ashton&cayla

Je m'étais inscrit à ce speed dating dans le but de faire de nouvelles rencontres, masculines ou féminines. Il était d'ailleurs précisé sur l'invitation que notre âme sœur pouvait être cette personne qui nous correspond à tous points de vue, amicalement. J'avais trouvé le concept sympathique et... bien qu'une femme prenne de plus en plus de place dans ma vie actuelle, ça ne m'avait pas empêché de m'inscrire. J'avais un peu peur de ce vers quoi je m'engageais avec elle, parce que les blessures ouvertes par Meagh' se refermaient tout juste... cependant, j'essayais de ne pas trop y penser. Je m'approchai de la table qui m'était imposée et souris largement en voyant ma belle Vampiresse. « Cayla ! Ma première rencontre me subjugue déjà » lui dis-je en souriant. Je me penchai pour déposer un baiser tendre sur sa joue et m'assis face à elle. Une carte, déposée entre nous, nous proposait un thème pour notre conversation. Je la retournai, curieux, et lus rapidement le texte avant de la lui tendre. « Comme tu le sais, mes capacités sont... limitées » répondis-je en riant. Elle était déjà venue à l'appartement pour dîner avec moi *, et j'avais cuisiné pour elle... des spaghettis bolo', facile même pour moi ! Avec une sauce maison, s'il vous plait !    

* J'ai un peu extrapolé, parce que je partais du principe qu'ils se sont revus depuis leur premier RDV. Hésite pas à me dire si tu veux qu'on parte sur un lien love ou s'ils se seraient revus disons... amicalement ? En partant du principe qu'Ash' est très... lent, dirons nous, pour se dévoiler si tu vas vers le love ! Je te laisse choisir

Ma coloc' n'avait cessé de me répéter que m'inscrire à ce speed dating était une très mauvaise idée. Persuadée qu'avec Ashton les choses deviendraient sérieuses, Eve ne voulait pas que je gâche tout en rencontrant quelqu'un d'autre. Mes efforts pour la contredire, bien que nombreux, furent vains et je quittais l'appartement sans avoir pu lui exposer mon point de vue. Tout d'abord, je n'espère pas trouver l'amour de ma vie lors de cette soirée, mon amie s'est mépris sur mes intentions, la Saint Valentin n'est à mes yeux qu'une belle occasion de fêter l'Amour sous toutes ses formes. Par ailleurs, le jeune viking et moi sommes visiblement perdus face à l'évolution de notre relation. Je ne sais guère pourquoi, mais nous avançons à pas de loup. Alors bien qu'en un sens, il est frustrant de ne pas savoir vers où nous allons, je considère que profiter de chaque moment sans se préoccuper de l'avenir est une belle manière d'apprendre à se connaitre. Lorsque je m'installe à la table que l'organisateur de l’événement m'a désignée, un petit sourire étire mes lèvres lorsque je découvre les quelques mots inscrits sur un carton:"Vos capacités en cuisine". Tandis que je repense au fou rire que nous avions eu avec Ashton à ce sujet, lors de notre dernier rendez vous chez lui, il pose un baiser sur ma joue et s'installe justement sur la chaise face à moi. Je ne peux cacher mon étonnement, mais affiche un large sourire suite à sa remarque, pas mécontente de passer un moment avec lui, bien que la soirée soit destinée aux nouvelles rencontres. Si cette soirée révèle que tu es mon âme sœur devrons-nous éternellement non contenter de pâtes bolognaises? m'enquis-je avec un regard taquin, puisqu'il sait que j'ai bel et bien profité du souper que nous avions partagé il y a quelque temps. Ou alors tu acceptes de me laisser ton appartement et je te cuisine un menu complet...mais pas le choix de me faire confiance pour ton chez toi car mon appartement est inaccessible à cause des colocs!

Désolée pour le retard et je te mpotte de ce pas à ce sujet

La jeune femme semblait surprise de me voir, mais j’appréciais voir un large sourire éclairer son beau visage. Nous nous fréquentions depuis presque trois mois, et c’est vrai que ma présence ici pouvait avoir de quoi surprendre. Nous n’avions même pas parlé de cette soirée, et j’avais longtemps hésité à lui proposer de la passer avec moi – ce que je n’avais pas fait, pour finir… par peur, sans doute, que les choses accélèrent. La vérité ? J’avais peur de trop m’attacher à elle, bien que je savais au fond de moi que c’était déjà le cas. La charmante Vampiresse prenait de plus en plus de place, quoi que j’en dise. Nous n’étions pas en couple, pourtant. Je n’étais de toute façon pas venu ici pour rencontrer une femme, mais plutôt… des gens, en règle générale. Secrètement, j’espérais qu’il en était de même pour elle – et à l’idée de devoir la laisser dans les mains d’un autre en quittant sa table, un petit pincement de jalousie m’étreignit. Je souris lorsqu’elle me parla des fameuses pâtes, et plongeai mon regard dans le sien. J’aimais son humour et sa répartie. Elle me proposa de cuisiner chez moi, un menu complet… à condition que je lui fasse confiance, en cuisine. Je posai ma joue dans ma paume droite, sans la quitter des yeux. « Peu m’importe cette prétendue âme sœur, on peut passer… au niveau supérieur avec le menu complet ». Mon sourire s’élargit un peu : « à condition que tu ne tombes pas sous le charme d’un autre ce soir ». Je lui fis un clin d’œil, l’air léger… même si ça aurait pu, effectivement, m’inquiéter. Je me redressai et me penchai légèrement vers elle, comme si j’allais lui dire un secret : « et que tu ne foutes pas le bordel, évidemment ». Cette fois, je ris – elle devait savoir que je plaisantais, même si mon appartement était un Temple de la Propreté et du Rangement. J’étais peut-être… un peu… maniaque. Bon, en réalité je détestais le bordel et tout était toujours niquel, chez moi. Toutefois, je n’étais pas non plus psychorigide et je pouvais supporter un peu de bordel en cuisine, si je me promettais de le ranger avant d’aller me coucher.

Pourquoi est-il là? La question me traverse à peine l'esprit et je la chasse bien vite. Qu'importe après tout. Nous ne sommes pas en couple, n'avons même pas abordé ce sujet, n'avons pris aucun engagement l'un envers l'autre. Pas même un baiser pour sceller notre relation. Car s'il est indéniable que nous entretenons un lien qui ne relève pas simplement de l'amitié, nous n'avons pas non plus passer de cap fondamental. En somme, nous sommes proches, mais comme je ne m'étais pas gênée pour le lui expliquer, je préfère me contenter d'une amitié avec lui que de risquer de le perdre. Avant qu'il arrive, j'avais contemplé la salle, les différents participants, leurs airs timides ou charmeurs. A présent qu'Ashton me fait face, je n'ai plus d'yeux que pour lui. Ce n'est pas nouveau, trois mois que cela dure, trois mois que, peut-être inconsciemment, il me fait craquer. La façon dont il m'observe n'aide en rien. Pas plus que le large sourire qu'il arbore en parlant de niveau supérieur. Il est vrai que je ferais bien mon dessert de quelques invités, mais je te promets tout de même ce menu déclarais-je en souriant tendrement. Parler des jeunes hommes dans cette salle a principalement pour objectif de me donner un minimum de contenance. Et puis, je me réjouis de pouvoir le provoquer un peu suite à sa remarque sur mes potentielles rencontres. Je dois avouer que j'aime la façon dont on avoue tenir l'un à l'autre sans ne jamais rien déclarer de concret. Lorsqu'il se penche je tente en vain de retenir ce sourire qui ne semble jamais vouloir me quitter lorsque nous sommes ensemble. Mince alors, demandes à l’organiseur pour changer de table car pour le coup je suis hors jeu Un rire léger m'échappe, bien que je sois sincère. Cependant, vu l'appartement d'Ashton, je serai prête à faire un effort quant à mon organisation.

Une moue boudeuse se dessina sur mon visage lorsque la belle blonde me parla de faire d’un autre, son dessert. Si j’avais un défaut, il s’agissait bien de celui-là, causé par un manque de confiance en moi : la jalousie ! J’avais compris très récemment que le problème ne venait pas des femmes que je fréquentais, mais de moi. Lorsque j’étais plus jeune, je n’avais pas confiance en moi. J’avais toujours douté de mon charme, et le fait de n’avoir jamais fait de grandes études n’aidait en rien. Récemment, une de mes clientes à la banque s’était servie de moi pour sauver une séance photo… gâchée par mes soins, mais passons ce détail. Elle m’avait défié de lui servir de mannequin, et c’est vrai que si j’avais pris ça à la rigolade sur le coup, le fait de voir ma photo affichée sur tous les arrêts de bus de la ville m’avait fait considérer certaines choses autrement. Quelques agences avaient même essayé de me gratter des contrats, suite à cette publicité pour un parfum. Je me sentais plus confiant, depuis. De quoi mettre à la poubelle ma jalousie ? Probablement pas, mais j’espérais pouvoir la tempérer un peu. Juste un peu. Notre prochain rendez-vous était à présent convenu, mais Cayla plaisanta sur le fait qu’il faudrait peut-être que je cherche ailleurs si je désirais une femme aussi maniaque que moi. « Je vais être obligé de le faire d’ici quelques minutes, mais c’est vers toi que je reviendrai à la fin de la soirée. C’est ma promesse. Je te laisserai même foutre le bordel » lui dis-je en souriant. Une pensée me passa par la tête, un instant. J’avais envie de la lui partager, tout en priant pour qu’elle ne le prenne pas mal. J’hésitai, et me lançai finalement : « je suis content de te voir ici. J’ai hésité à te proposer de passer la soirée avec moi ». Je ne voulais pas qu’elle se méprenne, je n’étais pas en train de lui dire que je ne voulais pas qu’elle soit ma Valentine. Bien au contraire, mais j’avais du mal à m’ouvrir à ce sujet et à avouer que j’avais souffert par le passé. Je trouvais que je m’étais déjà beaucoup dévoilé, en sa compagnie… ce qui restait compliqué, pour moi.

Cuisiner pour Ashton...Maintenant que je m'y suis engagée, il va me falloir concocter quelque chose à la hauteur. Pas que j'ai une véritable pression, je sais que les moments que nous passons tous les deux sont toujours agréables, que l'on mange bien ou non, que l'on soit dans un lieu agréable ou non. Cependant, j'ai toujours l'envie de lui rendre la pareille suite à la formidable journée qu'il m'avait proposée lors de notre deuxième rencontre. Dès lors je n'ai pas l'intention de me contenter d'un simple repas. Seulement, pour organiser une soirée à la mesure de ce que j'imagine, il serait bien plus simple de l'inviter chez moi. Sauf qu'entre la taille ridicule de mon studio et la présence de mes colocataires, j'ai bien du mal à m'y projeter. Je suis donc ravie qu'Ashton accepte de me laisser cuisiner dans son appartement. D'autant plus que, comme à son habitude, il a l'art et la manière de me répondre de façon à en dire un peu plus sur ses intentions envers moi. Il promet de revenir vers moi, malgré le principe de la soirée qui nous pousse à changer de table après quelques minutes. Ces minutes qui, en sa compagnie, semblent s'égrainer à une vitesse folle. Je cherche les mots justes, mais rien ne me traverse l'esprit. Entre son regard posé sur moi et les nombreux sous-entendus dans ses paroles, je ne peux qu'être déroutée. Alors bien que mon enthousiasme soit évident, ou justement parce qu'il est trop évident à mon goût, je réponds détachée, sans pour autant contenir un sourire ravi. C'est plutôt une bonne nouvelle...D'autant que je sais que tu tiens tes promesses assurais-je en posant ma tête sur mes deux mains, croisées, les coudes posés sur la table. Après plusieurs rendez-vous et une relation équivoque, nous ne nous connaissons pourtant pas très intimement. Pourtant, je m'autorise à admettre que je lui fais confiance car, plusieurs fois, il m'a prouvé que j'avais raison de le faire. L'exemple le plus flagrant étant sa visite de New-York organisée au lendemain de la soirée d'Halloween, alors que je ne l'envisageais encore que comme un beau parleur. Un silence s'installa un court instant, et lorsqu'Ashton reprit la parole, je restais étonnée quelques secondes. Bien des révélations en cette soirée de Saint-Valentin dont je n'attendais rien à l'origine! Il n'est pas compliqué de percevoir un certain malaise chez le beau blond, mais trop heureuse qu'il se confie de la sorte, je cherche à détendre l'atmosphère. Je croyais que le 14 février était réservé aux amoureux déclarais-je en arborant un air exagérément fataliste.Ne t'en fais pas, entre passer la soirée avec moi ou avec une ribambelle de jolies demoiselles, je comprends que tu ai choisi la seconde option...J'ai fait le même choix puisque je suis ici! conclus-je avec un sourire bien trop grand que pour que mes paroles soient prises au premier degré. Il faut dire que j'ai de plus en plus envie de croire qu'Ashton et moi pourrons passer à une étape supérieure. Mais l'admettre de front me paraît bien trop complexe. On commence à maîtriser l'art de s'avouer nos envies de façon détournée.

J'avouai à la belle blonde que j'avais hésité à lui proposer de passer la soirée avec moi, en ce 14 février... elle me répondit qu'elle pensait que c'était une date réservée aux amoureux, ce qui me piqua dans mon ego – malgré le ton employé. J'aurais préféré qu'elle me réponde qu'elle aurait apprécié que je le fasse, auquel cas j'aurais pu me lever et partir en sa compagnie sur le champs. Nous avancions... lentement. Si lentement que je me demandais parfois si je ne me faisais pas des idées, par rapport à ce qu'elle envisageait nous concernant. Je savais qu'elle plaisantait, ainsi je retins mon soupir en m'enfonçant sur ma chaise. Mes doigts se perdirent quelques secondes dans mon bouc, je repensai à toutes ces occasions loupées ces dernières semaines. Depuis la nuit passée avec Ginger – qui avait eu lieu après notre rendez-vous à Central Park, avec Cayla – je n'avais plus touché aucune femme. Il y avait deux raisons à cela, si j'étais 100% honnête avec moi-même : d'une part, Gin' n'avait pas donné suite à mes quelques messages, et d'autre part, je m'étais attaché à Cayla. Je ne le regrettais pas une seule seconde, ceci dit. J'appréciais vraiment les moments que je passais avec la jolie blonde. Je finis par me pencher vers elle, prêt à lui répondre... lorsque la sonnerie annonçant un changement de partenaire retentit. Je soupirai, déçu que ces minutes soient passées aussi vite. « Déjà ? » lâchai-je, sans chercher à masquer ma déception, « je serais bien resté avec toi plus longtemps, Vampiresse ». Je me relevai, puisque tout le monde autour en faisait de même. De nouveau, je me penchai vers la jeune femme pour poser mes lèvres sur sa joue, en glissant ma main dans son cou. Au passage, je lui chuchotai quelques mots à l'oreille en souriant : « ne mors personne d'autre que moi, ce soir ». Parce qu'effectivement... j'étais mordu d'elle.

Je suis toujours aussi surprise qu'Ashton ait envisagé de passer la Saint Valentin en ma compagnie. Tellement surprise que mes réponses sont inévitablement empruntes d'humour plutôt que du sérieux qu'on aurait pu attendre face à un si bel aveu. Mais non, il fallait que je sois ridicule et que je garde mes distances. La relation avec Josh m'aura profondément changée, ça ne fait pas de doute, et je me demande de plus en plus s'il n'aurait pas carrément ruiné ma confiance en la gente masculine. A moins qu'il m'ait simplement donné l'envie d'une relation solide. Il faut dire que je regrette amèrement d'avoir conçu un enfant avec un homme dont je ne connaissais finalement rien. J'avais eu la sensation de construire quelque chose de durable avec lui, pour finalement réaliser qu'il m'était tout aussi inconnu que n'importe lequel des hommes qui avaient pu défiler dans mon lit. Alors oui, avec le beau Viking j'ai l'envie de ne pas aller trop vite. Et d'un autre coté je n'ai de cesse de frustrer mes envies. Et les siennes aussi. Et puis, quelle hypocrite suis-je pour chercher une relation basée sur la confiance, alors qu'après plusieurs rendez-vous, je n'ai pas encore abordé le centre de mon existence: Dean? Ces pensées m'accablent lorsque la cloche retentit soudain. Je regrette que ni lui, ni moi n'ayons l'occasion de nous étendre plus sur le sujet. Telles sont les règles du jeu et nous avons à nous y plier. Pourtant, j'aurais bien envie d'arracher Ashton aux mains de la demoiselle qu'il s'apprête à rejoindre. Jalousie? Peut-être, mais je ne me l'avouerai pas. Malgré tout, l'air déçu de mon compagnon me soulage et je frisonne lorsqu'il s'approche de moi, glissant sa main derrière ma nuque. Sa réflexion me donne le courage de prononcer ces quelques mots qui me brûlaient les lèvres Si je ne mords personne, et que personne ne te mords, je te propose l'option de replis de finir la soirée autour d'un verre chez moi déclarais-je d'une traite avant de lui retourner son baiser et de tourner les talons, sans manquer de laisser glisser ma main jusqu'à la sienne. Option de replis? J'espère intimement que le rendez-vous est pris.