est-ce qu'un jour tu reviendras. (jane)

- - j'ai perdu l'espoir de te revoir. j'ai perdu le nord. autrefois, notre amour était une évidence. c'était toi ma vraie boussole. (@jane charlton)

Ces derniers jours, la colocation était bien calme. Alison s’en surprenait elle-même. Cela n’avait jamais été dans les habitudes de la maison, il y avait toujours du monde habituellement, toujours quelqu’un qui gueulait, toujours Atchoum qui se plaignait. C’était assez étrange mais pour autant elle ne cherchait pas vraiment à comprendre ce qu’il se passait. Elle voulait simplement en profiter pour se reposer avant le travail. Le bar dans lequel elle travaillait avait décidé d’ouvrir les après-midi afin d’offrir des cafés aux clients et avoir un meilleur chiffre d’affaire. La barmaid ne travaillait que le soir, mais aujourd’hui était exceptionnel. Une de ses collègues serveuses était malade et bloquée chez elle, et son patron l’avait appelé au secours afin d’assurer le service de l’après-midi. Elle pourrait ainsi négocier une soirée de la semaine et cela arrangeait la brune. De toute façon, tout était calme à la coloc et elle avait besoin de voir un peu du monde pour s’aérer l’esprit. Elle avait essayé de renouer le contact avec ses parents ces derniers jours, mais elle n’avait jamais eu de réponses. Elle souffrait de la situation mais s’en voyait la seule responsable. Si elle n’avait pas choisi de les abandonner quelques années plus tôt, si elle n’était pas tombée dans l’illégal, si elle n’avait pas été en prison, tout aurait été différent. Enfin, c’est ce qu’elle pense. Après tout, elle ne s’est jamais vraiment bien entendu avec ses parents.

Le service était calme l’après-midi. Il y avait peu de clients et Alison pouvait tout autant se reposer que si elle avait été à la maison. Un couple, un étudiant qui voulait profiter de la wifi du café, rien de bien fameux. Jusqu’au moment où une jeune femme rentre dans le café puis part s’asseoir vers la fond. Alison a l’impression de l’avoir déjà vu, et pense en premier temps à une cliente régulière. Elle fait signe à la seconde serveuse qu’elle s’en occupe et s’approche de la cliente. Quand elle arrive à sa hauteur, Alison fronce des sourcils avant d’écarquiller les yeux. Elle. Sa Jane. Son sosie, ou elle-même. La même qui a été assassiné deux ans et demi plus tôt. La même qu’Alison a aimé, la même qui la détruite. Jane. Alison n’arrive pas à y croire, et reste figée sur place à ne pas réussir à se reprendre. Elle se sent pas en forme tout à coup, et l’autre serveuse arrive vers elle pour comprendre le problème. Alison secoue la tête et s’avance vers Jane, ou son sosie, elle n’en sait rien pour le moment afin de prendre sa commande. « Bonjour, souhaitez-vous avoir la carte des boissons ou avez-vous déjà une idée en tête? » Alison offre un léger sourire. C’est elle. Ce n’est pas possible. Elle n’en est pas certaine, mais l’inverse l’étonnerait davantage. Comment est-ce possible?


ps: je ne suis jamais douée pour les ouvertures, j'espère que ça ira

- - j'ai perdu l'espoir de te revoir. j'ai perdu le nord. autrefois, notre amour était une évidence. c'était toi ma vraie boussole. (@Alison Petterson)

Jane s’efforce de garder contenance, mais son esprit est perturbé. Les mains légèrement tremblantes, elle resserre étroitement le journal qu’elle maintient avec fermeté. Elle n’a pu détourner son regard lorsque ses prunelles émeraudes se sont posées sur le cliché de cet homme, qui semble être déterminé à la hanter sans le savoir. Elle sait pertinemment que Noah l’a oublié. Du moins qu’il a privilégié de sauvegarder sa carrière naissante de politicien que leur relation. Ce deuil, elle l’a fait depuis des années. Cela fait partie d’une époque révolue de son existence, mais cela serait bien plus facile à oublier si elle n’avait pas à faire face à ce regard si similaire à celui de cet homme dans celui de sa fille. Ambre ignore qui est son père, mais Jane a construit une histoire similaire à la réalité, si ce n’est qu’elle a préféré lui indiquer que son géniteur avait quitté le pays pour poursuivre ses rêves. Seulement, comment pourra-t-elle nier l’évidence si jamais Ambre tombe sur une photo de Noah dans l’un de ses meetings ? Comment pourra-t-elle justifier la similitude de leurs bouches, la présence de ces fossettes qui rendent leur sourire si éclatant et ses plis autour de leurs yeux qui ne font que confirmer un lien de parenté ? Le savoir en ville chamboule l’équilibre sur lequel elle s’est reconstruite. La crainte est conséquente de voir son père débarquer en ville, attiré par la lumière que Noah va émettre en se lançant dans cette course au sénat. Cet homme est tellement fourbe, mais ce serait vraiment un coup de malchance si elle devait croiser Noah. Cette peur est irrationnelle. Après tout, ils n’évoluent pas dans les mêmes cercles. Elle a appris de ses erreurs. Elle se fond dans la masse, sans chercher à se faire remarquer. Elle veut juste vivre une vie descente tout en préservant la sécurité de sa fille. Calme toi Jane, tu deviens parano. Elle s’efforce de se raisonner, mais elle a besoin de savoir, de connaitre plus de détails sur les ambitions de ce fantôme.

En conséquence, elle s’engage dans le local d’un café/bar de la rue qu’elle arpentait jusqu’alors jusqu’au collège de Ambre. Elle lui a promis de faire les magasins pour qu’elle puisse s’acheter une robe pour l’anniversaire de sa meilleure amie et Jane ne voit aucun inconvénient à satisfaire ce désir de s’apprêter avec de nouveaux vêtements. Le visage fermé, ses traits tiraillés par cette angoisse, elle glisse ses phalanges squelettiques dans ses cheveux d’or tandis qu’elle prend place à une table sans faire attention à son entourage. Elle a préféré se teindre en blonde depuis le décès de Logan. Une manière de se protéger de potentielles reconnaissances. Pourtant, elle a changé physiquement. Ses traits sont plus cireux, elle a perdu des kilos précieux qui font qu’elle est maigre plus que mince. Son chemisier blanc lui va légèrement trop large et ce jean serre peu sa taille. Elle en a conscience et s’efforce de basculer la balance dans le bon côté, mais l’appétit n’y est pas ou très peu et elle a la sensation de survivre plutôt que de vivre. La sécurité apportée par Logan n’est plus que chimère et elle fait confiance en personne, si ce n’est à son garde du corps qui la suit la plupart du temps, surtout en soirée. Son attention concentrée sur le journal, elle regarde le cliché de cet homme, s’efforçant de détourner son attention pour se concentrer sur le texte. Elle veut savoir et en même temps, elle craint que les informations ne fassent qu’accentuer son insécurité. Une voix singulière et familière vient l’extirper de ses pensées. Les mécanismes de son esprit s’emboitent rapidement tandis qu’un frison d’angoisse vient longer le long de son dos. Alison ? C’est impossible… Pourtant, lorsque ses prunelles se relèvent pour se plonger dans celle de son ex-amante, son sang ne fait qu’un tour dans son organisme, même si elle n’affiche aucune émotion particulière sur ses traits. Elle sent ses muscles bien trop tendus pour agir. Que fait-elle à Toronto ? Comment est-ce possible ? Est-elle là pour se venger ? L’inquiétude la gagne alors qu’elle garde contenance, bien trop habituée à jouer avec les apparences. « Bonjour, je vais vous prendre un café noir, s’il vous plait. » Elle le déteste, mais elle cherche à brouiller les pistes, espérant que les indices physiques contraires au passé ne réveilleront aucun soupçon. Elle va jusqu’à modifier le rythme de sa voix, lui donnant un ton cassé, comme si elle était une grande fumeuse. Son cœur bat à tout rompre alors qu’une profonde nostalgie et culpabilité vient titiller son âme. Des milliers de questions se bousculent dans son esprit et pourtant, il lui sera impossible de le faire. C’est le prix à payer pour les choix qu’elle a fait et même si elle en souffre sans l’avouer, elle sait pertinemment qu’elle reprendrait les mêmes, car quand on aime vraiment quelqu’un, on est absolument prêt à tout pour la protéger. Elle a toujours protégé Ambre et le fera toujours jusqu’à sa mort.  

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En croisant son regard dans ce café, Alison se sent soudainement mal à l’aise. Elle ne tarde pas à pâlir, à avoir la tête qui tourne tant elle n’arrive pas à y croire. Elle se frotte les yeux plusieurs fois avant de réaliser qu’elle ne se trompe pas, elle prend sa respiration, essaie de se contenir pour faire malgré tout son travail. Elle refuse que quelqu’un d’autre s’occupe d’elle, Alison a besoin de savoir, mais pour le moment, c’est encore trop tôt. Malgré tout, la jeune femme s’avance vers son ancienne amante avec un léger sourire forcé afin de prendre sa commande. Elle peine à contenir son émotion à la voir face à elle, cette femme, cette femme qu’elle aime et qu’elle pense morte depuis bien longtemps. Cette femme qui l’a abandonné, semble-t-il. À moins qu’il ne s’agisse pas d’elle, et la commande de cette dernière étonne la blonde. Un café noir. Jane n’en buvait jamais, elle en avait tout simplement horreur. Alison hoche la tête avant de s’éloigner doucement. Son esprit s’embrouille et elle décide finalement de retourner vers cette femme mystérieuse. « Si je peux me permettre, notre Moka noisette est extraordinaire. Je pense que vous pourriez l’aimer. Souhaitez-vous prendre une gourmandise avec votre commande? » Alison tente un léger sourire. Elle se sent terriblement mal, et tente de comprendre ce qui est en train de se passer. Jane ou son sosie se trouve face à elle, elle n’a pas changé. Ou très peu. Ses cheveux sont plus clairs, ses yeux plus incertains et elle a maigri. La serveuse n’arrive pas à mettre des mots sur elle et son identité, elle ne sait pas vraiment comment se comporter, et cela n’est pas invisible. L’une de ses collègues ne tarde pas à venir à son secours en attrapant son bras pour l’éloigner doucement de la jeune femme. « Alison, stop. Elle a commandé un café noir, il est fait, tu vas le chercher, et tu prends ta pause. Tu fais une tête, si t’es malade rentre chez toi maintenant mais arrête. » La canadienne déglutit légèrement à l’entendre et se contente d’hausser les épaules avant de s’éloigner doucement vers le comptoir afin de récupérer la commande. Sa collègue ne la lâche pas d’un oeil et Alison n’aime pas vraiment cela. Elle a toujours été très enjoué dans son travail, et était l’une des meilleures serveuses du café et pourtant aujourd’hui, elle avait l’impression de manquer à son devoir. Alison décide de se reprendre et attrape rapidement un verre d’eau qu’elle boit d’une traite avant de rejoindre son ancienne amie pour lui déposer sa commande. « Un café noir. » Alison adresse un léger sourire, et reste plantée là. Debout, immobile face à elle. Et terriblement perturbée.

enfin! je suis désolée pour l'attente, je me rattrape

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Loin de New York, elle se sentait en sécurité, mais la vie semble aimer lui jouer des tours. D’abord l’arrivée prochaine de Noah en ville et maintenant Alison ? Son cœur bat promptement dans sa poitrine tant elle est désorientée par ces découvertes qui s’enchainent dans la même journée. Une angoisse conséquente vient grignoter chaque parcelle de sa chair au point de lui donner une crampe au ventre, mais elle n’en laisse rien paraitre. Sa sécurité est en jeu. Elle ne peut pas se permettre de prendre le moindre risque. Elle a trop à y perdre. En conséquence, elle essaye de brouiller les pistes. Elle commande une boisson qu’elle déteste pour se cacher derrière des faux semblants. Elle referme même le journal pour éviter à son ex-amante de jeter un coup d’œil. Elle connait son histoire avec Noah et ferait facilement le rapprochement. Elle sent le regard de la belle sur elle. Elle est désorientée et cela lui laisse envisager qu’elle la pense morte. Ce qui est un bon point pour elle. Si elle joue bien le jeu, elle pourra utiliser la carte du sosie pour s’en sortir et ne plus jamais revenir dans ce café où le destin l’a mené. Elle sent son sang cogner dans ses veines. C’est une sensation désagréable. Si seulement, elle pouvait se lever et quitter le café se serait plus simple. Seulement, elle n’a aucune échappatoire. Elle espère que sa commande lui épargnera toutes questions ou tentatives de dévoiler la vérité. Elle adopte la posture d’une cliente lambda et reporte rapidement son regard sur son téléphone qu’elle consulte sans réelle envie. Elle évite toute communication de s’établir malgré les questions qui se bousculent dans son esprit. Tiens-toi à ta couverture, Jane. Elle s’intime intérieurement pour se persuader qu’elle adopte la bonne posture. Ses doigts se crispent autour de son téléphone alors qu’elle voit son ex-amante s’éloigner pour passer sa commande. Contre toute attente, elle rebrousse chemin pour lui conseiller une autre boisson, qui se révèle être sa boisson préférée. Est-elle en train de me tester ? Surement… Elle soulève un sourcil pour exprimer la surprise. « C’est gentil, mademoiselle, mais je vais rester sur mon choix initial, s’il vous plait. » Elle déclare en gardant une posture détachée. Elle la regarde avec désinvolture même si cela se révèle difficile. Heureusement Alison est rappelée à l’ordre et s’éloigne d’elle. Cette interruption lui permet d’essuyer ses mains moites et légèrement tremblantes sur son jean. Contrôle-toi Jane, bon sang. Elle s’intime à prendre une grand respiration et se contente d’offrir un sourire poli lorsque la demoiselle revient vers elle. « Je vous remercie. » Elle déclare avant de retourner à sa lecture, feuilletant le journal pour aller sur l’agenda de la semaine. Elle sent son regard sur elle et cela la met mal à l’aise, bien qu’elle garde contenance. « Est-ce que je peux faire quelque chose pour vous ? » Elle finit par demander, comme le ferait une personne qui est observer de la sorte. Elle quitte le journal du regard pour venir le plonger dans celui de son ex-amante. Elle lui offre un faible sourire alors qu’elle vient croiser les bras en s’appuyant sur la table. Un moyen pour elle de ne pas montrer sa nervosité.  

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Alison ne sait pas comment réagir face à elle. Perdue dans ses idées, dans son passé, elle a bien du mal à aller de l’avant et à respecter la commande de la jeune femme. Elle essaie de proposer autre chose, Jane avait horreur du café noir à l’époque et Ali n’arrive pas à se résoudre de respecter cela. Elle a besoin de la tester, de voir si il s’agit bien d’elle et non d’une autre personne. Malheureusement, c’est sans compter sur une de ses collègues qui revient vers elle pour la rappeler à l’ordre. La brune a l’impression de perdre pied, d’être prise de vertige à ne pas comprendre ce qu’il se passe et la situation qui semble bien trop folle pour qu’elle soit réelle. Malgré tout, elle récupère le café noir commandé par son ancienne amante, et lui emmène avec un léger sourire. Crispée, bloquée, Alison n’arrive même plus à bouger et se contente de rester immobile face à son passé. Cette femme qui a détruit sa vie se trouve face à elle, en chair et en os alors qu’elle la pensait poussière, cette femme qu’elle a tant aimé mais qui l’a abandonné, cette femme qui lui a offert tant d’amour que de souffrance. Alison ne se sent vraiment pas à l’aise, elle n’arrive pas à tourner talon. Elle a tant de questions à lui poser, des idées à éclaircir, en commençant par son identité. Qui est-elle ? Est-elle son ancienne amante, ou bien un simple sosie ? Est-ce le hasard, la coïncidence, ou le destin qui l’a conduite jusqu’ici ? Trop de questionnements en quelques secondes, et la jeune femme est obligée de reprendre sa respiration. Quand finalement la brune reprend la parole, la barmaid sursaute un peu en se tournant vers elle. Un sourire de sa part qui lui transperce le sien, un regard qui file dans son coeur et dans ses souvenirs. Tout s’accélère, la voilà qui se remémore leurs premiers instants, les disputes, la dispute, la grossesse, les premiers moments ensemble, et les derniers, ce dernier soir où elle l’a embrassé. Puis ce corps. Ce corps qui devait être le sien. Ce corps qu’Alison a identifié, ce corps, cette preuve qui n’en était pas une. « Dites moi que je me trompe. Pitié. » La nervosité se fait ressentir et l’ancienne escorte n’arrive pas à l’empêcher. Ses mains sont moites, sa voix est tremblante et ses jambes sont prêtes à se briser sous le poids du souvenir. Ses mots n’arrivent pas à venir en bouche pour exprimer ses pensées, tout va beaucoup trop vite dans son esprit, trop vite, d’un coup. Trois ans qui réapparaissent comme une tornade. Elle a été sa tornade. Un tsunami dans lequel Alison s’est noyée à plusieurs reprises. Et maintenant, alors qu’elle sortait enfin la tête de l’eau, la voilà qui réapparait. « Est-ce que vous fumez? Je peux vous proposer d’aller boire votre café à notre terrasse privative où la cigarette n’est pas proscrite. » Comme une invitation. À s’éloigner du monde, pour retrouver le leur. Pour s’offrir des explications. Pour enfin élucider l’une des premières interrogations : qui sont-elles ?

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Le malaise qui contracte son ventre est conséquent. Le destin semble lui laisser peu de possibilités de s’échapper de son passé. Le karma semble reprendre ses droits en lui imposant de revoir cette femme qu’elle a aimé et trahi pour sauver sa peau. Elle a l’impression de vivre un cauchemar, mais n’a pas d’autres possibilité que d’agir de manière nonchalante. Si ça ne tenait qu’à elle, sans doute qu’elle prendrait la poudre d’escampette en ingurgitant rapidement ce liquide imbuvable pour s’évader. Jane n’a plus ce courage qu’elle avait par le passé. A une époque, elle aurait pu agir de cette manière sans se sentir ronger par cette culpabilité qui la ronge comme c’est le cas présentement. Elle s’efforce d’agir de manière naturelle, mais n’est pas totalement insensible au trouble qui assaille son ex-amante. Elle semble dévastée et une part d’elle désire réellement lui faire comprendre qu’elle ne rêve pas, que c’est bel et bien elle, mais elle ne peut pas. Elle ne peut pas prendre le risque qu’elle découvre ce qu’elle a fait, les stratagèmes qu’elle a mise en place pour s’extirper hors du chantage de ses parents. Alison est perdue dans ses pensées, dans ses souvenirs et sa remarque lui arrache un frison de malaise. Elle semble complètement dévastée et ça l’atteint. Elle ne le montre pas, hausse seulement un sourcil en prétendant ne pas comprendre ce qu’il passe dans l’esprit de la demoiselle, mais elle se sent bien incapable de refuser l’invitation de la demoiselle. Elle ne sait pas que je suis vivante. Elle ne sait pas alors que je l’ai trahie. Elle se contente de replier son journal et vient attraper son sac qu’elle met sur son épaule. « Oui effectivement. Je vous remercie pour votre proposition, je pense que c’est une bonne idée. » Elle déclare en venant se relever, se demandant d’un seul coup si c’est une bonne idée. Si je ne nie pas qui je suis réellement. Elle voudra tout savoir. Comment vais-je pouvoir lui expliquer ce qu’il s’est passé sans lui mentir ? Elle ne sait pas. Elle n’arrive pas à réfléchir correctement, mais elle accepte au moins d’accompagner la jeune femme jusqu’à la terrasse proposée. Elle attrape sa tasse de café pour continuer à maintenir les apparences et suit sagement Alison qu’elle sent complètement perdue dans ses pensées. Elles arrivent jusqu’à la terrasse où elle vient prendre place à une table excentrée du reste. Elle dépose la tasse sur la table avant de s’asseoir et de poser son regard sur Alison qui continue de la fixer. « Est-ce que vous allez bien ? Vous avez l’air bouleversée. » Elle déclare avec douceur et bienveillance. En fonction de sa réponse, de ses potentielles questions, elle pourra en savoir plus et identifier quelle posture prendre.