Back to you (Beau)

Une semaine, une pu*ain de semaine que je suis enfermée dans cette maudite chambre sans pouvoir sortir a part pour faire de l’exercice dans le couloir. J’ai le droit de quitter mon lit une heure le matin et une heure l’après midi mais uniquement en présence d’une infirmière et avec une canne, ce qui n’est déjà pas si mal. J’ai aussi un kinésithérapeute qui vient tout les matins pour me faire faire de la rééducation et re-muscler mes jambes. Ses exercices sont parfois un peu trop difficile et si Arthur n’était pas là à chaque fois pour m’encourager je baisserais vite les bras. Je dois surtout faire attention à la cicatrice qui est encore très douloureuse mais sinon je suis la plus heureuse du monde. Enfin ça devrait être le cas. Je n’en peux plus de vivre enfermé dans une chambre de neuf mètre carré, moi ce que je voudrais s’est sortir de cet hôpital, pouvoir profiter à nouveau de ma liberté. Il doit être onze heure quand le docteur pour ma rééducation arrive. Le premier exercice est plutôt facile mais le suivant me donne pas mal de fil à tordre alors quand au bout de la vingtième fois je n’arrive toujours pas à lever ma jambe aussi haut que la sienne je me laisse tomber sur mon lit. « Je suis fatiguée aujourd’hui » dis je en lui faisant bien comprendre qu’il ne tirerait plus rien de moi aujourd’hui. L’homme s’en va et me laisse tout seul dans ma chambre. Arthur n’est pas là, il a dut partir s'occuper d’Owen mais je sais qu’il sera là en fin de journée, ce qui risque d’être long. Je ferme les yeux prête à faire une petite sieste quand on frappe à nouveau à la porte de ma chambre. « Je vous ai dit que j’étais fatigué aujourd’hui ! » Mais lorsque la porte s’ouvre ce n’est pas le kiné qui entre mais Beau… La dernière fois que nous nous étions vu ça ne s’était pas très bien passé et je ne me souvenais pas lui avoir dit que j’allais me faire opérer cette semaine… je ne voyais qu’une autre personne, Arthur. « Excuse moi j’ai crus que c’était l’autre qui revenait à la charge avec ses exercices débiles » dis je en me redressant doucement sur mon lit. J’étais partagé entre la joie de le revoir et la colère que je ressentais toujours depuis qu’il était partit sans même me dire un mot. Je n’avais pas eu de nouvelles de lui pendant plus d’un an et durant tout ce temps j’avais pensé qu'il lui était peut être arrivé quelque chose. « C’est Arthur qui t’as dit où j’étais ? » Une espèce de distance c’était installé entre nous depuis son retour et je sais qu’il faudrait du temps avant que notre amitié ne redevienne ce qu’elle était. Beau connaissait le moindre de mes secrets, il savait quasiment tout de moi et moi de lui alors oui, j’espérais qu’au fond de moi nous finirons par redevenir aussi fusionnel qu’avant. Mais une question restait toujours en suspens... avait il encore des sentiments pour moi ? C’était pour cela qu’il était parti, car cet amour qu’il ressentait n’était pas réciproque. J’étais vraiment mal de l’avoir blessé et durant des semaines je m’en suis voulu mais je ne pouvais tout simplement pas lui dire que je ressentais la même chose que lui, je ne voulais pas jouer avec ses sentiments.

Cela ne faisait que très peu de temps que le canadien était de retour en source. Il avait même l’impression de redécouvrir la ville citadine. Il faut dire qu’en Afrique, il a plus fait les petits villages que les villes riches. Forcément, la première chose qu’il a fait en revenant d’Afrique -enfin après avoir pris une bonne douche dans une vrai salle de bain. Le canadien est parti à la recherche d’Eli, sa meilleure amie et son amour de jeunesse. Qui aurait pu croire qu’il l’aurait retrouvé en chaise roulante, le laissant totalement sans voix. Au point, qu’il ne savait même pas comment réagir. Leur retrouvaille fut froide et distante, difficile quand on sait qu’ils ont été proche. Après, Beau avait fui la ville pour oublier cet amour à sens unique, pour finalement revenir et la voir en chaise roulante et en couple. Il a fallu qu’il avait la pilule, mais il était bel et bien de retour à l’hôpital après avoir appris qu’elle y était pour faire sa rééducation. Beau finit par toquer à la porte de la chambre, on lui avait dit qu’elle avait fait une petite crise et qu’elle avait besoin de se reposer. Il ouvrit la porte malgré la voix forte de la belle. Signe qu’elle était de mauvaise humeur, il la connaissait assez pour savoir qu’elle était toujours la même. – oui, j’ai cru entendre que tu n’étais trop fatigué pour faire tes exercices de rééducation dit-il en refermant la porte derrière lui. Il ne fallait pas le prendre pour un imbécile, Elisabeth savait très bien qu’il était au courant qu’elle était juste d’une humeur massacrante aujourd’hui. – oui, je lui ai demandé où tu étais et il m’a dit que tu étais venu faire ta rééducation. Pourquoi, il n’aurait pas dû ? demanda-t-il en arquant un sourcil alors que son regard brun se plongea dans le sien. – alors, tu comptes te reprendre en main et aller faire tes exercices ? un ton légèrement autoritaire, Beau savait y faire pour bien montrer la bonne décision à prendre.

Si je m’attendais à voir Beau entrer dans ma chambre j’aurais fermé la porte à clef bien avant. Notre seule et unique conversation depuis sa réapparition en ville s’était très mal déroulé et je pensais qu’il aurait compris mon message lorsque je lui avais dit que pour l’instant je ne voulais plus lui parler. Le jeune homme entre dans ma chambre et referme la porte derrière lui. Croit il vraiment que j’ai envie de discuter avec lui maintenant alors que je viens de sortir d’une opération délicate du dos et que je remarche seulement depuis quelques jours. Lorsque je lui demande si c’est Arthur qui lui a dit où je me trouvais je soupire en entendant sa réponse. « Non il n’aurait pas dut, tu ne t’ai pas soucié de où j’étais durant toute l’année dernière et finalement je m’en suis sortit. » Je sens ses yeux sur moi et quand je redresse la tête je croise son regard. Mon meilleur ami me manque, il me manque énormément mais j’ai du mal à lui pardonner le fait qu’il m’ait abandonné l’année dernière sans même me dire où il allait. Je n’étais pas rancunière habituellement mais là je lui en voulais tellement que j’avais du mal à faire l’impasse. Bien sûr que je pouvais comprendre sa peine, je lui avais bien fait comprendre qu’entre nous il n’y aurait rien d’autre que de l’amitié ce qui l’avait sûrement blessé. Mais jamais je n’aurais crus qu’il puisse fuir. Il me demande alors si je compte aller faire mes exercices ce qui lui vaut de recevoir un oreiller en pleine figure. « Va te faire voir Beau ! T’étais pas là ces derniers mois alors t’as pas le droit de me juger et de me dire ce que je dois faire ! T’étais pas là quand se chauffard m’a percuté, t’étais pas là quand je me suis réveillé à l’hôpital et qu’on m’a appris que j’étais paralysé et t’étais pas là non plus quand je me suis faite opérer pour avoir l’espoir de remarcher. » Je soutiens son regard et finalement sors du lit pour me mettre debout face à lui. Je sais que je dois avoir l’allure avec la blouse de l’hôpital mais j’en ai rien à faire, Beau m’a déjà vu dans des états pires que ça après tout. Je tiens difficilement sur mes jambes mais je veux lui faire face, je n’ai pas envie de rester coucher dans mon lit alors que maintenant je peux enfin remarcher.   « Je t’aime Beau, t’es mon meilleur ami mais t’as perdu le droit de me dire ce que je dois faire le jour où tu as préféré fuir plutôt que d’affronter tes sentiments » dis je en me tenant au meuble juste à côté de moi alors que mes jambes commençait à vaciller.

Le canadien ne pouvait pas laisser Eli sans retour de sa part. Il était tout de même resté plus d’un an loin d’elle. Beau avait bien le droit de vivre sa vie, de partir et oublier un amour à sens unique. Le brun fronça les sourcils en l’entend, l’entend dire qu’il n’avait pas le droit d’être là parce qu’il ne l’avait pas été pendant un an. – je ne pouvais pas rester à tes côtés, j’avais besoin de vivre une aventure et d’oublier un peu elle ne pouvait pas ne pas le comprendre, sinon cela voulait dire qu’elle était égoïste. Egoïste, elle ne pouvait pas l’être parce qu’il fallait juste qu’elle se mette à sa place. Elle avait trouvé chaussure à son pied aujourd’hui mais Beau lui, il n’avait personne. L’oreiller, il se le prit en pleine face mais cela ne l’étonnait pas. Il écoutait les propos rageux de sa meilleure amie, comprenant rapidement qu’elle avait souffert de son absence. Pour une fois, Beau a décidé d’être un peu égoïste et pensé simplement à ses désirs. – je n’étais pas au courant de ton accident. J’étais en plein milieu de l’Afrique dans des villages paumés pour aider au mieux les personnes qui n’ont même pas d’eau pour s’hydrater. Excuse-moi de ne pas avoir été présent Elisabeth. Mais cela ne veut pas dire que tu dois être buté dans tes idées et à bouder comme une enfant. dit-il en fronçant les sourcils. Ses propos étaient directs, il a toujours su être franc le canadien. C’était une de ses qualités, il savait dire les choses. Beau ne broncha pas, il observa la demoiselle se lever du lit pour lui faire face. Elle était bancale mais au moins, elle tenait debout. – c’était prévu que je parte, j’ai juste accéléré ce départ mais tu savais que je voulais partir en Afrique aidé les plus démunis. Tu t’en fiches toi Eli, tu n’étais pas à mal place. La personne que tu aimes depuis que t’es gamin, elle ne t’a pas repoussé en te disant que tu es un ami, un frère. Tu aurais fais comment toi si tu avais été à ma place ? ne va pas dire que tu serais resté, que tu l’aurais supporté. Ca serait mentir.