. » Tes conseils prodigués, tu rappelles Tank en sifflant. Tu souhaites une bonne journée à l'homme et surtout un bon courage.

Et comme si tout le monde était contre toi, la seule solution possible pour rattraper le chiot… c’est que ce soit le chien d’une autre personne, qui le fasse. Bravo la parentalité exemplaire. Tu soupires, agacé de la situation. Tu réfléchis soudainement à comment faire passer une donation d’un chiot, pour quelque chose d’obligatoire, parce-que… c’est à contre cœur ! Mais non. Plus possible, tu as promis à l’enfant du diable que tu resterais à ses côtés. Ou le contraire. En attendant, il est mieux autre part, qu’avec toi. C’est appréciable. Tu te relèves, écoutant plus ou moins toutes les sages paroles de la demoiselle. En vérité, elle va trop vite pour toi, il est que 7h30 non ? Mais au moment où elle se décide à partir, tu t’exprimes. « Rien que ça ? » tu attends finalement quelques secondes pour continuer. « Merci pour les… semblants de conseils. » genre ça arrive ce genre de situation ? Genre, une blondinette et son chien rattrapent un chiot ambulant, pour sauver un pauvre garçon qui découvre la parentalité difficile ? Non, tu ne vas pas lui offrir un café pour la remercier. Non, tu n’as pas besoin d’elle pour t’expliquer comment éduquer ton foutu chiot. En attendant, la morue que tu tiens entre tes bras s’agite, et se met à japper comme si tes bras étaient devenus une prison. Tu tentes de le remettre à terre tranquillement, mais il fait un saut périlleux, digne d’un cirque italien, avant de repartir en trombe vers le chien qui accompagnait la jeune fille. Pourquoi ? T’infligeait-il tout ça ? Le destin ? Non. Tu n’y crois pas. C’est simplement le karma qui te met en position difficile, tu dois aller profiter de la sagesse de cette fille bien trop jeune pour ta croûte rôtie, et tu vas faire preuve pour une fois d’une grande patience, beaucoup d’énergie et… « Il m’aime pas. » Comment ça ? Pourquoi tu sors ça de ta bouche, il y avait cinq cent choses à dire, et c’est ça que tu trouves à DIRE !? « Vous apparaissez, vous disparaissez. Dites-moi simplement comment vous avez eu votre chien, bien trop obéissant pour être vrai, j’ai du mal à y croire. » tu hausses les épaules, faisant face à la blondinette, à une distance bien trop grande. « Genre, me surpasser. Ce. N’est. Pas. Réel ! » conclus-tu un léger sourire aux lèvres, gêné et prêt à discuter chien. Oui, tu es prêt, et tu ne l’as jamais autant été. Parce-que ce foutu karma ne te laissera pas tranquille. Moon finit par se coller au chien de la demoiselle, et chercher les emmerdes. Peut-être que celui-ci bouffera Moon, et tu n’auras plus à trouver d’idées farfelus ? Roooh, non, pauvre Moon. Bouffe-le Tank. Ou apprends-lui à m’écouter. Allez, s’il te plaît.

outfit + Tu penses avoir mal entendu, alors tu fais volte-face. « Mes semblants de conseils ? » répètes-tu dans sa direction. Tu pouffes. Tu l’aides et voilà comment il te remercie. Si désolant. Au final, tu te dis qu’il n’en vaut pas la peine. Ta bonne action, tu l’as faite. Maintenant tu rentres te coucher. Enfin ça c’était sans compter sur son intervention. Celle de sa fichue boule de poils. Tu hausses un sourcil, et soupire. Ta bonté, elle te perdra. Celle de Tank aussi. Les deux s’amusent. Toi beaucoup moins. Tu veux retrouver ton lit, sauf qu’en plus du chien, le maître s’y met aussi. Tu prends sur toi. Tu te retournes, pensant à une blague. Rapidement tu comprends qu’il n’en est rien. Le bougre est vraiment désespéré. Sans qu’il te laisse le temps de répondre, il poursuit. Tu te rapproches. Laissant vos deux loustiques ensemble. « Vous l’avez depuis combien de temps ? » Sincèrement tu te demandes. Oui tu te demandes pourquoi. Pourquoi un type aussi peu doué avec les animaux, a-t-il pris la décision d’en avoir un. « Petit un, votre chiot vous aime, il sort d’une cage, normal qu’il ait envie de découvrir le monde, les sites d’affection arriveront quand il comprendra que vous êtes la personne qui lui donne à manger, qui le sort, qui lui impose des règles, qui lui montre de l’amour aussi. » Tu passes ton regard sur vos animaux. Ils jouent. Sa crevette cherche ton bébé. Tu le laisses savourer, reposant tes pupilles bleues sur l’homme te faisant face.   « Petit deux, j’ai appliqué mes… Comment vous disiez… Ah oui, mes semblants de conseils, en allant simplement voir un éducateur. » Tu le tacles gentiment. Tes conseils lui ont sans nul doute paru pourri, ils t’ont pourtant été d’une grande aide quand tu t’es retrouvé dans des situations difficiles avec Tank. Un chien qui aujourd’hui te comble. Aussi bien de joie, que d’amour. Qui comble aussi ce foutu trou toujours bien trop présent. Tes yeux se voilent lorsqu’ils se posent sur Tank. « Vous habitez le quartier ? » prononces-tu pour changer de sujet. Tu n’es pas là depuis longtemps, mais en cinq mois, il y a des têtes que tu reconnais. La sienne, pas du tout.

La technique était bonne, l’attention de la jeune femme était désormais présente. Critiquez quelqu’un, et il se retournera pour trouver mille raisons de vous montrer le contraire. Montrez au contraire à cette personne, que vous souhaitez de l’aide, et on vous ignorera. Elle a un petit quelque chose qui fait que, tu as besoin de l’observer plus longuement. Et parler de chien, tu as bien compris que c’était un domaine qui pouvait la faire revenir à toi. Elle ressemblait follement à Vanylle. Si au départ, tu avais vu une demoiselle étrange, désormais, la ressemblance était frappante. Mais tu n’allais pas trop t’y attarder, et encore moins le lui dire. Tu poses tes yeux sur Moon, qui se fait gentillement recadrer par le chien de l’inconnue. Tu accompagnes chacune de ses phrases par des expressions, pour ne pas avoir à y répondre. Tu es de toute manière, un garçon plutôt muet. Un point apparemment non négligeable quand on aime les femmes. Vanylle parlait beaucoup. Trop. Et elle t’aimait parce-que tu l’écoutais, sans chercher à surenchérir. Elle semble être fière de t’avoir remis à ta place, et son sourire est très agréable. C’est fou comment rendre joyeuse une fille, n’est pas compliqué. Donnez lui l’impression qu’elle est au-dessus, ça marche à tous les coups. En attendant, c’est agréable, bien plus que cette température qui pourrait te geler tes poils de culs. Roh, pas bien. Elle vient de s’intéresser à toi, et pas à Moon. Fabuleux, mais que répondre ? Tu n’aimes pas discuter, tu ne peux pas, tu ne dois pas… « Euhm. Oui, je suis du quartier. » tu regardes autour de toi, il n’y a pas grand monde, et le chiot semble inépuisable. Il va falloir discuter. « Je ne sors pas dans le quartier, mais depuis que j’ai Moon… Je suis bien obligé. » tu as quand même ton footing récurent, tous les dimanches matin. Puis, tu passes de temps à autre dans le parc pour lire l’un de tes livres du moment. Tu ne regardes pas vraiment les visages, forcément, tu n’es pas prêt à reconnaître qui que ce soit. « Et vous ? A en deviner l’origine de… la trace d’oreiller, récente, sur votre joue… » tu souffles un petit rire discret. « Bref. Je suis Lewis, et le chiot c’est Moonlight. » allez, enlève cette foutue barrière. « Pardonnez mon impolitesse, je suivrais vos conseils. » ne serait-ce que pour éviter de nouveau cette situation, n’est-ce pas ?

outfit + Il te dit être du quartier, tu plisses les yeux, clairement dubitative. Il continue, se justifiant. Tu ne relèves pas, décidant simplement de le croire. Après tout, quelle pourrait être la raison d’un tel mensonge. Tout comme de sa présence si matinale dans un parc si éloigné de chez lui. Il mentionne ta joue, plus précisément la marque sur cette dernière. Tu la frottes, clairement gênée, mais amusée.   « Mon corps, ce traître ! » Tu ne dis rien de plus. Pourtant tu sais, ou du moins te doutes. Te doutes qu’il t’ait observé un minimum pour voir ce genre de détails. Aurait-il un faible pour les femmes bien plus jeunes que lui ? Ne pouvant miser sur ton physique, tu ne vois alors que ton âge, comme facteur de séduction. « Kaia, et le chien bien trop obéissant c’est Tank. » Tu souris, à nouveau. Il te dit vouloir suivre tes conseils. Tu lui tends ton petit doigt. « C’est une promesse ? » Tes billes bleues se plantent sur lui, attendant un geste de sa part. Il doit être vraiment trop tôt. Te voilà à faire des promesses avec un parfait inconnu. Un possible psychopathe, qui en voudrait à ta vie.  Pourtant tu la  ressens, cette douceur. Il y a aussi ce petit tu-ne-sais-quoi de touchant. Alors oui, il t’est difficile de penser qu’un homme avec ces caractéristiques puisse être mauvais. « Originaire de la ville ? » Il t’a semblé reconnaitre un accent, mais tu ne saurais mettre un nom dessus. Un accent qui tu l’admets le rend charmant. Adjectif inimaginable il y a encore quelques minutes. Ces minutes durant lesquelles tes paroles n’étaient pour lui qu’insulte. Puis tu le quittes, pour t’installer sur ce banc à quelques mètres de vous. Tu lui fais signe de te rejoindre. Il est tôt, beaucoup trop tôt pour rester ainsi debout. « Je savais que j’aurais dû apporter le café. » Tu lui jettes un regard espiègle avant de reprendre. « Oh et avant que tu demandes : j’ai vingt-deux ans, étudiante en psychologie criminelle et l’accent c’est parce que je viens de Londres. » Tu omets le fait d’être veuve. Tu penses que l’information ne lui sera pas utile. En parler, c’est t’assurer de devoir exposer tous les détails. Tu n’en as pas envie. L’ambiance est légère, alors pourquoi la plomber ?

Tu avais oublié a quel point ça pouvait être agréable de s’ouvrir un peu aux autres. Tu sais surtout que la jeunette a un caractère jovial, de ce que tu en ressens. Elle vient même à rire de son propre corps, il faut dire que la marque était bien visible, une fois proche. L’inconnue fini par dévoiler son identité, surement poussé par la tienne, indiquant un point de confiance non-négligeable. Elle se prénomme donc Kaia. Un prénom qui t’est inédit, et le prénom du chien est d’autant plus à rire, tu n’aurais jamais imaginé quelqu’un assigné le nom d’un objet de guerre, à un animal. Après, tu as bien collé le nom « lune » à ton chien. Tu hoches la tête cordialement, pour sceller les présentations. La discussion devient doucement mais sûrement fluide, et lorsque tu fais un minuscule pas en avant, la demoiselle saute deux casse et écrase ta zone de confort. Mais tu t’y accommodes, son ton enjoué est une véritable source de bienfaisance et est bénéfique pour ton bien-être intérieur. Son sourire se dessine petit à petit, tu serais presque surpris de rire comme un con, lorsqu’elle vient te proposer son petit doigt pour une promesse tenue dans un parc, à moitié fatigués. Mais tu joue le jeu, et avance ta main pour lui céder une petite part de toi, part qui jusqu’ici n’aura jamais était partagé de la sorte. Depuis ta femme, en fait. « C’en est une ! » annonces-tu, même si tu doutes que vous puissiez un jour vous retrouver dans ce même parc. Mais rien n’est impossible, et c’est bien ce matin qui te le prouve. Elle semble être ouverte, et bien plus bavarde qu’au début. Réveillée la demoiselle ? « Non, du tout. Je viens de Montréal. » avoues-tu lorsqu’elle te questionne, avant de souffler quelques mots qui te sont presque difficiles. « Je suis ici depuis cinq ans. Pour le travail. » mensonge. Est-ce bien utile de rappeler les faits, et susciter une inquiétude qui n’a lieu d’être : tu n’as pas tué ta femme, même si la plupart le pensent toujours. Tu l’aimais bien trop pour lui faire du mal volontairement. Tu as déjà été un mauvais mari, pour en plus lui ôter sa vie si précieuse. Tu n’es pas bavard, et elle semble le remarquer, d’où son bla-bla pour couvrir les blancs que tu donnes généreusement depuis le début. Elle a au moins ce petit truc, qui fait qu’elle t’enlève de tes pensées, pour revenir sur terre. « Ahah, comme si tout ça était prévu. » tu souris alors sincèrement. « S’il n’y a que ça qui vous manque, nous pouvons toujours aller au café du coin. » as-tu besoin d’une excuse, comme… Celle du remerciement pour les conseils ? Non. Tu es simplement correcte, tu n’as pas besoin de te justifier, de vouloir l’inviter. Ce qui est rare, rappelons-le. « Oh. Je m’attendais à connaître votre rhésus également, je suis… déçu. » lances-tu pour rire, tu te détends doucement, tandis que Moon commence à donner des signes d’épuisements. Tous les dieux t’avaient donc entendu. « Vous êtes donc une petite jeunette, qui fait de très belles études. C’est intéressant ce que vous apprenez ? » tu t’es alors rapproché de la demoiselle pour t’asseoir sur le dit banc, légèrement frais, mais rien d’insoutenable. « Londres… Je connais un peu, mais je n’aurais pas imaginé que vous puissiez venir de là-bas. » même si son sublime accent laisse tout de même deviner son origine. Tu finis par observer Moon qui vient se coucher à tes pieds, pour prendre des forces. Tu ressens une certaine chaleur dans ton cœur, il vient tout juste de détruire un mur immense que tu avais bâtit entre toi et lui. « Je suis professeur, pour des élèves indisciplinés et dont la philosophie ne les intéresses pas. » clôture-tu pour l’instant. Tu reviens à son joli regard après quelques instants à visionner l’horizon. « Combien me donneriez-vous, en âge ? Ce serait donné, que de vous offrir directement celui-ci, non ? »

outfit + Qui aurait pu le prédire ? Toi assise sur ce banc avec cet homme. Cet inconnu, ou peut-être peux-tu le considérer à présent comme une connaissance. Après tout tu connais maintenant son prénom, Lewis, celui de son chien, Moonlight et son origine, Montréalaise. Tu savais que tu connaissais cet accent. Cela veut-il dire qu’il parle français ? Tes yeux s’illuminent, toi qui adores cette langue, il devient clairement un moyen d’apprendre. Ce Lewis marque des points. Finalement ce réveil matinal n’était peut-être pas une si mauvaise idée. Il risque d’ailleurs d’en gagner un peu plus. « Si vous tenez vraiment à me remercier pour mes précieux conseils… » Tu lui désignes le starbuck qui vous fait presque face. « Caramel Macchiato, lait d’amande, pas de lait de  vache, je suis vegan. » Et voilà qu’il apprend un autre détail sur ta personne. À ce rythme-là vous allez devenir meilleurs amis avant midi. Tu veux le faire craquer, alors tu poses sur lui des yeux suppliants, t’inspirant clairement du chat potté. Pourtant, il ne semble pas vouloir céder et ne voulant pas passer pour une gamine capricieuse tu n’insistes pas plus. « Rien de bien d'intéressant de côté-là, je suis A - » lui réponds-tu en rigolant. Quand sa petite lune décide de se joindre à vous, vraisemblablement épuisée. Tu souris, récupérant l’animal pour le poser sur les jambes de son maître. Instant comme figé dans le temps. Tu étires ce sourire déjà présent au coin de tes lèvres. « Tellement ! » prononces-tu avant de reprendre.   « Pour tout vous dire je souhaite être profileuse. Je trouve cela tellement fort de rentrer dans la tête du criminel. Savoir que s’il laisse telle chose ou telle chose sur la scène de crime, cela peut-être expliqué par un fait de son passé par exemple… » Sincèrement tu crois n’avoir rien trouvé de plus exaltant que ça, le sexe mis à part. Tu pourrais en parler des heures durantes, mais tu sais que ta passion n’est pas celle des autres, alors pour ne pas ennuyer ton monde, tu coupes vite court.   « Ah oui ? Alors je vous écoute de quel coin aurais-je pu venir ? »  Tu es curieuse de sa réponse. Va-t-il deviner tes origines autres que Londonienne ? Tu ne sais pas trop pourquoi mais tu en doutes sincèrement. Beaucoup s’y sont risqués et beaucoup s’y sont trompés. Te voyant bien plus suédoise que danoise. « Donc si je comprends bien, la raison de votre venue, semble aujourd’hui vous dépiter, mais pourquoi Toronto ? Pourquoi ne pas tenter une ville avec une université prestigieuse ou à contrario de Toronto, les élèves auraient été bien plus passionnés par vos paroles ? » Sincèrement, tu te poses la question, mais il y a une information qui n’est pas tombée dans l’oreille d’une sourde, il est professeur à l’université. Celle-là même où tu poursuis tes études. Certes le campus est grand, mais tu étudies la psychologie avec une spécialisation liée à la criminalité. Une majeure dont les cours se déroulent dans la faculté des lettres, celle-là même où la philosophie est enseignée. Par conséquent un moyen de plus de tomber sur lui. Un moyen de plus de partager un moment comme celui que vous êtes en train de passer, vos animaux en moins. « Si je réponds bien vous allez chercher ces fameux cafés ? » Tu tournes ton visage vers le sien afin d’y chercher une certaine de concession. Ce café, malgré toi, tu le veux. En posant ton regard sur lui, tu en profites pour le détailler. Quel âge peut-il donc avoir ? Quand il sourit tu peux voir ces petites ridules au coin de ses yeux. Un détail qui certes lui donne du charme, mais qui pour sûr trahit une différence d’âge. Tu lui donnerais facilement plus de trente ans. Pourtant malgré ces petites rides, ses traits sont fins, légèrement cachés par cette barbe de trois jours, qu’il porte royalement. Il y a aussi ces cheveux bruns, presque noirs, nombreux, beaucoup trop pour qu’il est plus de la quarantaine. Faisant alors mine de réfléchir tu finis par répondre. « Je dirais entre 33 et 38 ans. » As-tu visé juste nous n’allons pas tarder à le savoir.

La voilà qu’elle tente à tout prix d’aller dans la grande chaîne de café, tu le comprends bien vite avec son choix, qui ne peut être qu’à cet endroit. Tu apprends qu’elle est vegan, c’est un choix de vie. De ton côté, tu n’as aucune religion, aucune envie de changer tes habitudes alimentaires. Tu peux cependant être facilement appelé comme « flexitarien » mais tu n’aimes pas entrer dans des cases, et ma foi, tu t’en fiches pas mal aussi de toutes ses conneries. Tu fais simplement attention à ta consommation, dans un réel intérêt, celui de préserver cette terre pour les générations futures. D’ailleurs, tu achètes tout chez des petits, il est rare pour toi de traîner dans un magasin alimentaire qui puisse être connu dans le monde entier. La vérité, c’est que tu ne réponds pas à la gamine, puisque tu te fais la réflexion sur son choix de boisson. Et au final, c’est elle qui brise le blanc que tu venais d’ajouter à votre discussion. Il était désormais un peu tard pour accepter d’aller lui prendre sa dite boisson. Pas grave. Tandis qu’elle te donne son rhésus, elle te pose Moon sur tes jambes. Tu lui lances un regard interrogatif, sans chercher à comprendre plus de son intention. L’animal se blottit finalement sur toi, et le silence repart de plus belle. Tu poses ta main doucement sur le dos du petit poilu, et le caresse doucement, si tu avais su ça en te levant, tu ne l’aurais jamais cru. L’animal te fait confiance rapidement, tu ne peux pas l’ignorer. Tout comme la demoiselle d’ailleurs ! « Profileuse ? C’est vrai, que dis comme ça… ça doit être intéressant ! Vous en êtes où dans vos études ? » c’est que la demoiselle discute à une allure impressionnante, tu n’as pas l’habitude de devoir te presser pour répondre, mais tu vas réussir, quitte à ne pas répondre de temps à autre et simplement acquiescer. « Je vous aurais plutôt vu du côté de la Floride, pas pour votre accent évidemment. Je ne voyais pas le charme Londonien comme ça. » avant de rire légèrement. « Vous avez le charme américain, c’est un peu comme un compliment, non ? » essaie-tu de te sortir de là comme tu peux, sans vexer la blondinette. Demoiselle qui finit par chercher la raison de ta venue. Ce qui te bloque instantanément. Tu te mets à repenser de nouveau à Vanylle, qui hante tes pensées depuis cinq ans, et voilà que pendant quelques instants, la blondinette te la faisait oublier. Tu passes ta main sur ton front avant de gratter légèrement le sommet de ton crâne, gêné de cette question, dont tu n’as pas l’intention de répondre sincèrement. « La vie m’a emmené ici, je n’ai pas spécialement de raison à ça. » tu souffles discrètement, comme si ça te faisait plaisir de ne pas parler de ta femme possiblement décédée. Surtout à une future profileuse, suffirait qu’elle apprenne ton passé, même si tu n’as rien à voir avec la disparition de ta femme. Il valait mieux se taire. Alors tu lances le jeu de l’âge, et c’est à ce moment-là qu’elle remet sur table le dit café. Tu ris alors, avant d’accepter l’enjeu, qui n’en est pas un au fond. Bien que celle-ci répond vaguement, elle trouve plus où moins ton âge. Tu lui souris simplement, avant de déranger le chiot pour le poser sur le banc. « Je vais chercher votre caramel macchiato, au lait d’amande. » annonces-tu pour qu’elle comprenne qu’elle avait bien juste. Tu prends le pas, laissant l’animal à la demoiselle, le starbuck étant pas loin, il était plus rassurant de laisser le trio au parc. Drôle de matinée quand même. Tu braves la foule en entrant dans la boutique, patiente une éternité, et te rends compte que tu aurais dû lui demander son numéro de téléphone. Sans te donner d’excuses, cette fois-ci. Parce-que cette jeunette te plaît bien, elle est gentille et intéressante. Il semblerait que pour une fois, tu sois apte à revoir une demoiselle, pour discuter, ce sera déjà amplement suffisant. Sa boisson et ton café entre tes mains, tu reviens au banc, où rien n’a bougé. Tu lui tends le macchiato avant de prendre ton courage à deux mains. « Voulez-vous bien me donner votre numéro de téléphone ? Et qu'on se tutoie ? » un sourire timide aux lèvres, toujours debout, face à elle.

outfit + Tu rigoles, d’un rire vrai. Tu ne souhaites pas paraitre moqueuse mais impossible de t’arrêter. Il faut dire que ce coup-là jamais on te l'avait fait. On t’a imaginé de bien des pays, mais Américaine et plus particulièrement de Floride, jamais. Des larmes pointent, tu les essuies rapidement en reprenant ton calme.   « Excusez-moi… » Tu reprends ton souffle. « Je suis Danoise. » finis-tu par répondre. Autant dire loin, très loin de la Floride, des Etat-Unis et de son charme. Tu pinces tes lèvres pour t'empêcher de rire à nouveau. Puis tu l’as voit cette réaction, enfin l’entr'aperçois. Celle d’un homme essayant de cacher quelque chose. Tu ne dis rien, vous n’êtes pas assez proche pour creuser. S’il ne souhaite pas t’en parler, il doit avoir ses raisons, tout comme tu as les tiennes. Alors tu n’insistes pas sur ce point, te contentant de répondre d’un simple « Ok » L’ambiance est comme lourde, tendue, mais il réussit à la rendre à nouveau plus légère. Tu te prononces sur son âge et l’homme se lève. Il semblerait que tu sois tombé juste et ça te réjoui, tellement que tu n’arrives pas à le cacher. Tu en profites même pour ajouter. « Et sans sucre s’il-vous-plaît  ! » Pendant son absence, Tank revient à tes côtés, s’allongeant à tes pieds épuisés de ses aventures. Toi tu te saisie de la petite boule de poils allongée sur le banc pour venir l’installer sur tes jambes. Sourire aux lèvres, tu la caresses doucement, tellement mignonne. L’homme revient plus rapidement que tu ne l’aurais cru, il te tend ta boisson, et reste debout face à toi. Tu hausses un sourcil. Va-t-il te laisser seule après avoir fait son devoir ? Cette idée, tu l’admets te peines. Tu aimerais poursuivre l’instant, malgré le froid et malgré l’heure matinale. Ce Lewis, il a ce quelque chose de réconfortant. Avec lui, les choses sont fluides. Il te fait rire. De ce rire que tu n’avais qu’avec James, ton mari. Tu ne veux pas qu’il te quitte, pas tout de suite, pas déjà. Pourtant tu te contentes de le regarder et d’attendre, telle une idiote. Puis ses lèvres s’ouvrent et le son de sa voix te parvient. Soulagée, c’est clairement ce que tu ressens quand il les referme, ses lèvres. Tu tentes tant bien que mal de réfréner ce large sourire, en vain. « Tu as de quoi noter ? » réponds-tu en portant ce caramel macchiato tant attendu à tes lèvres. À cet instant tu penses pouvoir donner une définition plutôt précise de ce qu’est le bonheur. « Ou non donne moi ton téléphone plus simple » ajoutes-tu en lui tendant ta main. « Mais au fait, du coup c’est quoi ton âge ? » Tu attends qu’il se rasseye à tes côtés afin de poursuivre sa connaissance, encore un peu, juste le temps de terminer ces cafés qu’il est allé vous chercher.

Tu te rendais compte, à quel point tu pouvais être nul lorsqu’il s’agissait de trouver les origines d’une personne, et encore aujourd’hui, tu avais pu le prouver. La demoiselle s’était mise à rire, à tenter de se retenir, et t’avait finalement avoué être danoise. Tu n’avais pas pris le temps de lui répondre, mais c’est vrai, elle avait un air de là-bas, qui était incontestable. Mais elle ressemblait aussi à ses jolies demoiselles de Floride, mais tu n’allais pas insister là-dessus, tu connaissais que depuis peu la jeunette. Tout le temps du trajet, tu t’es entraîné à lui demander son numéro de téléphone. Parce-que tu sais, qu’il est temps de te faire à l’idée, que Vanylle ne reviendra jamais. Et que tu dois cesser de refréner tes envies. Et en ce moment-même, tu avais simplement envie de revoir la demoiselle. Quand bien même elle soit plus jeune que toi, elle rayonnait, et tu avais besoin d’une personne comme elle à tes côtés. Sans ambiguïtés, tu savais qu’à ton âge, il serait compliqué d’avoir une quelconque relation égalitaire avec la blondinette. Tu ne connaissais pas ses goûts musicaux, mais tu savais très bien, que tu en serais lésé. Et pour beaucoup d’autres choses d’ailleurs. Tu avais déjà du mal à suivre l’idéologie de tes élèves, leurs envies, qu’il t’était difficile d’imaginer côtoyer Kaia pour plus que des discussions de banc. Et pourtant, tu ferais le premier pas. Parce-que c’était un signe, et que ça faisait longtemps que tu n’en avais pas reçu un. Finalement, face à elle, tu ne te dégonfles pas. Tu es même surpris de voir un sourire sur ses lèvres, elle n’est pas compliquée à déchiffrer, et par mimétisme, tu ris en soufflant un coup, comme si toute une pression venait de s’enlever de tes épaules. Tu finis d’ailleurs par t’accroupir, ton café en main pour le déguster aussitôt que la demoiselle se mit à parler. De quoi noter ? Tu te mets presque à paniquer, tu cherches ton téléphone portable dans l’une de tes poches, il est nouveau, ton ancien ayant décédé dans le lac du même parc où vous êtes. « Ah, euh, attends. » tu n’as pas le temps de l’ouvrir, qu’elle te propose le contraire. Ce qui te facilite la chose. « Oh, bien sûr. » tu ricanes finalement pour l’embêter deux secondes. « Avec mon jeune âge, tu t’imagines déjà la lenteur de frappe sur mon téléphone, hein ? » tu prends une gorgée de la boisson avant de lui épeler ton numéro de téléphone, la laissant noter correctement celui-ci. Il n’est pas bien compliqué, il a des répétitions de chiffres, tu dois bien l’avouer, ça aussi c’est génial. Revenons sur ton âge, il faut dire que tu l’as lancée dedans. « 36, la quarantaine ne me pends pas encore au nez. 11 de plus que toi… » tu soupires, te perdant dans tes pensées quelques instants, ton regard se perd, avant de revenir sur le visage de la belle demoiselle. « Je commençais à apprendre l’algèbre, tandis qu’on te torchait les fesses, si c’est pas beau ! » une bien bonne façon de discuter Lewis, félicitation.

outfit + Smartphone entre les mains, tu composes les numéros formant le sien de numéro. Facile à retenir, en raison de quelque répétition, un détail non négligeable la trentaine bien passée. Il termine sa dictée, tu en profites alors pour l'appeler. Non pas pour vérifier si le numéro donné est correct mais simplement pour qu’il soit en possession du tien de numéro. « Voilà comme ça toi aussi tu as mon numéro… » Tu poses sur lui tes billes bleues, des billes espiègles. Tu ne saurais expliquer pourquoi, mais tu l’apprécies. Il a ce petit tu-ne-sais-quoi. Un petit tu-ne-sais-quoi qui te pousse à partager plus que quelques conseils. Oui, tu as envie de le revoir, de partager plus qu’un simple café sur un banc. Tu as envie d’apprendre à le connaître davantage. De creuser voir ce qu’il se cache sous ce voile de mystère apparu plus tôt. « La différence est là, mais elle ne représente rien pour moi. Juste quelques chiffres. » Tu es sincère à ce moment-là. Quelle importance qu’il est trente-six, ou douze ans du moment que l’entente est là. Alors oui c’est vrai, vous ne faites pas partie de la même génération, mais les différences créer la richesse. Une relation est basée sur l’échange, il apprendra de toi, comme tu apprendras de lui. Parfois oui vous risquerez de ne pas être d’accord, mais cela ne rendra cette relation que plus forte et intéressante. Puis tu pouffes de rire. « C’est sûr qu'en voyant les choses comme ça, tout devient plus glauque… » Ton téléphone se met soudainement à sonner. Ton visage s’illumine, tu décroches rapidement. « J’en connais une qui vient d'atterrir...  » Tu rigoles. À l'autre bout du fil, Savannah, ta meilleure amie. Petit bout de femme rencontré à Londres, vous êtes depuis ton arrivée à Toronto inséparables. Échanges rapides de banalités, puis prise de rendez-vous, à midi, à ce restaurant japonais que vous adorez. Tu raccroches, porte ton macchiato à tes lèvres puis prononce. « Désolée pour ça. » Tu ne sais pas trop quoi dire de plus. Tu aimerais rester un peu plus longtemps à ses côtés, mais tu es arrivé au terme de ta boisson et tu vois bien que Tank s’impatiente de rentrer, alors tu te lèves. « Je vais devoir y aller. » À nouveau un sourire vient se poser au coin de tes lèvres, et tu reprends.   « A très bientôt jolie croûte » Puis tu lui tourne le dos. Ton coeur se serre, tu espères sincèrement avoir la chance de le revoir, et vite, très vite.