don't look back in anger - sloan

We want to know about your life.
un La famille, c’est ce qu’il y a toujours eu de plus important à mes yeux. J’ai toujours été proche de ma sœur, ce genre de frère protecteur qui ne laisse rien passer avec ceux qui se permettaient de toucher à un seul de ses cheveux, encore plus quand il était question de lui faire du mal. Je passais pas forcément pour le mec le plus sympa et c’est peut-être pour ça que mes amis se comptaient sur les doigts d’une main. J’avais l’habitude de me mettre davantage de gens à dos que dans ma poche, ça m’a causé quelques problèmes mais en même temps, j’ai l’impression que sans eux, je serais pas l’homme que je suis aujourd’hui. Même si je suis loin d’être irréprochable à bientôt quarante ans, ça ne m’empêche pas de penser que je vaux mieux qu’une grande partie de ces types que je croise en ville. deux La mort de mes parents m’a fait prendre conscience qu’on ne peut pas se reposer sur les gens qui nous entourent, que ce soit notre famille ou nos amis, parce qu’ils peuvent partir du jour au lendemain. Ça m’a poussé à sortir de ma routine, à enchainer plusieurs petits boulots pour aider ma tante qui devait nous élever seule ma sœur et moi. J’avais besoin de me sentir utile et depuis la mort de nos parents, mon seul but était de faire retrouver à ma sœur le sourire, de l’entendre à nouveau rire, à ne plus être aussi enfermée sur elle-même et à vivre comme elle l’aurait fait. Ça avait pris du temps, mais à aucun moment je n’ai lâché les bras, je suis pas du genre à abandonner et pour elle, j’étais prêt à tout. Peut-être un peu trop. trois Comme beaucoup d’hommes, je n’ai jamais réussi à entretenir des relations sérieuses très longtemps. Je pense qu’à l’époque, j’étais trop jeune pour imaginer ma vie avec quelqu’un, que j’étais pas assez mature pour donner à une femme ce qu’elle pouvait rechercher. J’avais aussi ce besoin de plaire, sentir des regards sur soi, c’est quelque chose qui me plaisait plus jeune. Qui n’aime pas quand une femme se retourne sur vous, qu’elle vous sourit et vous oblige à ralentir vos pas pour aller lui parler? Certains peut-être mais moi j’adorais ça, je savais les limites que je n’avais pas le droit de dépasser lorsque j’étais en couple mais je ne m’interdisais pas de connaître d’autres femmes. C’était l’un des problèmes, l’un des nombreux problèmes qui revenaient sur le tapis avec mes ex. Mais les temps changent, la prison ça vous change aussi et à presque quarante ans, je commence enfin à voir les choses différemment, peut-être parce que je suis trop vieux pour me comporter comme un gamin ou simplement que j’ai besoin d’avancer pour laisser certaines choses derrière moi.   quatre Mon adolescence a rimé avec les problèmes. Loin d’être un cancre en cours, j’avais juste le don de me mettre dans des histoires qui me renvoyaient régulièrement dans le bureau du principal. J’ai flirté avec le renvoi à plusieurs reprises mais mes résultats scolaires m’ont sauvé la peau. Sans être un génie, je restais malgré tout un de ces gamins avec une certaine facilité. Mon problème, c’est que j’ai jamais eu l’envie de faire des études, d’avoir un parcours universitaire comme tout américain, j’avais envie d’être projeté dans la vie active et c’est comme ça que j’ai démarré une formation dans un garage, où j’ai appris à retaper des voitures petit-à-petit. Je me voyais bien dans ce domaine, dix ans plus tard j’avais même réussi à obtenir mon propre garage, à créer mon propre business et si mon chemin n’avait pas croisé le type de cet enfoiré, sûrement que j’y travaillerais encore et que beaucoup de choses seraient différentes aujourd’hui. cinq Toronto, ça fait plus de vingt ans que j’y vis et je dois avouer que lorsque j’avais dû quitter New York à mes vingt-trois ans à la suite du décès de mes parents, j'avais eu beaucoup de mal à m'y faire. Entre les mentalités qui étaient beaucoup trop différentes, je trouvais les gens un peu trop effacés, trop faciles à vivre. J’avais toujours ce besoin de confronter les gens, encore plus avec tout ce qu'il s'était passé dernièrement. Parce que les emmerdes c’était quelque chose qui me collait à la peau et si cette vie trop tranquille me pesait, c’était ma sœur et ma tante qui étaient heureuses de me voir à l’écart des ennuis. Heureusement pour moi, j’avais une sœur jumelle et une nièce dont je devais m'occuper et ça m'a permis de me focaliser sur elles… jusqu'à retomber sur ce fils de pute. six Quelques semaines après notre vingt-deuxième anniversaire, j’avais accompagné ma sœur à une soirée où elle était invitée. Je la suivais souvent comme son ombre lorsqu’il était de fêtes alcoolisées. Mais ce soir-là, en connaissant le pote chez qui la fête se passait, j’ai baissé ma garde et je me suis laissé aller. J’ai bu, beaucoup trop pour me rappeler de tout ce que j’ai fait mais une chose est sûre, c’est que je me souviens parfaitement du moment où j’ai retrouvé ma sœur recroquevillée dans une salle de bain, à moitié nue. Je me souviendrai toujours de son regard, de la façon dont son corps tremblait au moment où ma main était venue se poser sur son crâne pour l’apaiser. Il m’arrive encore parfois de l’entendre pleurer, de me supplier de la faire sortir d’ici et de la ramener à la maison. Ce soir-là, je me rappelle l’avoir portée sur plusieurs kilomètres jusqu’à arriver chez ma tante et c’est qu’à ce moment-là que ma sœur a été capable de parler, de dire ce qu’il s’était passé. J’aurais jamais voulu entendre ces mots sortir de sa bouche. J’ai crié, j’ai hurlé en refusant de le croire parce que je m’en voulais. Parce qu’il y a toujours une partie de moi qui se sent coupable de ce qu’il s’est passé, même aujourd’hui. sept Ce viol a eu des conséquences dans la vie de ma sœur, car elle est tombée enceinte sans avoir le choix de stopper la grossesse. C’était trop tard et comme beaucoup de femmes, après avoir porté un enfant dans son ventre pendant neuf mois, elle avait été incapable de l’abandonner. Faith, un prénom qu’elle avait parfaitement choisi pour sa fille. Je l’ai vue grandir pendant presque dix ans jusqu’à ce que je fasse une connerie qui m’a coûté cher. Si je ne regrettais pas ce qu’il s’était passé, j’ai longtemps regretté d’avoir laissé ma sœur seule avec sa fille et notre tante. On dit que les jumeaux ont besoin de l’un et de l’autre et c’est malheureusement vrai. J’ai privé ma sœur de ma présence, celle dont elle avait l’habitude, celle sur laquelle elle pouvait se reposer quand elle était fatiguée. Mais derrière les barreaux, j’avais rien à lui donner, rien à lui offrir et quand elle m’a annoncé qu’elle avait un cancer, j’ai eu l’impression de revivre le même sentiment lors de ce soir où ce type l’avait violée. Je me suis senti impuissant, il n’y avait que la colère et la rage qui coulait dans mes veines. C’était difficile à supporter, encore plus de voir son état se dégrader au fil des visites. A un moment donné, elle n’est plus venue, trop fatiguée, le cancer trop avancé pour lui permettre de se déplacer. Et c’est qu’en sortant de prison que j’ai pu la revoir, me retrouver à son chevet, à tenir sa main pour se rendre compte de ma présence et espérer en vain que ça lui donnerait la force nécessaire pour vaincre cette maladie qui avait fini par l’emportée quelques semaines plus tard. huit Si cette soirée a changé la vie de ma sœur, elle a aussi changé la mienne. Encore plus le jour où j’ai appris que le mec qui l’avait violée était l’un de mes potes. J’avais eu beaucoup de mal à rester calme mais pour ma sœur, je m’étais tenu à distance le temps que cette pourriture soit jugée. Un jugement beaucoup trop clément, trois vulgaires années après avoir violé et drogué une femme de vingt-deux ans. Si j’avais pu, je lui aurais éclaté la gueule dans les tribunaux, encore plus en voyant son sourire aux lèvres, fier de lui. Un sourire auquel j’ai fait face bien des années plus tard à la sortie d’un bar. J’avais entendu sa voix et naturellement, mes poings s’étaient serrés en croisant son regard. Je ne me rappelle plus de ce que je lui ai dit, mais je me souviens qu’il n’avait aucun remord, qu’il me provoquait en hésitant pas à mentionner le prénom de ma sœur, à me rappeler ce qu’il avait fait avec elle et à cet instant précis, j’ai vu rouge. Je ne sais pas combien de fois mes poings se sont écrasés sur son visage, ni combien de fois je l’ai relevé pour qu’il me regarde dans les yeux. Mais je me rappelle de son crâne qui se brise contre le trottoir au moment où je le fais trébucher, de son corps qui ne bouge plus, de son regard qui reste figé au-dessus de lui pendant que son corps gisait dans une flaque de sang qui semblait s’étendre toujours un peu plus. Ce soir-là j'avais commis un meurtre et si au fond de moi, je ne regrettais rien, les circonstances m'ont permis de plaider pour un homicide involontaire grâce aux conseils de Mila. Sans elle, je serais sans doute encore derrière les barreaux aujourd'hui. neuf J’ai encore de la peine à parler de ces six années passées en prison. J’ai dû apprendre à me taire, à prendre sur moi pour ne pas me mettre à dos des mecs qui pouvaient me créer des problèmes. Mais j’ai aussi dû apprendre à m’imposer, à me battre pour qu’on ne me prenne pas pour une proie facile. Les premiers mois ont été les plus difficiles, j’ai dû apprendre à trouver mes repères, apprendre les règles à suivre, à être dans les bons papiers sans devenir la cible privilégiée des prisonniers. Parfois la nuit, je me réveillais en entendant un mec se faire passer à tabac, il appelait à l’aide mais comme tous les autres, je ne disais rien, je me taisais. Les gardiens qui voulaient vous donner un coup de main étaient les pires pourritures, je l’ai compris à mesure de leur demander des services, moi qui pensais que ce serait gratuit, ils ont fini par me le faire payer et j’en ai gardé quelques cicatrices. Ce genre d’épreuves, ce genre de coups bas, ça vous marque au plus profond de vous même. Je me suis renfermé à mesure de ces années passées en prison, j’ai perdu cette force que j’avais pour rire ou même sourire. On me trouvait déjà assez froid avant tout ça, et la prison n’a rien arrangé, ma confiance en a pris un coup. J’ai cette étiquette de taulard qui me colle à la peau désormais et j’ai l’impression de ne plus valoir grand chose aux yeux des gens. dix Faith. C’était un rayon de soleil, la fierté de ma sœur, un être qu’elle était prête à chérir et pour lequel se battre. Devenir mère l’avait changée, elle était devenue une toute autre femme pour élever sa fille et jamais je ne l’avais vue aussi protectrice envers quelqu’un. Faith, c’était cette fille qui était venue redonner le sourire à ma sœur, un être pur et rempli d’innocence qui s’était immiscé entre nous deux. Une bouffée d’air frais dans un quotidien pesant pour celle qui découvrait ce que c’était que d’être mère, de travailler pour un enfant dont le père se foutait complètement. Je savais en la voyant grandir qu’elle ressemblerait à ma sœur. Toutes les bêtises que Faith faisaient, sa mère les avait faites à son âge, j’avais l’impression de voir une copie parfaite. Ces six années de prison m’avaient laissé cette image de Faith, de cette fille souriante, curieuse pour tout et n’importe quoi, à venir embêter son monde pour attirer un peu l’attention. Mais en six ans beaucoup de choses changent, on traverse des moments parfois difficiles et tout s’est enchaîné pour Faith. L’absence de cette affection que seule sa mère pouvait lui apporter, la perte de ce modèle qu’elle tentait de suivre, mais la perte aussi de ses repères l’avaient poussée à se renfermer, comme je l’avais fait à la perte de mes parents. Parfois quand je la regarde, j’ai l’impression de me revoir en elle, cet air rebelle, ce besoin de faire tout ce qu’il ne faut pas juste pour défier l’autorité qu’on lui impose. Tout ça pour rappeler au monde entier qu’il n’y avait qu’une personne qui avait le droit de lui dire ce qu’elle devait faire ou non, sa mère. onze En sortant de prison, j’avais passé mes premières semaines à dormir à l’hôtel. J’allais parfois dormir chez ma sœur lorsque Mila ne pouvait pas s’occuper de Faith. Je tentais de renouer le contact avec ma nièce et dans ses bons jours, elle acceptait de me parler, évitait de me reprocher tout ce qu’il se passait avec sa mère. J’avais compris qu’elle savait ce qu’il se passerait à sa mort, que ça ne serait pas avec moi qu’elle vivrait mais avec Mila. Mon casier ne me donnait aucun droit sur elle, malgré ma bonne conduite en prison, c’était soit Mila qui récupérait la garde, soit les services sociaux et c’était impensable de la voir partir dans une famille d’accueil. Ma sœur ne l’aurait jamais voulu et même si je voyais que Mila avait du mal avec Faith, je voyais aussi qu’elle se donnait de la peine pour arriver à apaiser la situation. Mais la mort de ma sœur n’a fait qu’envenimer l’entente entre elles, au point que Mila m’avait demandé de venir vivre avec elles, pour tenter d’apaiser la situation, d’être un peu le métronome. Mais le problème c’est que j’avais beau être son oncle, Faith ne cherchait pas forcément à me faire de cadeaux. Alors j’essaie de faire de mon mieux, je tente de secouer cette nièce qui se refuse aux démonstrations trop affectives, de s’ouvrir aux gens qui l’entourent. J’attends juste le jour où elle craquera, ce jour où elle aura besoin de moi car je serai là, comme je le serai toujours désormais, j’en fais la promesse. douze Je pensais que c’était à cause de la prison, d’avoir été enfermé pendant autant de temps qui m’avaient rendu aussi attentif aux gens qui m’entouraient. A chaque fois que je la croise, j’ai ce besoin d’aller vers elle, j’ai besoin de lui parler, de l’emmerder un peu pour voir son regard se poser sur le mien. Il y a quelque chose en elle qui m’attire, je sais pas si c’est tout ce qu’elle fait pour Faith ou si c’est cette fragilité qu’elle tente de cacher, mais je peux pas l’ignorer. Peut-être que de passer autant de temps ensemble, à vivre sous le même toit qu’elle joue un rôle. Après tout, j’ai personne à part elle et Faith, je tente de retrouver certaines connaissances, retrouver certains repères mais c’est difficile. Il y a des jugements à mon égard, des craintes et je peux rien faire contre ça. J’ai pas envie de faire mes preuves envers des gens qui m’ont tourné le dos, pire encore à ceux qui l’ont tourné à ma sœur. Il y a toujours de la rage en moi, une colère dont j’arrive pas à me libérer et j’ai peur qu’un jour, ça puisse juste partir en éclat, que je m’en prenne au premier qui me tiendra tête. Alors c’est pour ça qu’il y a Mila, parce qu’elle a ce don de m’apaiser, elle ne le sait peut-être pas mais elle arrive à me canaliser. Puis faut dire que depuis quelques temps, il y a quelque chose qui a changé entre elle et moi, j’ai l’impression qu’elle me cherche et je fais la même chose en retour. Je me rappelle encore de ce baiser qu’on a échangé, de cette sensation agréable à laquelle elle a mis fin soudainement. J’avais l’impression qu’elle en avait envie jusqu’à cette façon qu’elle a eu de me repousser, presque de me rejeter, comme si c’était une erreur. Après tout est-ce que je peux lui en vouloir? Un ancien taulard qui galère à reprendre pied dans la vie active, c’est pas assez glamour pour une avocate qui a tout pour elle, et surtout pas assez bien. treize A défaut de pas avoir pu trouver de boulot, j'ai été contacté par un mec rencontré en prison. Il a débarqué un peu de nulle-part, confiant, en me rappelant de la dette que je lui devais. Je pensais qu'il serait intéressé que par le pognon, j'en avais assez entre la vente du garage et l'héritage de mes parents.  Mais je m'étais bien foutu le doigt dans l'œil et je me retrouve aujourd'hui à jouer son garde du corps. J'ai dit à Mila et Faith que je bossais pour une entreprise mais la vérité est toute autre. Je sais que je prends des risques en faisant ce que je fais, mais je sais aussi que si je ne règle pas ma dette, d'autres problèmes finiront par venir bousiller ma vie… et peut-être pas que la mienne.

pseudo/prénom krusty. âge mentalement je vais vous dire sept ans, parce que j'aime beaucoup les sept nains, je me retrouve en chacun d'eux d'où viens-tu? du sud, enfin pas vraiment, il a neigé ces derniers temps    comment tu as trouvé notre petit forum? par un top-site je crois, par contre j'ai dû prendre mon mal en patience avec votre maj   au premier coup d'oeil? ce header franchement, il est horriblement beau et pourtant, j'ai horreur du rose. quant au forum, il est tellement épuré, ça m'a vraiment attiré. autre? c'est à qui que je dois montrer mes fesses pour marquer des points?   .

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